SANCY
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Au milieu du versant, dans une herbe profonde,
Je me suis fait un nid à l'abri des grands vents
Pour évoquer le temps de nos accords fervents,
Toi qui ne m’étreins plus : ma muse vagabonde.
Es-tu loin ? Quel désir te contraint à sa loi ?
Sais-tu bien qu’alentour le plein août te réclame,
Et t’offre ses talents, comme j'écris ma flamme :
Comment autant d’amour te serait trop étroit ?
Faudra-t-il qu’à la nuit, je vienne avec l’orage,
Hurler dans son éclair ma douleur et ma rage,
Comme cet amant fou, légende du Sancy,
Que l’on entend gémir, au plus fort du vacarme,
Et griffe les hauts monts qui dominent ici
Pour que s'écoule à flots toute l'eau de sa larme.
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