Sakura avait enfin accepté la proposition de sa mère de revoir en téléconsultation son médecin psychiatre, et elles s'étaient installées toutes les deux sur le canapé du salon, attendant devant l'écran d'ordinateur son invitation. Emiko s'était également joint à eux, mais plus pour satisfaire sa curiosité et découvrir la nouveauté technique des téléconsultations, que pour son contenu !

- "Ding" émis l'ordinateur.

Sakura se posta devant l'écran, accepta l'invitation proposée, et comme par magie, quasi instantanément, l'image du médecin apparue dans une vignette, à côté de la sienne.

- Bonjour Sakura, dit le Dr Azimo ! Comment allez vous ce matin ? Vous me consultez en visioconférence aujourd'hui, car l'hôpital a de gros soucis et a toujours besoin de moi en journée.

Sakura écouta mais ne répondit pas à ces questions malgré les injonctions répétées de sa mère. Elle profita du clavier, à sa disposition, pour taper rapidement plusieurs lignes de code. Emiko se pencha sur l'écran, presque admiratif devant les connaissances et l'aisance de sa fille sur clavier. Au bout de vingt lignes, Sakura pressa la touche "Entrée". Instantanément, le haut parleur de l'ordinateur émit un signal sonore strident et modulé. Sakura sourit. Aïna sa mère s'immobilisa de stupéfaction, et Emiko commençait à se sentir de plus en plus inquiet.

- Excusez moi mademoiselle, dit le docteur, je dois aller voir ce qu'il ce passe au standard de l'hôpital, c'est un signal d'alerte générale. Tout le monde le vit sur l'écran sortir de sa pièce de consultation.

Sakura reprit le clavier, écrit à nouveau une ligne de code puis valida. L'éclairage de la pièce de consultation s'éteint d'un coup, plongeant le local dans le noir complet. L'image se tordit ensuite, puis se mit à lentement à tournoyer au centre de l'écran, puis de plus en plus rapidement, et enfin se rétrécit rapidement et disparu !

- Terminée la consultation maman ! Dit Sakura, avec un air triomphal. Je retourne dans ma chambre, et ne me dérangez plus sous aucun prétexte. J'ai à faire jusqu'à ce soir !

Elle se leva, reprit l'escalier et remonta de sa chambre, sans un mot ni un regard pour ses parents.

Dans le salon, Aïna resta prostrée. Ekimo ne souriait plus du tout. Il sentit monter en lui une angoisse qui se transforma en terreur indicible. De par sa profession Il connaissait trop bien le langage informatique qu'avait utilisé sa fille. Paniqué, il chuchota :

- Elle vient de ... Elle vient de ...

- Elle vient de quoi ? Cria Aïna complètement affolée.

- Elle vient d'envoyer devant moi un code sur le réseau informatique de l'hôpital psychiatrique. J'ai l'impression qu'elle contrôle tout le réseau de l'hôpital maintenant !

- C'est vrai, Emiko ?

- Je pense ! Ce réseau, je le connais bien, J'y ai travaillé il y a deux ans, et nous l'avons entièrement sécurisé !