LES RIDES
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Se peut-il que le Temps - bévue inexplicable -
Ait cru si sottement pouvoir vous faire affront
En laissant se faner le lys de votre front
Et vos yeux s’envahir d’une ombre irrévocable ?
Vous avez aujourd’hui, dessous vos cheveux blancs,
Le clair-obscur du soir après un long voyage,
Quelque chose de las, mélancolique et sage,
Qui donne à vos soupirs des charmes si troublants.
J’aime du bout des doigts effleurer chaque ride,
En un geste léger plus tendre qu’un baiser,
Et suivre le tracé de cette éphéméride.
J’y vois des souvenirs si prompts à s’embraser,
Et la douleur s'y lit et les moments de rire
Que les jours n'ont cessé sur votre âme d'écrire.
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