L'ECOLIERE

Une minute de lecture

Dans ce morne décor de terre labourée,

L’hiver, gorgé de pluie et de nuages bas,

Ressasse incessamment sa triste logorrhée,

A la pointe d’un jour mélancolique et las.


Sur le bord d’un chemin, sous un refuge infime,

Une écolière attend, le cartable en fardeau,

Et son rêve emporté, comme une pantomime,

Amuse son regard au fond des flaques d’eau.


Mais il faut oublier puisque au loin il arrive,

Ce vieux bus ramasseur d’enfants et son tocsin,

Avec ses gros yeux blancs, son allure poussive,

Le voilà qui se pose au milieu du dessin.


A peine un gros soupir, un claquement de porte,

Le temps de la croquer presque en catimini,

Et la Beauce à nouveau, monotone mer morte,

A l’appel des corbeaux s’allonge à l’infini.

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