Le t-shirt

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Antoine laissa échapper un long bâillement, signe qu’il était peut-être enfin temps d’éteindre son téléphone pour aller se coucher. Il mit l’écran de l’appareil en veille, et se retourna dans son lit pour atteindre l’interrupteur de sa lampe de chevet.

La lumière disparue et Antoine sursauta en apercevant deux points rouges l’observer dans le noir. Il tâtonna pour trouver l’interrupteur et ralluma rapidement.

Rien, en tout cas rien de spécial, juste le t shirt noir qu’il avait posé sur le dossier de sa chaise. Il soupira en secouant la tête, il avait vu des formes dans le noir. Il plia le t-shirt dans son placard tout de même, il avait toujours été un peu froussard.

Il allait se replonger dans l’obscurité quand il remarqua que la fenêtre était ouverte, il oubliait tout le temps de la fermer ces temps-ci.

L’adolescent se leva pour fermer le store, dehors les lampadaires étaient éteints et seule la lune éclairait faiblement les rues. Antoine remarqua que quelqu’un passait devant chez lui en marchant lentement.

C’était un drôle d’horaire pour une balade nocturne, mais Antoine ne chercha pas à en savoir plus. Il commença à baisser le store quand il réalisa qu’il y avait quelque chose d’étrange avec le promeneur. Sa démarche était trop fixe, ses bras ne se balançaient pas et ses jambes étaient à peine visible.

Antoine regarda plus attentivement, ce n’était pas qu’il ne pouvait pas voir ses jambes, c’est qu’il n’en avait pas.

Le promeneur était un t-shirt noir, qu’on pouvait à peine voir dans la nuit. Mais ce n’était pas n’importe quel t-shirt, c’était le sien.

Antoine sentit un frisson couler le long de son dos et se précipita vers son placard, son t-shirt était bien là, plié à la va vite comme il faisait toujours. Il retourna rapidement à la fenêtre, pour se retrouver face à la rue vide.

Il devait être fatigué, beaucoup trop fatigué, il termina de fermer son store et retourna se coucher.

Contre toute attente Antoine s’endormit rapidement et son sommeil fut relativement agréable. Jusqu’à ce qu’il sente une pression sur sa poitrine, comme si quelque chose l’empêchait de respirer. Le poids, plutôt léger au début, se fit de plus en plus important au fil du temps, lui coupant complètement le souffle. Antoine se débattit contre l’étrange poids sur sa poitrine, toujours dans le noir complet de sa chambre. Il balança la couette le plus loin possible et essaya d’attraper ce qui le gênait.

Quelque chose comprimait sa poitrine, il pensa tout de suite au t-shirt pourtant il s’était endormi torse nu. Il réussit à attraper le tissu par une de ses manches et se mit à tirer dessus de toute ses forces, cela le soulagea et il pu respirer, mais le tissu se resserra encore.

Antoine tira de toute ses forces, mordant à pleine dents dans le tissu qu’il parvenait à porter à sa bouche, dans l’espoir de le déchirer. Il commençait à suffoquer et à perdre espoir, quand il entendit un craquement. Les larmes aux yeux il tira et tira encore, avant de parvenir à arracher le t-shirt.

Il prit la plus grande respiration possible- et de dépêcha d’allumer.

Rien, encore une fois, rien. Aucune trace de ce qu’il venait de se passer.

Un peu honteux d’avoir manqué de s’étouffer dans ses draps, Antoine décida de se lever, il était bientôt l’heure de toute façon.

Il descendit en les escaliers et se rendit dans la cuisine, il décida de se boire un verre de lait pour se détendre.

L’adolescent entendit les marches grincer, sûrement son père. Ce fut bien lui qui rentra dans la cuisine, mais sa vue fit sursauter Antoine.

Il se leva de sa chaise d’un bond et se précipita dans sa chambre, il ouvrit son placard les doigts tremblants.

Rien, une fois de plus rien.

— Qu’est-ce qu’il se passe Antoine ? Un problème ?

L’adolescent avala lentement sa salive, puis se retourna prudemment.

Son père portait un t-shirt noir.

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