Pyramide VII Premier épilogue
Le sel avait troublé ma vision perdue
Et le myope alors n’en pouvait plus douter...
Je m’étais inventé cette fin prétendue
Mais l’ouïe aspirée était pour écouter.
Et j’entendais serein ces cris, ces coups, me battre,
Ce n’était que le vent sous un air de typhon,
Toujours un peu plus fort, fougueux, opiniâtre,
Qui lacérait mon corps des serres du griffon.
Car la mer à mes pieds n’était pas de ma source :
En me tournant un peu, j’aperçus en amont
Un fleuve interminable et qui finit sa course
Servile, obséquieux mais torrent du piémont.
Me retournant alors vers cette mer immense,
Je la vis reculer lorsque je m’avançai.
J’avais toujours marché... Tout n’était qu’apparence
Et je n’avais rien vu quand soudain je pensai.
Je marchais et mes pas formaient un estuaire,
Je marchais sur le bord de ce fleuve ingénu
Et la mer infinie était le sanctuaire
De ma vie à venir, de mon sort inconnu.
Tu te jouas de moi, ça ne m’étonne guère,
Ô destin tourmenté, toi qui n’existe pas,
Laisse moi donc en paix, toi qui voulais la guerre
Car c’est sans toi demain que je ferai mes pas !
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