Cher lecteur, nous n'en avons pas fini avec cette histoire ! Un troisième personnage s'ajoute à la liste, et disons qu'il est prêt à tout pour passer un Noël merveilleux.

Loin de la Laponie, plus proche de la métropole parisienne...

 Exténuée, Andréa se laissa tomber lourdement sur son canapé. C'est tout ce dont elle avait besoin, après une journée pareille. Gérer les ressources humaines d'une entreprise n'était pas aisé, cependant elle s'y plaisait.

  Elle avait passé tout le jour à chercher un document que son collègue lisait tranquillement à haute voix à quelques mètres d'elle. A trente-deux ans, je suis toujours aussi stupide ! Andréa n'en revenait toujours pas. Son pauvre collègue avait dû être choqué quand l'enragée lui avait pris des mains le document.

Quelle plaie ! Elle se promit de s'excuser le lendemain. Andréa avait encore une heure avant de reprendre la route pour chercher Loïc à son école.

 Loïc était un garçon qu'elle avait adopté depuis maintenant plus de quatre ans. Leur relation s'était vite créée et l'on ressentait la complicité dans leurs regards. Il la considérait comme sa vraie mère, et elle comme son petit trésor.

 Chaque année, Andréa faisait tout pour vivre un Noël parfait. C'était son culte. On aurait pû lui demander n'importe quoi au nom de Noël qu'elle aurait accepté. Andréa avait une fervente croyance au Père Noël, qui ne faiblissait jamais. Loïc, en revanche, se détachait petit à petit de cette fête mais il remerciait l'esprit de Noël pour les beaux sourires de sa mère et pour sa bonne humeur.

 Nous étions en plein décembre, la température baissait et les idées farfelues fusaient dans la tête d'Andréa. Comment pourrait-elle décorer son appartement qui donnait sur la rue Gallieni, en plein Boulogne-Billancourt ? Il y avait les idées classiques, comme le fameux sapin, les guirlandes et les boules de neige. Pourtant, cette fois-ci, elle souhaitait quelque chose en plus... Mais quoi ?

Assez rêvassé ! L'horloge lui rappela qu'elle devait se dépêcher de chercher son fils. Le trajet fut court, l'école de Loïc n'était qu'à quinze minutes de leur appartement.

 Sur la route du retour, la voix chantante de Loïc se fit entendre :

• A l'école, on nous a demandé ce qu'on souhaitait pour Noël.

 Pleine de curiosité, Andréa demanda :

• Ah bon ? Qu'as-tu choisi ?

 Le petit enfant lui fit un clin d'oeil qu'elle pût voir dans son rétroviseur - attention les enfants, toujours s'assoir à l'arrière de la voiture !

• C'est un secret, sourit-il, le seul indice que je peux te donner, c'est que c'est assez dur à obtenir.

 Il lui avait parlé de ça juste pour l'assoiffer. Le petit diable tourna la tête pour observer le paysage blanc de neige.

 Arrivés à leur appartement, notre chère femme abandonna l'idée de lui faire avouer le cadeau qu'il souhaitait avoir pour l'instant. Sur son cahier de note, elle écrivit tout ce qui lui passait par la tête à propos de Noël. Elle aussi voulait se faire plaisir.

 Andréa et Loïc ne se doutaient pas du futur enfer qu'allait vivre le Père Noël, entre le catastrophique Flamèche et les rennes trop arrogants pour ravaler leur fierté.

Oui, ce Noël sera génial !