Chapitre 50 - "ça a toujours été toi"

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Je ne sais pas quoi faire ni quoi dire face à lui et je reste dans l’encadrement de la porte les bras ballants. Matéo ne cesse de me regarder en attendant que je dise quelque chose mais seul le silence lui parle.

- Je vais t’expliquer ce qu’il s’est passé hier Tina, commence-t-il avec prudence.

- Nous ne sommes plus ensemble, je ne vois pas pourquoi tu te sens redevable d’explication, je réponds d’une voix qui se veut assurer mais qui ne cache pas mon malaise et ma souffrance.

- Je sais que tu m’aimes encore mais cette fille était là parce que…

- Ne me parle pas d’elle ! je crie comme électrocutée par la simple mention de la scène d’hier.

Je recule pour pouvoir refermer la porte mais Matéo la repousse pour pouvoir entrer. La tristesse a laissé place à la colère et il me fait vraiment peur à cet instant.

- Je comprends que tu ne veuilles pas entendre mes explications mais je n’aime pas que tu me juges si vite, affirme-t-il d’un ton dur.

Je continue à reculer lentement mais je me retrouve vite stoppée par le mur. Matéo fait claquer la porte d’entrée d’un coup sec.

- Je n’ai pas le choix, puisque tu ne veux rien entendre je vais te forcer à regarder la réalité en face, grogne-t-il avant de me bloquer définitivement contre le mur.

Je n’arrive plus à parler car c’est la première fois que je le vois si énervé et déterminé à la fois. Il sort de sa poche son téléphone et me force à regarder son écran. Je vois une jeune femme qui me ressemble énormément mais ce n’est pas moi. Elle a les mêmes cheveux, le même teint de peau mais elle est plus mince que moi.

- Tu comprends maintenant, poursuit-il. Quand j’ai vu cette fille au bar l’autre jour, ça m’a rendu fou sa ressemblance avec toi. J’étais tellement triste de te voir avec un autre homme qu’il fallait que je noie mon chagrin quelque part.

Les confessions de Matéo m’étonnent et me chagrinent à la foi. Je ne parviens toujours pas à prononcer le moindre mot. Sa main droite est toujours posée près de mon visage tandis que l’autre range le téléphone dans sa poche.

- Ne me fais pas croire après ce qu’il s’est passé l’autre jour que tu n’as plus de sentiment pour moi, soupire-t-il l’air soudainement triste. Ta relation avec un autre m’a fait énormément de mal Tina et je conviens que je t’en ai fait aussi même si ce n’était pas mon intention.

- Tu n’étais pas censé être là, je murmure la voix tremblante presque pour moi-même.

- J’ai pris un jour de congé et j’en ai profité pour défouler ma peine sur une autre fille qui te ressemble, avoue-t-il en soupirant une seconde fois.

- Je n’aurais pas dû entrer et laisser ce carton sur le perron comme ma mère me l’a indiqué, je regrette en secouant la tête.

Je marque une pause car les larmes me montent aux yeux et je n’ai pas envie que mes paroles fassent ressortir mes sanglots. Je baisse la tête pour ne pas qu’il voit mon visage.

- Je ne voulais pas te mentir, je voulais te protéger, admet-il en posant sa tête contre mon crâne. Je ne te demande pas de te remettre avec moi. La seule chose que je veux c’est que tu me pardonnes. Dis-moi ce que tu veux que je fasse et je le ferais même si je dois passer le reste de ma vie à me faire pardonner.

- Je crois que je t’ai déjà pardonné, je sanglote en laissant tomber mes larmes. Je ne supporte pas te voir avec une autre femme, je m’en suis rendue compte quand je t’ai trouvé dans ses bras car ça m’a brisé le cœur.

Matéo relève ma tête et je croise son regard mais je le perçois mal car ma vue est brouillée par les larmes. Je ferme les yeux dans l’espoir de les faire sécher. Matéo passe ses doigts sur mes joues avec tendresse.

- Je suis tellement désolé pour ce que j’ai fais mais je n’ai pas couché avec elle après t’avoir vu dans un tel état, se confit-il.

Je perçois toute la sincérité dans ses yeux et la douceur dont il fait preuve. La colère l’a totalement quitté et malgré toutes les souffrances qu’il m’a fait encourir, je suis contente qu’il soit aussi proche de moi.

- Je ne sais pas quoi faire Matéo, je soupire. Je croyais avoir fait mon choix le jour où mon père a été arrêté mais je me retrouve à nouveau face à un dilemme.

- Peu importe ce que tu choisis, j’accepterais ton choix.

Matéo ne cesse de m’observer avec attention et je sais qu’il essaye de graver tous les détails de mon visage dans sa mémoire. Je n’arrive pas à me concentrer aussi bien que je le voudrais avec son regard posé sur moi.

- Qu’est-ce que ton cœur te dit de faire ? demande-t-il pour m’aider à prendre une décision.

Matéo, je t’aime.

Ces mots que seul mon esprit a prononcés résonnent dans tout mon être. Des frissons me parcourent lorsque ses mains se posent sur mes épaules. Mon cœur s’accélère et je ferme les yeux pour mieux apprécier ce moment. Je finis par ressentir une tension dans mon bas ventre. Comment ce simple geste peut-il me faire ressentir autant de choses ?

Mon corps réagit encore à ses doigts même s’ils sont simplement sur mes épaules. Ma respiration s’accélère et je commence à transpirer en même temps que mes joues rougissent d’envie. Je pense que Matéo perçoit mon trouble car il retire doucement ses mains de mes épaules mais reste toujours aussi proche de moi.

Mon corps se déleste de la tension sexuelle qu’il a instauré entre nous et à ce moment là je sais qu’elle est la bonne réponse. Il est évident qu’après tout ça, je ne pourrais pas vivre à deux pas de sa maison sans le voir, le toucher et l’embrasser. Ça a constamment été lui depuis que j’ai neuf ans et ça le restera toujours. Je pense qu’il mérite que je lui pardonne et que je lui donner une autre chance. L’ange noir a le droit d’être expié de ses péchés surtout s’il a agi pour me protéger.

- Matéo… je parviens à prononcer d’une voix tremblante. Je t’aime depuis toujours, je veux rester avec toi jusqu’à notre mort. Je t’ai pardonné d’être parti alors je peux aussi te pardonner ceci.

Mes larmes continuent de perler au coin de mes yeux et mon corps tremble. Il me prend dans ses bras puissants pour éviter que je tombe. Je me sens en sécurité contre lui et je peux laisser mes larmes couler.

- Occhio non vede cuore non duole (Le coeur ne ressent pas ce que l'œil ne voit pas), chuchote-t-il en italien en me serrant fort contre lui. Je suis tellement désolé pour t’avoir fait tout ce mal.

Je commence à me calmer peu à peu et je parviens à lever la tête que j’avais enfouie contre son épaule. Je passe ma main sur son visage si beau pour absorber cette beauté divine qu’il dégage. Je l’aime à la folie et je ne veux plus jamais le quitter.

- Mon cœur t’a toujours appartenue Matéo, je murmure en lui souriant.

- J’en prendrais soin mon amour.

Il s’approche doucement de moi pour saisir mes lèvres et me donner un baiser chaste. Sa bouche rallume le brasier qui était en moi quelques minutes plus tôt. J’approfondis notre baiser et sa langue vient chatouiller la mienne avec timidité. Avant d’aller plus loin, il se sépare doucement de moi.

- Que vas-tu faire pour cet homme blond ? demande-t-il soudainement inquiet.

- Il est en couple avec un mec mais il n’est pas insensible à mon charme car il est bisexuel, je lui explique pour le rassurer. Je n’ai pas couché avec lui, je l’ai seulement embrassé.

Je préfère être honnête avec lui, même si je sais que cette dernière information ne va pas forcément lui plaire. Il me regarde tout d’abord surpris puis un voile de tristesse le traverse avant de secouer vigoureusement la tête. Matéo doit se dire qu’il n’a pas le droit d’être jaloux après que je l’ai surpris avec une fille.

- Tu as dit quoi à cette fille ? je lui demande à mon tour.

- Elle n’a jamais compté, je l’ai déjà oublié car tu es la seule Tina avec qui je veux être, poursuit-il avant de passer son pouce sur ma lèvre inférieure.

Je suis contente d’avoir retrouvé mon homme, la vie sans lui était beaucoup plus difficile que ce que je voulais bien admettre. Je me sens à nouveau en paix après cette conversation. Le fait que Matéo revienne est la preuve qu’il me veut absolument.

- Je t’aime Valentina, avoue-t-il avant de m’embrasser à nouveau.

Je pousse Matéo vers l’arrière car il n’a pas remarqué que depuis tout à l’heure nous sommes encore près du mur. Je réponds encore plus profondément à son baiser pour lui montrer tout l’amour que j’éprouve pour lui. Je sens le plaisir se faire de plus en plus insistant dans mon cœur.

- Valentina, je veux qu’on fasse l’amour, soupire Matéo en me collant contre son corps.

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