L'EPAISSE NUIT

Une minute de lecture



« Il (l'homme) sent qu'il gravit vers quelque chose, mais il ne sait où va son esprit, il ne peut dire à quel point précis de son chemin il se trouve. »

Alphonse de Lamartine

Après longtemps de jours d'un climat bienveillant

A gravir ce Chemin, forts d’une ardeur candide,

Nous touchons au sommet mais devant nous ce vide

Vers lequel nous allons ensemble est effrayant.


Ce n’est que le début d’une pente sévère

Où flotte en contrebas comme une épaisse nuit

Qui ralentit le pas, fragilise l'appui,

Brise nos volontés et nos membres de verre.


Et nous nous enfonçons dans cette obscurité,

A la frêle lueur d'une mysticité ;

Puis enfin, à tâtons, nous entrons dans la fosse,

C'est l'ultime degré dans le renoncement,

Et chacun à présent a le regard d’un gosse,

Qu’il attende la Fin ou le Commencement.

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