Chapitre 1

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  Depuis 1707, l'Écosse à perdu son indépendance et aujourd'hui, en l'année de 1900, le Conseil des Chefs de clans essaye de protégé leurs droits contre les Britanniques, le patrimoine des écossais dont la faune et la flore, la langue natale, le commerce artisanal et les symboles de ce beau pays celtique qu'est l'Écosse.

  C'est pourquoi Christy MacCoinneach, couturière de métier, rentre au pays à bord du voilier trois mâts baptisés « Clan MacLeod » appartenant à Thomas MacLeod de Glasgow.

  Ce navire transportant des marchandises à travers le monde fit une escale exceptionnelle afin de récupérer la passagère vivant en France ; la requête fut de la part du chef de clan des Campbell, le clan le plus puissant des terres celtes déchut.

  Christy avait reçu une lettre de sa part, lui expliquant qu'il avait eu vent de sa notoriété dans l'industrie de la mode et lui faisait savoir qu'il manquait cruellement de petites mains au savoir-faire ancestral de la mode écossaise.

  La jeune femme avait accepté de venir s'installer dans le pays de ses aïeuls dont elle appartenait à l'une des sept branches principales du clan des Mackenzie.

  Frances MacKenzie, son ancêtre avait pris la fuite pendant la rébellion jacobite, alors que son frère, Kenneth MacKenzie aidait le gouvernement anglais.

  Durant le voyage qu'elle effectua en quittant les terres d'Écosse, Frances se cacha dans la cale et arrivée en France où son père William, le comte de Fortrose avait grandit, elle vécut avec sa maladie qui ne l'empêcha pas de sortir sous le soleil couvert de nuages, bien qu'il l'affaiblissait ; de se nourrir à sa faim à la limite de ce que pouvait accepter son estomac ; mais la nuit, elle pouvait sortir et devait s'enfoncer dans les endroits sombres pour une question de survit.

  Depuis la maladie était transmise de génération en génération comme une malédiction.

  Poster à la proue du voilier, Christy regardant le paysage, se prit à espérer de trouver un jour un époux.

  Le bateau s'approchant du port en suivant les lumières éclairant la nuit avancée, il accosta avec délicatesse et maîtrise de la part de l'équipage.

  Le port Ghlaschu se trouve dans un petit village devenu la ville Newark où est situé le château de Newark, fief de la famille Maxwell, proche du fleuve nommé Abhainn Chluaidh (Clyde).

  La passagère descendit du navire tenant d'un poing ferme son bagage et les marchands commencèrent à décharger leur cargaison.

  Le chef Campbell l'attendait.

  Il était grand brun et portait son kilt traditionnel au tartan de petits carreaux vert et gros carreau bleu.

  — Christy MacCoinneach, bienvenue sur la terre de vos ancêtres, j'en suis sûre que le clan Mackenzie sera ravi de vous accueillir parmi eux.

  La jeune femme était habillée d'une robe verte avec un sash au tartan bleu quadruple carreau et vert au fil blanc tenu en place par la broche symbolique du clan ; pour se protéger la tête, elle était coiffée d'un Tammy : un béret de laine bleu.

  — Merci Campbell ! J'aurais besoin d'aller à la banque pour échanger de l'argent afin de conclure la vente du château que le Conseil m'a accordé.

  — Cela va de soi, pour le bien de notre projet. Comme je vous l'ai expliqué dans la lettre, nous avons une filature familiale existant depuis plus de deux siècles qui confectionne des plaids, elle est située dans les Highlands ; mais nous avons besoins de plus pour faire survivre notre patrimoine et symboles de l'Écosse. Et j'espère que le projet aura du succès, bien entendu nous savons qu'il va vous manquer des ouvrières.

  — Ne vous en faites pas pour cela.

  — Je suis ravi également comme tous les clans que l'entente avec les Français continue par la société franco-écossaise qui préserve l'Auld Alliance (de 1295), nous permettant un financement pour le matériel en dehors de la laine fournie par nous-mêmes.

  — Je suis heureuse également que le projet soit un début avantageux et les Français nous souhaitent leurs meilleurs vœux pour l'entreprise.

  — Bien, Ewen Campbell, mon neveu, ici présent, va vous emmener à votre maison d'hôte où une chambre a été réservée et demain, il vous emmènera à Inverness pour vos échanges monétaires, à Aberdeen, puis à votre domicile.

Je vous souhaite bonne nuit et à bientôt.

Fatiguée anormalement, elle demanda à faire le nouveau voyage à la tombée de la nuit en trouvant l'excuse de la traversée épuisante.

  — Merci Campbell, au plaisir de vous revoir.

  Aidan Campbell fit demi-tour et prit le chemin en direction de ses terres.

  La chambre avec vue sur le jardin était dans une auberge agréable aux murs couleurs crème qu'elle aperçut à l'aube en rentrant fantomatiquement.

  C'était une chambrette aux couleurs clairs et n'avait qu'un lit recouvert d'une couverture patchwork et d'une table de nuit.

  Après le repas du soir, Christy MacCoinneach et Ewen Campbell partirent pour la gare Centrale de Glasgow afin de quitter les Lowlands pour les Highlands.

  Ils montèrent à bord du train à vapeur de la compagnie ScotRail ; le trajet fut d'une distance de cent-soixante-dix-neuf kilomètres.

  Dès que la locomotive noire se mit à rouler, le contrôleur commençait sa tournée de vérification des tickets ; ils étaient dans une cabine de duo avec des sièges qui se penchent pour en faire une couchette ; le bois était peint en jaune et les fauteuils en tissu de damier bleu et blanc, le style ressemblait au blason de la famille Stuart, certainement un clin d'œil pour bien faire comprendre aux voyageurs étrangers qu'ils se trouvaient en territoire d'Écosse et non de la Grande-Bretagne.

  Le jeune homme et la jeune femme arrivèrent à la gare d'Inverness six heures plus tard.       Durant tout le chemin, aucun des deux n'ouvrit la bouche : Ewen fit des siestes et Christy regardait par la fenêtre le paysage, elle se rappelait ce que sa grand-mère lui avait raconté tenant de sa mère : les conflits entre clans et ceux avec les tuniques rouges « des hommes irrespectueux envers le peuple du pays qu'ils ont envahi ; cruels, voleurs, violeurs, menteurs et manipulateurs. »   En sortant de la gare, ils louèrent une voiturette de la marque Argyl qui fonctionne à la vapeur.   Afin de se protéger au mieux de la lumière du jour, Christy passa du temps dans les toilettes du train pour se mettre sur le visage une crème protectrice de son cru : elle était à base de la plante Calendula officinalis des régions méditerranéennes qui est riches en lycopène, flavonoïdes, caroténoïdes, des vitamines A, C et E, du sélénium, du zinc et du soufre ; idéale contre les piqûres d'insectes et les coups de soleil.

  Quand elle revint dans la cabine, Ewen à moitié réveillé poussa un petit cri en voyant qu'elle avait la peau un peu jaune orangé.

  — Calmez-vous, c'est juste une crème de jour pour la peau.

  « En mettant toutes ces crèmes sur leur visage ses bonnes femmes, elles finissent par ressembler à des monstres, se disait-il. »

  Elle mit une cape opaque avec une capuche et des gants en plus, puis déploya son ombrelle comme nuage protecteur.

  Les deux jeunes gens étaient à l'étroit, surtout aussi à cause du bagage et avaient l'impression de rouler dans un poussin géant.

  Ils prirent les rues qui menaient vers la Banque Royale d'Écosse installée dans cette ville ; celle-ci était plus proche du château que celle d'Édimbourg.

  À l'intérieur, un homme en costume les reçut tout en regardant bizarrement la femme.

  — Ce n'est rien, il s'agit d'une crème pour bonne femme, dit-il au banquier pour le rassurer.

  Il était également surpris de la voir sortir de son sac à main, une bourse remplie de pièces de Louis d'or.

  — C'est un héritage de famille, certains membres ont combattu avec les Français, expliqua-t-elle.

  Ewen et le caissier trouvèrent cela troublant, puisqu'il s'agissait de quatre mille livres sterling, le même montant que la France avait envoyé à Bonnie Prince Charlie pour le remettre sur le trône.

  La légende dit que les pièces d'or auraient été laissées sur le rivage du Loch nan Uamk parce qu'il n'y avait personne à qui les remettre en main propre. Et c'était vrai, sauf que Frances est arrivée en retard au rendez-vous.

  Elle était censée remettre l'argent au chef George Mackenzie partisan jacobite.

  N'ayant jamais eu le trésor français, personne ne saura jamais si le prince aurait pu diriger l'Écosse ; mais elle en doutait fort puisque le clan Mackenzie était divisé et que leurs rivaux ne seraient pas entendus avec eux, même pour battre les Anglais ou leurs alliés.

  Ce que Christy avait retenue des cours d'Histoire, c'est que l'on peut observer dans l'Histoire de tout peuple celtique, tribu ou clan : est qu'ils étaient incapables de faire la paix pour combattre tous ensemble l'ennemi qu'ils avaient en commun.

  — Attendez un moment, je reviens !

  Christy fit un grand sourire, mais elle commençait à avoir des sueurs froides ; alors Ewen, lui demanda,

  — Tout va bien ?

  — Oui, bien sûr, quelle question !

  — Je ne sais pas, mais vous avez l'air de quelqu'un qui n'est pas très à l'aise.

  Elle allait lui répondre quand l'homme bien parfait sur lui revint.

  — Nous allons pouvoir vous donner selon votre demande Madame MacCoinneach.

  — J'en suis ravie, dit-elle soulager.

  Ils quittèrent la banque pour l'établissement de l'agent d'affaires, un certain Shelby, un anglais.   La transaction et le contrat d'achat furent assez rapidement conclus puisque tout avait été vu avec le chef Campbell et à présent, la jeune femme avait en main le trousseau de clefs du château Bowness des Highlands qui avait été abandonné.

  Christy et Ewen retournèrent à la gare et prirent à nouveau le train, mais cette fois-ci par la Great North Of Scotland Railway pour le sud d'Inverness, dans la ville Aberdeen.

  De la cité, une charrette avec chauffeur les emmena à la maison fortifiée.

  — Bien, vous êtes arrivée chez vous, je vous laisse vous installer. Quant à moi, je dois repartir auprès de mon clan. Bonne chance.

  « Charmant ! »

  « Étrange femme, cette Mackenzie »

  Christy, la couturière se retrouva seule dans un endroit perdu et dans un pays qu'elle n'avait encore jamais visité.

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