Ô VOUS QUI TARDEZ TROP

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En ce temps, j’arpentais mon doute familier,

Gravement, au travers d'une sombre colline,

Lorsqu’elle surgit là, généreuse et féline,

Davantage que nue, au détour d’un hallier.


Nous nous sommes aimés - ou n’était-ce qu’un rêve -

Avec cet appétit des amants de hasard

Qui ne regardent plus ni autour, ni plus tard ;

La Nature exultait, mais fourbissait son glaive,


Car à peine nos cris embrasaient-ils le lieu,

Qu’elle disparaissait, en laissant au milieu

De mon torse un grand trou, comme une plaie humide,

A la place du cœur qu’elle avait emporté.

— Ne sentez-vous point là, sous vos doigts, ce grand vide,

Ô vous qui tardez trop à me réconforter ?

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