Craquage

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Quand j’ouvris de nouveau les yeux, il faisait nuit, mon rideau avait été tiré et la fenêtre fermer. Sur ma table de chevet traine un verre d’eau et une assiette avec un morceau de gâteau, je me redressai difficilement, ma tête était encore lourde et j’avais des lancements douloureux dans tout le corps. J’avais toujours horriblement chaud, je bus le verre presque cul sec tellement ma bouche était pâteuse et séché. Un bruissement attira mon attention dans la pénombre de la chambre, sur mon fauteuil défoncer par le temps, dormait Alex, la tête à moitié dans le vide et le corps avachis sur un accoudoir. Plusieurs minutes s’écoulent avant que je ne me lève laborieusement et ne me traine vers lui. Mes vêtements me collaient désagréablement à la peau et je me dis que j’avais du beaucoup transpiré pendant mon sommeil, une douche m’aidera sans doute à aller mieux tout à l’heure. Il ronflait doucement, presque comme un ronronnement, posant ma main sur son épaule je me mis à le secouer, il finit par se réveiller en baillant, les yeux de travers. Il me fixa un moment comme s’il voyait à travers moi avant de se redresser brusquement et de me saisir le poignet. Sous la surprise je laissai échappée un couinement.

- Tu… tu vas bien ? me dit il presque dans un murmure.

- Oui je crois…

Je ne reconnus pas ma voix, railler et granuleuse comme celle d’un fumeur. Je me raclais la gorge mais rien n’y faisait.

- Il s’est passé quoi ?

- Je ne sais pas… ta mère dis que c’est sans doute une poussée de fièvre, à parement tu n’avais pas arrêter de tousser aujourd’hui et tu aies sortis sans te couvrir…

- Ah…

Il lâcha mon poigner et se pris la tête entre les mains en soupirant de plus belle.

- Tu m’as flanqué une de ces trouilles…

- Pourquoi ? Ce n’étais pas si grave que ça !

- Si ! Tu ne te rends pas compte, tu étais livide on aurait dit que tu étais morte, tu ne réagissais à rien, et tu ne faisais que frissonner malgré le fait que tu étais bouillante… je… je ne savais pas quoi faire…

- Désolé, tu n’aurais pas dû t’inquiéter.

- Tu ne comprends rien !

- Alors explique moi !

J’avais presque crié cette phrase, il continuait à me mettre hors de moi, malgré les journées passé ensemble, à discuter de livre, à se promener, il était tout le temps comme ça, souriant alors que quelque chose n’allait pas, je détestais ça. Je me raclais de nouveau la gorge en me reculant un peu de lui, comme pour instaurer une distance de sécurité.

- Tu m’énerve. Tu crois que quoi ? Que tu peux débarquer chez moi, débouler dans ma vie, changer mes habitudes, me changer moi et ne rien me dire, ne rien m’expliquer ? Tu ne sais faire que mentir comment tu veux que je te fasse confiance ? Tu te contentes de foutre toute ma vie en vrac et tu n’as même pas l’amabilité de partager des choses avec moi ! Tu crois que c’est agréable de se sentir mise à l’écart comme ça ? Moi je… Je pensais qu’on vivait un truc tout les deux, qu’on était proche, tu me faisais du bien mais t’es mensonge et tes secrets me bouffe la vie ! Je n’ai pas besoin d’avoir une deuxième personne comme ma mère okay ? Si tu n’es pas prêt à te comporter comme un ami alors barre toi, sors de ma chambre et laisse moi en paix ! Laisse-moi à ma solitude, à mes livres trop bien écrit, à mes journées dehors, à mes soirées à ne rien faire, laisse-moi, sors de cette chambre, de cette maison, casse-toi de ma vie !

Le souffle court, j’avais du mal à me rendre compte de ce que je venais de faire, moi qui ne cris jamais, qui ne hurle jamais, je venais d’hurler à en faire trembler les murs, à en faire monter ma mère, à rendre livide Alex. J’étouffais, cette vie, cette chambre, lui, elle, tout m’étouffait, je ne veux qu’une chose, être seul, lire, et ne voir personne. Alors, c’est comme un zombie que je pris ma veste encore en pyjama, dévala les escaliers, mis mes chaussures pris mes clés et partis. La chaleur avait définitivement quitté mon corps et je me sentais mieux après avoir dormir, seul cogner mes sentiments dans ma tête. La route était vide et sombre, je n’y voyais pas à dix mètres, mais le silence qui emplissait la voiture me soulagea, mieux encore me libéra, je n’avais plus besoin de parler, de regarder les autres, de faire comme si je n’étais pas moi. Je filais à travers la nuit, vers je ne sais quel endroit qui serait mon refuge, pour un temps. Je savais très bien qu’il fallait que je rentre à un moment donné, mais pas tout de suite. La maintenant, il n’y a que moi, la route, ma solitude et rien d’autre… C’est fou ce que ça peut être libérateur de faire ce qu’on a envie de faire, de na pas s’inquiété de ce que peuvent penser les autres, de se dire que demain nous appartient, qu’il n’y a ni obstacle, ni personne pour nous dire quoi faire. La route fila doucement sous mes roux et petit à petit le soleil commença à émerger de derrière les arbres, l’obscurité se dissipa petit à petit et je pus enfin voire plus clairement la route. J’avais pris la route sur un coup de tête et je n’avais pas noter quel chemin j’avais pris. Un panneau passa et cela me fit rire de me rendre compte que j’avais pris celle qui me menait vers la plage. Le sable et le soleil m’appeler et heureusement pour moi mon sac à main avec mes papiers était resté dans la voiture, comme si inconsciemment je savais que ça allait se produire. Que ce trop pleins de frustration que je gardais en moi aller m’envahir et que j’aurais besoin d’un endroit où aller. La route fut longue mais j’avais l’impression que le temps m’appartenait, derrière mon siège, ranger dans mon sac mon portable ne cessait de retentir, ma mère, Alex, peu importe qui cela pouvait bien être je ne voulais parlée à personne. Je ne voulais pensée qu’à moi, prendre du temps pour moi et arrêter d’essayer de faire plaisir à tout le monde. Arrêter de n’être que le produit de ce que ma mère voulait, ne plus être l’avenir qu’elle n’a pas eu et enfin n’être que moi, moi avec mes défauts, avec mes envies et avec tout ce qui devrait faire de moi qui je suis. J’ouvris les vitres et fis entrée la douce brise du matin chargeait d’humidité et des senteurs de la forêt qui longeait la route comme si elles ne faisaient qu’un. Je mis également la radio, le silence commença à m’agacer et le fait de pouvoir mettre la station que je voulais me fit un bien fou, aussi petit soit ce plaisir. Je chantais à présent à tue-tête en me trémoussant doucement sur mon siège, le paysage défilait, et bientôt la forêt disparut pour laisser place à de grand champs gorger de culture et de fleur, de hautes herbes et de plantes bien charnus.

La faim me fit m’arrêtée dans une station-service dont le nom ne s’imprima pas dans mon cerveau une fois que je fus parti, un sandwich avalait ainsi qu’un immense paquet de chips, deux paquets de bonbons et deux bouteilles de sodas installaient sur la plage arrière de ma voiture. Rapidement je fus bercée par le roulis régulier de la voiture, les paysages autour de moi gardèrent une certaine harmonie et le temps fila sans que je m’en rende compte. Quand le soleil fut bien haut dans le ciel, chauffant la carrosserie de ma voiture, j’aperçu un panneau m’indiquant ma destination, enfin. La voiture s’engagea alors sur une route secondaire qui s’enfonçai dans une petite forêt, j’ouvris plus grand la fenêtre pour respirer l’air iodé de la mer. Un frisson me parcourra et je me mis à accélérer. Le sang battait dans mes tempes et l’excitation me pris à la gorge, plus encore maintenant je me sentis libre, j’allais enfin faire ce dont j’ai toujours rêvé. Quand la mer apparut devant moi, mon souffle en fut coupé et je du rapidement me garé sur le bas-côté, prenant tout aussi vite mes affaires je sortis en claquant derrière moi ma portière et me mis à courir vers la berge. L’aire était emplie de sel et la chaleur se colla délicieusement à ma peau, je retirai ma veste et quand j’atteignis enfin le bord de la plage j’enlèva mes chaussures et les mit dans mon sac. Le sable brûla la plante de mes pieds tandis que j’avançais vers l’eau. La plage était déserte, toute à moi, je me mis à trottinée doucement, n’ayant pas l’habitude du sable je perdais souvent l’équilibre, manquant quelque fois de tombé, mais j’arrivais finalement au bord de l’eau. Le sable ici y est plus fraie, il colle à mes pieds et me gratte entre les oreilles, je laissai tomber mon sac un peu derrière moi, retrousse mon pantalon de pyjama, et glissa un pied dans l’eau. Elle est glacée, mais je m’en fiche et entre le second, je fis quelques pas, et quand l’eau m’arriva mis-mollet je m’arrêta, profitant du soleil qui chauffe le haut de mon crâne et l’eau sur ma peau. Au fur et à mesure elle devient agréable, et je fus tentée d’aller plus loin dans l’eau, de plonger sous la surface et de m’enfoncer dans le fond marin. Toucher le sable qui s’y trouve, apprécier le silence de la mer et me sentir flotter et dériver. Je ne sais pas combien de temps je suis restée ainsi, mais quand des fourmillements se font sentir dans mes pieds je décide qu’il est temps de sortis. Une fois retourné prés de mes affaires je m’assois et contemple l’horizon, l’eau s’éteint à perte de vue et c’est normal après tout c’est la mer, mais c’est tellement étrange de voir un horizon dégager, lisse, sans aspérité qui accroche le regard. Je me sens étrangement petite sur cette plage, dépourvue de frontière et de repère je ne sais pas ce que je dois faire, ce que je peux faire. J’ai toujours été restreinte à des normes, des contraintes, des demandes, de ma mère, de mon école, des quelques amis que j’ai, des garçons avec qui je suis sortis. Oui, en faite le problème n’a jamais été l’endroit où je me trouvais, ce n’était pas cette maison pleine de souvenir où ma mère vie telle un fantôme. C’était un peu de ça certes, mais surtout la vision que j’avais de moi-même, la vision que les autres m’imposaient. Ici, j’ai peur, pour la première fois j’ai horriblement peur, mon ventre se tort et je dois respirer fort pour ne pas pleurer. J’ai peur car ici il n’y a personne pour me voir, pour me juger, pour m’enfermer dans une case, me dire quoi faire et quoi pensé. Je suis libre et ça me colle un sacré frisson dans le dos. Le vent se lève, emportant mes pensées et le sable de la plage, je ferme les yeux, profitant encore quelques secondes du soleil avant de me lever. Cette escapade aura été délicieuse, cette plage hantera mes rêves les plus beau et me réconfortera dans les pires moments. Mais je dois partir, je le sais, et c’est pour ça que je suis de nouveau derrière mon volant en train de faire demi-tour, empruntant le chemin qui m’a amené ici. Je rentre chez moi, mais pas pour ma mère, ni pour Alex, mais pour moi, pour me retrouver, pour demander des réponses et les obtenir. Mais surtout pour enfin être en paix. Ne plus avoir cette sensation de froid que ma mère revête comme une armure face aux autres, face à moi.

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