Prologue

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Le petit village de Nichi, ça n'a jamais été moi. Tout était trop lent, trop petit, trop différent. Alors dès que j'en eus l'occasion, je partie dans une bien plus grande ville, dont tout le monde connaissait l'existence. Une grande ville visible, et non cachée derrière d'immenses collines. J'étais certes installée dans un tout petit studio, cela me convenait bien. Cela faisait maintenant cinq ans que j'avais déménagé. J'en avais dorénavant ving-quatre. Je travaillais dans des bureaux, pour un grand magazine. De neuf heures à dix-huit heures, je travaillais. Puis je rentrais chez moi, mangeai, dormai, puis me levai, me préparai, partais travailler. Le week-end, je faisais les courses, nettoyais mon intérieur, regardai la télévision. Ma vie n'avait rien de palpitant. Pas d'amis, pas de famille, juste une pauvre fille solitaire qui mangeait, dormait, et travaillait. Je n'en étais pas satisfaite. Quand je voyais mes collègues se raconter leur projets, cela me désolai, moi qui n'avais aucune ambition. Bref, ma vie était totalement ratée.

- Iseult, Iseult, me crie une voix derrière moi, tu veux participer à l'échange de cadeaux ? C'est moi, qui l'organise.

- Ah, non merci Donna, ça ne me dit rien.

- Oh non, s'il-te-plaît ! Tout le monde va y jouer, ce sera un moment convivial entre collègues. En plus, il nous manque un dernier participant, il faut que tu vienne !

Donna était une de mes collègues. Elle était mon opposé, populaire auprès de nos camardes de boulot, charmante, belle, soignée, enthousiaste, optimiste, joyeuse, amicale. Elle avait aussi pleins d'amis, et une grande famille aimante.

- Je vais y réfléchir, ai-je répondu. Ma réponse ne changerait sûrement pas, mais c'était le seul moyen qui me permettais de la repousser. J'aurais bien aimer ressembler un peu plus à Donna, mais je n'y arrivais pas. Je n'arrivais pas à sociabiliser avec les autres.

Les jours passèrent, sans que rien de très exaltant ne se passe. Donna avait bien compris que je ne participerai pas à l'échange de cadeaux, et ne me dérangait pas. Alors que je travaillai, je vis mes collègues profiter de l'échange, s'amuser entre eux. Je les enviaient tellement. La journée passa, puis vint l'heure de rentrer chez moi. Arrivée à mon immeuble, la gardienne m'appella.

Iseult ! Le facteur a déposé un colis pour toi, viens le chercher, il est trop lourd pour moi.

Elle avait raison, c'est vrai que ce paquet était important. C'était une boîte en carton, avec un joli ruban rose autour. A peine entrée chez moi, je décidai d'ouvrir cette chose lourde qui pesait dans mes bras. Mais à ma grande surprise, cette boîte était remplise de carte postales. Il y avait inscrit des nombres sur chaque lettre. C'était des sortes d'épisodes d'une vie, un journal de bord. Aucune n'était signée ou timbrée, et aucun nom n'y était inscrit. Juste des histoires, qui, je suppose, venaient d'une seule et même personne. Il me fallu toute la soirée et une partie de la nuit pour les lire. Mais sur la dernière, enfin, je le suppose puisque c'était le dernier numéro, le trois-cent ving-six, il y avait inscrit "reviens vite, village de Nichi" après une des petites histoires. Je ne pensai plus trop à cet endroit. Le village de Nichi, mon enfance là-bas, c'était du passé. Le lendemain, j'entendais et voyais toujours autant mes collègues discuter entre eux, mais bon, cela ne changeait rien de mon quotidien. A la pause déjeuner, ils étaient tous réunis sur une table devant moi. Je les entendaient parler de leur famille, week-end, projet de vacances. C'est vrai, les vacances arrivaient à grand pas. Mais moi, comme d'habitude, j'allai restée cloitrée dans mon petit studio, à regarder des séries, films. Parfois j'allai sur leurs réseaux, et je les voyaient profiter de la vie. Surtout Donna, elle partait dans pleins de pays, villes différentes. Elle m'avait déjà incité plusieurs fois à m'inscrire sur ce genre d'applis où l'on se vente de ce que l'on a. Mais cela ne me disait rien. Je ne faisais que regarder leurs photos en boucle, en me disant que j'aimerais bien être à leur place. Mais que pouvait faire une jeune femme n'ayant que très peu d'argent ? Me payer rien qu'une nuit d'hotêl pourrait me coûter plusieurs repas en moins. Moi qui vivais déjà dans une petite cabane avec des parents peu fortunés étant enfant, je n'avais aucune économie pour vivre dans une grande ville. Il fallait faire des petits boulots pour pouvoir louer mon petit studio, m'acheter de la nourriture, pour en fin de compe, vivre. En me remémorant tout cela, je regardai les cartes postales envoyés de Nichi. C'était bien la seule destination que je pouvais me permettre. Je n'avais certes pas communiquer mes parents pendant cinq ans, ils voudraient sûrement bien m'acceuillir pour quelques semaines, bons comme ils sont. Cela me permettrai peut-être de renouer des liens avec ma famille et mes amis, et me changer les idées. C'était décidé : j'allais retourner dans le village de Nichi.

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