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-Cette fille est vraiment une bombe ! bava Ron en tapant son visage contre son casier.
Son ami rit à gorge déployée, provocant des regards mauvais des autres élèves.
-Tu penses vraiment qu’un gars comme toi peut gérer une meuf comme ça ?
Ron décolla sa tête de son casier avec une moue boudeuse.
-J’en suis sûr !
Ils échangèrent un regard de défi, et son ami proposa sa main.
-D’accord, alors je te lance un défi !
Ron hésita et leva les yeux sur Héloïse. Ses cheveux bruns brillaient à la lueur artificielle des néons. Ses joues pâles et ses lèvres roses lui dictaient qu’il pouvait le faire. Que pouvait-il bien risquer ?
Il lâcha son sac aux pieds de son ami,prit son courage à deux mains et partit à sa rencontre.
-Héloïse ? demanda-t-il, incertain.
Les deux filles, avec qui elle discutait détournèrent les yeux pour le regarder de haut en bas.
-Oui ?
Elle se tourna vers lui, et il sut que c’était une mauvaise idée. La peur, ou peut-être la honte, le fit rougir. Un sourire étira les lèvres de la fille.
Un courage venu d’ailleurs le força à poser la question qui le tenait à son pari.
-Je peux te parler seul à seul ?
L’éclat dans les yeux d’Héloïse suffit à lui redonner du courage et prendre une posture à son avantage.
-Bien sûr.
Elle lui intima de la suivre. Ils s’arrêtèrent dans un couloir désert. La dernière sonnerie avait sonné depuis plusieurs minutes déjà.
Il prit une longue inspiration alors que le regard d’Héloïse se perdait dans des pensées qui lui parurent sombres. Ses yeux s’assombrirent, et sa peau devint verdâtre.
-Tu vas bien ? demanda-t-il.
Elle sourit.
-Tu voudrais bien m’accompagner aux toilettes, une seconde ?
Il parut surpris d’une telle demande.
-Je peux t’attendre, dehors, oui.
Elle se contenta de hocher la tête alors qu’un sourire étirait ses lèvres.
-Ça suffira.
Son téléphone vibra alors qu’Héloïse l’avait laissé devant la porte des toilettes des filles. L’école semblait vide et l’adrénaline le rendait presque invincible. Il avait hâte de voir la tête de Byron quand il lui dirait qu’elle lui avait demandé une telle faveur.
Un bruit de fracas le fit sursauter.
-Tout va bien, Héloïse ? demanda-t-il en se tournant vers la porte.
Il fut surpris de voir Héloïse devant lui. Il fit un pas en arrière, mais elle le tira déjà par le bras. Son téléphone tomba à terre alors qu’il hurla malgré lui. Elle ne lui laissa pas le temps à d’autres mouvements qu’elle plongea sur lui. Elle arracha un morceau de sa joue à pleines dents et grogna de plaisir.
Le sang jaillit sur le carrelage blanc des toilettes, et inonda le sol, alors que les gargouillis du jeune homme commençaient à s’éteindre.
Héloïse avala sa bouchée et se redressa avec un soupir satisfait. Elle repoussa les cheveux de son visage et s’essuya la bouche du revers de la main. Elle croisa son regard dans le miroir face à elle. Sa mort remontait maintenant à deux mois. La morsure sur son cou et sa décomposition ressortait par la faim qui la dévorait insatiablement. Elle baissa les yeux sur le corps sans vie du jeune homme.
-Une vraie bombe, murmura-t-elle.
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