Houle

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— Ça t’amuse ? 

— Alors tout d’abord, bonjour Ken et ensuite, de quoi tu parles ? 

— Me prends pas pour un con. Je t’ai posé une question. 

Face à la fureur de l’homme, Vida est décontenancée. 

— Assieds-toi et explique-moi, tente-t-elle calmement.

— T’as dit à tes amies qu’on déjeunait ensemble tous les matins ? 

— Oui, et alors, c’est quand même pas ça qui te met dans cet état-là rassure-moi ? 

— Pourquoi t’as fait ça ? 

— J’ai parlé à mes amies du temps qu’on passait ensemble pour calmer leurs ardeurs. Elles m’ont vu sortir de ta chambre hier en fin de journée et se sont imaginées qu’on avait remis ça. 

— Comme si t’en rêvais pas ! 

— Pour qui tu te prends à me parler sur ce ton ?

— Par ta faute, Moussa me met la pression pour qu’on les accompagne au restaurant demain soir. Je te préviens, il est hors de question que j’accepte de diner là-bas avec toi. 

— Pardon ? Putain Ken ! Ouvre les yeux ! Ton meilleur ami est amoureux, et il a besoin de toi. Je suis persuadée que tu n’es pas le premier à qui il a fait cette demande et je mettrai ma main à couper que Sallie a refusé la proposition de Théo. Trop formelle pour elle.

— Et elle a raison putain ! 

— Attention Ken, t’en serais presque vexant là. Je suis suffisamment intéressante pour partager un petit déjeuner à l’abris des regards, mais par contre, un repas tout ce qu’il y a de plus normal, ça, c’est inenvisageable ? 

— Tu ne comprends rien. 

Le mépris dans sa voix et le regard presque offensant termine de métamorphoser l’homme en un animal sauvage que Vida ne connait pas, mais hors de question qu’elle se laisse piétiner de la sorte. 

— Ce que je comprends, c’est qu’une fois le mariage terminé, ce qu’on fait là tous les matins, discuter, échanger, ça sera terminé. Et moi qui cherchait depuis quelques jours comment te proposer de se voir de temps en temps quand on sera chacun retourné à notre vraie vie... 

—  Arrête avec tes conneries là, comme si on pouvait passer du temps ensemble comme ça, si facilement ! T’es complètement à côté de la plaque, Vida. 

— Si tu veux bien m’excuser, je retourne dans ma chambre. Et dernière chose, ajoute-t-elle pendant qu’elle se lève. Parle-moi encore une fois sur ce ton, et je te jure que tu dégusteras mon poing dans ta jolie petite gueule, Ken. Quand tu seras calmé et que tu auras réfléchi à ce que je viens de dire, reviens me voir. En attendant, va décharger tes nerfs ou ta peur j’en sais rien, sur quelqu’un d’autre que moi car dois-je te rappeler que c’est toi qui as fait le premier pas au spa, toi qui me rejoins ici tous les matins, toi qui m’as proposé une tenue hier après-midi. Tout ça, fait-elle en agitant son doigt en l’air, c’est toi, Ken.  

Alors qu’elle se tourne en direction de l’escalier, Vida rencontre Patricia et Nikos, aux premières loges de cet échange plus qu’houleux. Elle ne peut s’empêcher de croiser le regard de Nikos, aussi noir que celui de son fils. 

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