Zahr l’avait bien eu. Epic ne se rappelait plus les circonstances de son arrestation, mais il était bel et bien en geôle, incapable d’aller secourir la belle Ellora. Dans cette prison miteuse, étroite et sale, il sentait son ventre crier famine. Depuis combien de temps était-il là ? Dix, douze jours, quelques semaines peut-être… Il n’en pouvait plus, impossible de s’évader. Il avait tout essayé, grimper au grillage et même le mordiller. Il laissa échapper un soupir attristé qui se mut progressivement en un jappement continu. Il avait faim, terriblement faim ; et le délicieux fumet qui emplissait à présent la pièce ne l’aidait pas à apaiser ce sentiment. Un cri rauque monta du plus profond de sa gorge et une voix de stentor retentit :

• Epic ! Laisse-moi manger et… bon d’accord.

La main de Dom s’approcha du parc où il était retenu, un succulent morceau de jambon entre les doigts. Epic se rua sur la pitance comme un affamé et son maître renchérit :

• C’est le dernier bout, maintenant, tu me laisses manger.

Epic l’avala goulument et poussa un soupir rassasié. Un jour, il serait un héros… mais pas aujourd’hui.