Je ne sais pas rêver bonheur plus accompli

Que celui qui me vient de cette demoiselle

Qui, juste en souriant mais avec tant de zèle,

A mis ma poésie et mon cœur à son pli.

Je traversais les jours sans reconnaître rien

Qui me serait promis comme une aimable chose ;

Seul, égoïste et froid et que tout indispose,

J’étais le mal aimant, l’instable, le vaurien.

Mais vivre pour quelqu’un, c’est vivre davantage,

C'est respirer un air plus profond et plus large,

Et lorsqu'elle a posé son sourire carmin

Sur ma lèvre blessée, avide d'espérance,

Moi l'ours qui redoutait l'incorrigible humain,

J'ai découvert l'Amour comme à son aube immense.