Joyeux anniversaire Alicia !

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 Le vacarme assourdissant de la fête résonnait jusqu’au trottoir. Alicia ne faisait pas dans la dentelle quand il s’agissait d’organiser une soirée chez elle. Au deuxième étage de l’immeuble, sur le balcon monopersonel, un petit groupe s’entassait. Ils riaient fort tout en fumant : on ne percevait de leur présence que l’embout rougeoyant de leur cigarette, et leur silhouette éclairée à contre-jour. En attendant qu’Elie termine sa propre clope, je sautillais sur place pour tenter de me réchauffer. Engoncé dans mon manteau, je frictionnais mes mains entre elles, soufflant en leur creux un air chaud. Elie portait un simple t-shirt et un jean, peu affecté par le souffle glacial de la nuit.

― Tu as bientôt fini ? Me renseignais-je. Je me gèle les couilles, je vais finir comme Jack si je reste une minute de plus.

 Elie reporta son attention sur moi, un sourire narquois pendu aux lèvres. Le petit enfoiré, il trainait pour me faire chier.

― Comme Jack dans Titanic ? T’es même pas trempé, t’abuses un peu.

― Non, pas celui-là. Je pensais à Jack Nicholson dans Shining. Bon allez, tu la termines ta clope ? Je vais finir par te laisser là, si tu aimes te les geler.

― Ok, la réf est pertinente. salua-t-il d’un hochement de tête. Mais t’oserais m’abandonner là, seul, dans la nuit noire !

 Il prit un air faussement outré, et d’un geste théâtral la paume de main plaquée contre son front, il déclama :

― Ô pauvre de moi, abandonné par mon propre frère sur le trottoir en plein novembre. Je pourrais mourir tel Jack Nicholson dans Shining et toi, toi tu n’en aurais que faire.

 Les éclats de rires du groupe au-dessus de nos têtes se mélêrent aux miens. Les gars sifflèrent en réponse à sa performance, applaudissant d’un même mouvement. Elie, ravi de son effet, fit la révérence. Et dire qu’il était sobre. Ca laissait présager une sacrée soirée.

― Bon ça y est, tu as terminé Molière ?

― Oui c’est bon, on peut y aller, me sourit-il.

 Il jeta son mégot dans la poubelle publique et me suivit dans le couloir de l’immeuble. On gravit l’escalier et on entrait dans l’appart sans même sonner. Un air chaud nous explosa au visage, en même temps que la musique électro-pop. On tomba nez à nez avec Alicia et Erica, les bras chargés d’assiettes de mozza sticks qui sortaient du four. L’odeur de la friture m’ouvrit l’appétit. Elie s’en saisit aussitôt en leur disant qu’il s’en occupait avant même qu’elles aient eu le temps de protester. Débarrassées, elles me firent la bise en m’indiquant une des chambres où poser mon manteau.

― On t’a ramené une bouteille de vin blanc, Elie m’a dit que t’aimais bien le Monbazillac.

― C’est gentil ! Ca ne sera pas de refus. Les gars tournent tous à la bière, on voit que c’est des nordistes pure souche ! plaisanta Alicia en prenant la bouteille que je lui tendais.

 Sa tignasse violette encadrait son visage doux et ressortait ses yeux d’un bleu clair hypnotique. Comme la plupart des amis de Raphaël, elle avait son style bien affirmé, très vintage qui lui allait à ravir. Pour l’occasion, elle portait un pantalon corsaire avec un chemisier lanterne cramoisi. En dépit de ma gêne et ma nervosité à m’être pointé à une soirée où je ne connaissais que peu de gens, du moins seulement de vue, Alicia m’avait accueilli comme un vieil ami.

― Tu n’as pas peur que les flics débarquent avec le raffut ? On vous entend jusque dans la rue…

― Ah ça. J’ai prévenu les voisins, ils sont cool. Et puis il est encore tôt. Je pense que passé 23 heures on baissera un peu.

 Je la suivis par automatisme dans la cuisine où quelques amis de Raphaël s’attelaient à faire un brin de vaisselle ou sortir les pizzas du four. Comment pouvaient-ils être si disciplinés avec un énergumène comme lui dans la bande ? Ben me salua de loin, ses mains couvertes de mousse de liquide vaisselle. Alex suivit le mouvement, attrapa l’assiette qu’il lui tendait pour l’essuyer avant de m’adresser un salut rapide. A l’autre bout de la pièce, Cisco, adossé à la fenêtre, échangeait politique avec Mégane. Celle-ci hochait passivement la tête. Je lui trouvais des airs de Mercredi Addams avec le même penchant pour le gothique. Erica quant à elle surveillait le four comme lait sur le feu. Elle m’indiqua une bouteille de bière ouverte sur le plan de travail et un verre propre qu’Alex me tendit. Je n’osais pas leur dire que je détestais la bière, d’autant plus de la blonde. Mon verre en main, je rejoignis le salon où Elie s’était déjà parfaitement intégré : il discutait avec les gars du balcon tout en buvant son verre. Dans le canapé, Florian et Raphaël étaient en pleine partie de Call of Duty.

― Tu t’es mis à la bière toi ? s’étonna Flo en me checkant.

― Pas vraiment. Tu en veux ?

― Ouais vas-y. S’tu veux y a du jäger qui traîne quelque part sur la table du salon.

 L’information ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Il transvasa le liquide dans son propre verre vide pour me rendre le mien que je passais rapidement sous l’eau dans l’évier de la salle de bain. Le jäger me fit le plus grand bien. Je m’en délectais en surveillant d’un œil Eliott qui chahutait avec ses comparses fumeurs. Raph bourrinait sa manette sous le rire de Flo qui n’eut aucun mal à l’abattre. Cette défaite cuisante fit abandonner le perdant qui accusa ladite manette de buguer. Je prenais le relais après son accord et abattais Florian en moins de trois minutes sous les applaudissements.

― Tu vois que ce n’est pas la manette, je n’ai eu aucun mal à l’avoir, lui souris-je.

― Oui ben p’t’être que ça bug pas tout le temps, répliqua-t-il d’un air vexé.

― Tu veux la reprendre ?

― Non c’est bon.

 Là-dessus, il s’en alla vers la cuisine d’un pas rapide.

― Eh beh ! T’as réussi à vexer le p’tit, je te félicite pas ! se moqua Flo.

― En attendant, je t’ai mis une branlée.

― Tu me chauffes Kimiko ? Vas-y, on s’en refait une, on va voir qui va s’en prendre une.

 On relança une partie qui se solda sur un échec cuisant pour mon meilleur ami. Il s’inclina volontiers. Les filles nous rejoignirent avec de nouvelles bouteilles de soft et de bières. Erica s’empara de la manette de Flo qui avait eu son compte pour me défier à son tour. La raclée que je pris me fit remettre en question mes compétences, je ne l’avais pas soupçonné être si bonne joueuse. Elle m’adressa un clin d'œil victorieux lorsqu’elle parvint à m’éliminer à distance d’un jet de grenade précis. J’en restais hébété.

― On fait équipe ? proposa-t-elle à Flo d’un large sourire.

 Elie débarqua à son tour et se proposa pour être mon binôme. Je lui laissais la manette. La partie s’attarda plus longtemps, il avait de meilleurs réflexes que moi. Pour autant, Erica eut raison de lui d’un tir de sniper exécuté avec brio. Sans s’en rendre compte, un petit groupe compact se forma derrière le canapé pour encourager nos deux équipes. On s’en sortit avec un ex aequo au terme d’une bonne dizaine de parties. On laissa nos manettes pour nous réhydrater. Nos camarades décidèrent de se lancer dans un blind test.

― Il n’est pas là Julien ? demandais-je à Raph qui était revenu de sa bouderie.

― Il arrive. Papi l’a retenu plus longtemps que prévu.

― Et Asma ? Tu l’as vu ?

 Pour toute réponse, il gonfla ses joues en émettant un soupir.

― Alors là, aucune idée.

 Sa réponse me rassura plus que je ne l’aurais souhaité. La perspective de les voir tous les deux me retournait l’estomac. Je demandais confirmation à Alicia qui m’informa qu’Asma était malade et ne viendrait pas. Si d’un côté je m’en sentis mal car après tout, j’aurais aimé revivre une soirée avec elle comme cet été, de l’autre cela me soulagea ; l’ambiance aurait été étrange entre nous quatre. La seule chose qui m’inquiétait à présent était la réaction d’Eliott à la vue de Julien. S’il pouvait le fuir à l’école, dans un appart de 50 mètres carrés, ça ne serait pas la même chose.

 Julien arriva vers 23 heures, emmitouflé dans son caban noir et son écharpe rouge. Il salua tout le monde, y compris Eliott, d’une bise amicale avant de se délester dans la chambre. Elie me sembla étonnamment calme. Il lui avait rendu son embrassade d’un sourire égal. Je m’étais peut-être inquiété pour rien. Florian sembla tout aussi surpris que moi ; apparemment leur réconciliation était récente. Rassuré, je me laissais embarquer par Ben et Alex pour un karaoké endiablé où Elie se désista pour aller fumer.

 Je perdis le compte des verres que j’avalais. L’esprit embrumé, mon corps en pilotage automatique, c’était avec euphorie que je me déchaînais avec des gars et des nanas que je ne connaissais même pas sur Just Dance. Ne plus penser aux cours et à la pression constante, ne plus éprouver de remords, ne plus ressentir que l’embout de mes doigts cotonneux qui s’emparaient de verres quelconque, chanter, crier, danser, fumer. Embrasser Erica sous l’impulsion du moment sous les sifflets amusés. Sentir mon coeur s’apaiser quand ce baiser se prolongea dans une chambre. Perdre la notion du temps et de l’espace, me séparer de mon corps quand on le fit. S’endormir contre le corps chaud et doux d’une fille.

*

 Un mouvement me tira des limbes dans lesquelles je baignais. La migraine qui me cueillit me vrilla la tête. Mon corps entier semblait s’être allongé sur un tourne disque en marche. Lorsque mes yeux s’habituèrent à la pénombre, Erica apprarut nue sous mes yeux. Elle se rhabillait. J’essayais de convoquer mes souvenirs mais hormis mes performances sur Just Dance, le reste était un néant. Je devinais sans mal la suite en constatant ma propre nudité. Je lui attrapais le poignet ce qui la fit sursauter.

― Désolée, je t’ai réveillé ?

― T’inquiète. On a…

 Le courage me manqua pour achever ma pensée. Elle hocha simplement la tête.

― Tu ne t’en souviens pas ?

 Je lâchais prise, dépité.

― Je suis désolé. Je ne t’ai pas fait mal au moins ?

 La surprise s’empara de son visage. Alcoolisé, Dieu seul sait comment je réagis. Je ne me serais pas pardonné si mes gestes avaient dépassé la limite.

― Non, tu as été très doux au contraire, sourit-elle.

 Elle s’assit sur le lit, dos à moi.

― Est-ce que ça signifie quelque chose pour toi ? Je veux dire, on se côtoie comme ça mais…le fait qu’on ait couché ensemble…Eh bien…Est-ce que tu éprouves quelque chose à mon égard ?

 Sa franchise me coupa le souffle. Malgré la migraine qui pulsait dans mon crâne, je tentais de rassembler mes pensées pour lui répondre. Erica était une jolie fille et je l’aimais bien en tant qu’amie, mais de là à ce que l’on devienne plus que ça…je n’en n’éprouvais ni joie ni peine.

― Pour ma part, tu es un très bon ami, je t’admire pour tes talents et je t’aime bien…

― Mais ? anticipais-je.

 Elle tourna la tête pour me lancer un regard désolé.

― Mais je suis amoureuse de quelqu’un d’autre. J’ai déconné cette nuit…

― Tu regrettes ?

― Je ne sais pas…Non, c’était spontané et je ne peux pas dire que ça ait été désagréable, mais je ne veux pas que notre amitié en pâtisse, tu comprends ?

 J’acquiesçais. J’avais beau rejoindre son opinion, mon coeur se serra de la tournure des événements.

― Erica, tu pourrais ne pas en parler à Asma s’il te plait ?

― Pas de souci. Ce qui s’est passé ici, restera ici. Amis ?

― Amis.

 Je serrais la main qu’elle me tendait. Elle termina d’enfiler son jean et quitta la chambre. J’avais de la chance qu’elle se soit montrée si compréhensive. Après une dernière tentative de replonger, je décidais de me lever. Je rassemblais les draps et jetais le préservatif qui traînait. La moindre des choses. La lumière aveuglante du jour m’arracha un grognement tandis que la migraine tambourinait derrière mon œil. La plupart des fêtards dormaient encore à poings fermés, certains allongés à même le parquet, d’autres plus chanceux sur des montagnes de coussins ou sur les tapis. Pas de trace d’Elie cependant. A l’autre bout du couloir, les conversations à voix basses allaient bon train. Je retrouvais Erica et Alicia dans la cuisine, accompagnées de Ben et de Raph. A leur tête, je n’étais pas le seul à avoir un réveil difficile.

― Salut.

 Malgré l’embarras de voir Erica après notre conversation et les regards croisés d’Ali et Ben, je décidais de faire comme si de rien n’était. Ils me saluèrent tous d’une voix traînante et rauque. Ali m’indiqua les restes de pizza de la veille que j’accueillis avec joie : mon estomac retourné par l’alcool requierait son lot de consolation. Elle me balança au passage une boîte d’aspirine dont je m’empressais de dissoudre le palet dans mon verre d’eau.

― Elie est parti ? demandais-je après avoir englouti le liquide salvateur.

― Il dort avec Julien dans la chambre d’Ali, répondit Ben en roulant sa cigarette.

 Je n’eu pas le temps de m’en étonner que Flo débarqua, la tête dans le cirage, une main au creux de la nuque.

― ‘lut. Wow, vous êtes déter pour être debout à c’te heure-ci. J’sais pas vous mais j’ai une migraine carabinée.

 Je lui refilais la boîte de comprimés qu’il accueillit comme le messi.

― Faut que je décuve avant de rentrer, j'vais me faire défoncer par ma mère sinon.

 Je voyais mal Alice l’engueuler pour ça. En revanche, la mienne… Je consultais mon téléphone : pas de message de sa part. Mon père me demandait pour quelle heure on rentrait à la maison. Une chance qu’elle soit en voyage d'affaires pour quinze jours. Si elle apprenait que je lui avais désobéi… Un frisson me parcourut.

On rentrera cet aprem,

ne nous attend pas pour déjeuner. Bisous

OK.

 Ben me tendit une tasse de café salutaire. J’y ajoutais mes carrés de sucre habituels. Le réconfort à l’état brut. On se remit à discuter dans cette atmosphère calme et apaisante des lendemains de soirées bien arrosées. On aida Ali à faire la vaisselle et le ménage, ce qui réveilla les marmottes du salon. Les fumeurs en profitèrent pour se rassembler au balcon, tirant la porte fenêtre du mieux qu’ils purent pour ne pas faire entrer le froid. J’appris par Etienne que j’avais pété un verre dans ma danse endiablée et failli me fracasser contre la table basse. Je comprenais mieux ma douleur aux mollets. Je m’excusais auprès d’Ali et lui promettais de lui payer un verre à l’occasion. Même si elle m’assura que ce n’était rien, je me le notais pour ne pas oublier. Les inconnus d’hier me félicitaient de mes performances depuis leur perchoir enfumé : apparemment j’avais fait forte impression malgré moi.

 Elie se leva aux alentours de 11 heures. Le t-shirt froissé, les cheveux en bataille, il nous salua de loin pour aller se chercher une part de pizza. Lorsqu’il revint, il m’adressa un grand sourire narquois.

― Alors Travolta, bien remis ?

― Ta gueule, ricanais-je en lui balançant un coussin qui traînait là.

― T’étais déchiré hier. Ça faisait longtemps que je t’avais pas vu comme ça. Pas trop mal au crâne ?

 Il récupéra le coussin à ses pieds pour le remettre sur le canapé, avant d’ébouriffer mes cheveux. Sa bonne humeur contagieuse plaqua un sourire sur mon visage.

― Si. C’est en train de passer tout doucement. Et toi ?

― Ca va. Le café va me faire du bien.

 Comme si le ciel l’avait entendu, Flo débarqua avec un mug qu’il lui tendit. Elie s’en saisit joyeusement et le bu d’une traite. Après quoi, il rejoignit les fumeurs pour s’intoxiquer. Le revoir sourire et plaisanter avec ses amis m’enleva un poids dont j’ignorais même l’existence. Sa réconciliation avec Julien en était sûrement la source. En parlant du loup, il fut le dernier à se lever. Il nous salua en traînant des pieds, ses cheveux bruns aussi bordéliques que ceux d’Elie. Il tenta à plusieurs reprises de les discipliner d’un geste de la main, mais en vain, son épis rebelle se dressait telle une antenne, ce qui amusa son petit frère. Pour la peine, Ju lui frotta le crâne malgré ses protestations.

 Quand il eut terminé sa clope du matin, Elie rentra pour câliner Julien et Florian qui buvait son café, les yeux perdus dans le vague, sur la table de la salle à manger.

― Vous seriez partant pour qu’on reprenne les répét’ cette après-midi ? suggérais-je.

 Les trois compères acquiescèrent d’un même mouvement.

― On se retrouve chez moi vers 14 heures ? questionna Julien en vérifiant son portable.

― Ca nous laissera le temps de nous changer et de récupérer un peu. Ça me va, répondis-je.

― Pareil. J’vais me prendre une bonne douche, choper ma basse et j’vous rejoindrai, enchérit Florian.

*

 Note à moi-même : ne jamais répéter un lendemain de soirée. L’aspirine avait fait son œuvre, ce qui ne m’empêcha pas d’écoper d’une migraine dantesque après une après-midi enfermé entre quatre murs en compagnie des percussions acharnées de Ju et des riffs enflammés d’Eliott. Je m’attendais à pire : on sentait qu’ils stagnaient depuis nos dernières répétitions collectives, mais cela n’était pas aussi catastrophique que ce que Flo m’en confit. L’atmosphère s’était allégée aussi : Elie et Julien avaient retrouvé leur complicité et leur synergie. Mes craintes de voir le groupe exploser s’envolèrent.

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