LES TALONS AIGUILLES
Une minute de lecture
Du haut de ses trente ans et de talons aiguilles
Elle a guidé ma main pour la première fois
Avec ce quelque chose étrange dans la voix
A l'instant où s'ouvraient ses brides de chevilles.
Par elle j’ai connu la sensualité,
Ce qu’est le beau, le bon, comment l’on voit ou touche ;
L’emportement du sang aux mots crus d’une bouche,
Et comment le plaisir gagne à patienter.
Mais une nuit pourtant, au sommet de l’errance,
Sa porte s'est fermée à mes jeunes sonnets ;
J’ai repris le chemin de mon adolescence,
Mais la tête et le cœur dans ces blés moissonnés.
La cicatrice est belle et l’image si douce
Qui s’avise parfois de montrer sa frimousse.
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