Révélation

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A ma plus grande surprise la maison était calme et silencieuse. Je m’installai sur le canapé, m’enroulant dans le plaide comme pour me confectionner un cocon, m’enfermer de nouveau dans un monde mais cette fois chaud et douiller. Je ne sais pas vraiment combien de temps je suis restée ainsi, immobile, silencieuse et pensive mais quand la faim vint tirailler mon ventre je me levai et alla dans la cuisine ou je me fis un sandwich. Quand la porte d’entré claqua j’étais en train de finir de l’avaler et je songer à me servir un verre d’eau ou thé chaud. Ma mère entra alors à son tour dans la cuisine. Elle me fixa un moment, le visage froid et impassible, rien n’avait changer, même mon absence ne l’avait pas atteinte. Je ne sais pas pourquoi mais je le savais, ça réaction ne me choqua pas et je me rendis compte que je n’avais rien à lui dire, que je n’avais pas envie de l’entendre et surtout que je ne voulais pas la connaître. Si elle était incapable de montrer ne serait-ce qu’une once d’inquiétude, alors à quoi bon faire l’effort de la comprendre ? Elle ne cherchait pas à me comprendre.

- Je m’en serais douté tu sais… Je savais que rien ne pouvait t’atteindre, sache juste que si je suis parti c’était pour moi et non pour te blesser. Car contrairement à toi les choses me touchent et j’ose exprimer mes émotions, tu es incapable de la moindre tendresse, tu ne sais que me houspillait et me dire que je ne fais rien de bien.

Je m’interrompis pour la regarder, elle se contenta de prendre une tasse et de se faire un café, imperméable à mes mots, cela ne m’empêcha pas de poursuivre pourtant.

- Quand j’étais seul je me suis dis que je devrais faire en sorte qu’on se rapproche, être plus mère et fille plutôt que deux femmes vivant sous le même toit. Mais rien qu’avec ta non réaction en rentrant je me dis qu’en fait non. Je ne veux pas être plus proche de toi. Je ne veux pas faire l’effort encore, faire ce premier pas que tu ne fais jamais. Je n’ai plus envie d’essayer de lire en toi, ni même de faire d’effort pour que nos relations évoluent. Tu ne veux rien entendre, soûate ! Reste dans ton monde froid et frigide, je ne supporte plus d’être ainsi, je ne veux pas devenir toi.

A cette dernière phrase elle leva un regard vide sur moi, plus vide que jamais, elle parut regard un point invisible derrière moi plus que moi. Quand enfin son regard s’éclaircis et que je sus quelle me regardait vraiment, elle sembla triste. Mais avant que cette émotion ne s’encre en elle, elle se détourna et alla s’enfermer dans son bureau. La fuite, elle ne s’avait faire que ça, je ne fis aucun commentaire de plus, ni de pas vers elle, je me contentai de me servir un thé à la lavande assise a la table de la salle à manger.

Ma mère ne changerait pas, ni pour moi ni pour personne d’autre. Elle semblait se sentir bien ainsi et c’était tans mieux pour elle, moi je ne supportais plus cette vision de moi, cette ressemblance qui me fit grincer des dents. Je n’ai pas envie d’être ainsi. Je fus de nouveau interrompu dans mes pensés par la porte qui claqua encore, cette fois-ci Alex entra dans mon champ de vision, livide, il sembla avoir vieillis de 10ans. A croire que seul son sourire et ça gaité semblait lui donner l’air d’un enfant. Il tourna vers moi un regard sombre, pas le genre méchant, non, plus celui fatiguer, il s’approcha plus encore de moi et quand il me prit doucement dans ses bras je ne le repoussais pas malgré la surprise qui me gagna. Il serra plus fort son étreinte, comme si j’allais m’évaporé, comme si j’allais de nouveau partir et le laisser seul avec ses secrets qui le rongeaient de plus en plus. Il enfouit son visage dans mes cheveux que j’avais laisser détacher, puis ne bougea plus. Après des minutes qui me parurent des heures j’enroulais mes propres bras autour de ses épaules, léger comme une plume. Ses bras était fort et je me sentis petite dans leur étau, j’eu rapidement chaud aussi, mais une chaleur agréable qui donne envie de dormir. J’en ferma les yeux et inspira l’odeur de son t-shirt dans lequel j’avais plongé mon nez, il sentait un peu la transpiration mais je perçus des effluves d’agrume, ce shampooing que j’avais déjà si souvent sentis et si rapidement aimé. Nous restâmes ainsi un moment, avant qu’il ne se recule. Il me regarda alors, les sourcilles relevaient en une expression douloureuse, je ne sais pas exactement d’où provenait cette douleur et ça me fit mal moi aussi. Je lui pris la main et l’amena jusque dans ma chambre, ferma la porte derrière nous je le fis assoir dans mon fauteuil puis m’installa en face de lui sur mon lit. Il baissa les yeux, regardant ses pieds, moi je le regardais lui, épaule voutée et la mine grave, il ne ressemblait plus à ce garçon souriant qui m’exaspérait de par sa bonne humeur permanente. A présent je la regrettais. Cette gaité qui faisait de lui qui il est, qui faisait de lui cette personne si importe pour moi. Mais je me rendis compte que même ainsi, petit et gris, vieillit par son malheur et ses secrets, il était toujours cette personne importante pour moi, cette personne que je ne voulais pas perdre et qui avait rapidement pris une place dans ma vie.

- Je ne te dirais pas que tu n’es pas obligé de me parler, il leva la tête vers moi interpeler par ma voix. Je ne le dirais pas car je mérite que tu me parle, je mérite de savoir ce qui te ronge, se qui te blesse et ce qui détruit ce que tu essaye de construire avec moi. Je peux être patiente, mais je pense que tu devrais me parler, même si tu as peur, jamais je ne te jugerais…

- Tu ne me connais même pas… Souffla-t-il douloureusement, la voix chevrotante d’émotion.

- C’est vrai… ça ne fait que quelques semaines que tu es ici, mais déjà j’ai l’impression que je ne pourrais pas te laisser partir, que je ne pourrais pas te laisser m’abandonner.

Il grimassa sous le mot, trop fort peut être pour notre jeune relation, mais je le ressentais ainsi, puissamment et brutalement.

- Je… J’ai peur…

Sa phrase mourut dans un sanglot contenu, pas de larmes juste un hoquet de peur et de tristesse.

- Je ne sais pas comment le dire…

Il s’arrêta et sembla chercher ses mots, il réfléchit à la meilleure manière de me dire ce qu’il avait sur le cœur, et cela sembla lui couté.

- Je… J’ai connus ton père. Il venait souvent rendre visite à mes parents, ta mère était elle aussi souvent là, toi on ne te voyait jamais… Je ne sais pas vraiment pourquoi mais tes parents refusaient de te présenter à nous. Je ne dirais pas qu’ils étaient d’excellent amis mais ils se connaissaient. C’est il n’y a pas si longtemps de ça que j’ai découvert pourquoi ils se connaissaient et pourquoi on ne t’avait jamais présenté à moi… quand j’étais petit j’étais toujours en marge, mon frère et ma sœur ne m’apprécier pas et mes parents étaient souvent distant et froid, comme ta mère avec toi.

- Ou veux-tu en venir ?

- C’est… Arg c’est tellement dure à dire, tellement dure à gérer…

Il sembla hésité encore, prit d'un combat interrieur, je posais alors une main légère sur son épaule et quand son regard se posa dans le miens, il souffla cette vérité dans un murmure presque inaudible.

- Tes parents, ce ne sont pas tes parents Sophie… Ce sont les miens…

Il y eu un moment de flottement avant que je n’intègre tout. Mes parents… Ma mère et mon père ne sont pas… Mes parents… Ce sont ceux d’Alex…

- Attend quoi ?

Je perdis tous mes moyens, les grands aires que je m’étais donné pour affronter cette discussion s’envolèrent aussitôt. Mes mains devinrent moites et mon cœur s’emballa si vite que j’en eu mal à la poitrine.

- Tu… Je… Mais si ce que tu dis es vrai, qui sont mes parents ?

- Il s’agissait du couple que je croyais être mes parents. Marc et Lucie…

- Mais tu n’avais pas dit que tu n’avais plus de parents ?

- Exacte… Ils sont tous les deux morts dans l’accident de voiture qui a aussi couté la vie à Luck…

Un frisson me parcourut de la tête aux pieds si violement que je crus que j’allais vomir.

- Donc…

- Quand nous étions enfant, ta mère et la mienne, Marie et Lucie, qui était toute les deux des scientifiques on voulut faire une expérience, inverser leur enfant et voir l’évolution des deux. Ma mère, Marie, est tombé enceinte la première, mais Lucie avait plus de difficulté, il lui aura fallut 2ans supplémentaire pour y arriver. Je… Je n’ai pas compris tout ce que j’ai découvert, j’ai trouvé en fouillant les vieux dossiers de ma mère un classeur avec nos noms, ainsi que des donnés, des calcules et pleins de truc que je n’ai pas saisis.

- Mais… Pourquoi elles ont fait ça ? A leur propre enfant !

- Je ne sais pas… Nos mères, j’ai pu le constater, ont toute deux cette froideur dans le regard, cette distance qu’elles mettent entre elles et les autres, ou encore entre elles et leur propre émotion…

- Je… Ce n’est pas possible… Ça ne peut pas être vrai ! C’est complétement dingue cette histoire, on n’est pas dans un livre de SF !

- C’est la vérité, Sophie, je t’en pris regarde-moi, il s’était levé et avait pris mon visage en coupe, me fixant avec douceur et tristesse. Dans le dossier de Lucie j’ai trouvé nos actes de naissance, ça ne fait aucun doute…

Mon monde venait de s’écrouler, plus encore tout ce en quoi je croyais vener d’imploser.

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