Pyramide XII Vent éternel
Assis dans ce salon assombri par l’attente,
Je relis mon passé pour ne pas voir plus loin,
Je rêve d’un désert pour y planter ma tente
Et m’y recroqueville, à l’abri, dans un coin.
Je sens le vent qui passe et caresse ma toile,
Le froid des nuits d’hiver, le chaud des nuits d’été,
Je sens la faible et tendre ardeur de mon étoile
Apaiser doucement ce que j’avais été.
Et je prends du recul, je comprends ma rupture,
Je cherche mes erreurs et les regrette tant.
L’homme est une bien faible et triste créature
Quand il est seul, perdu, chancelant, hésitant.
Assis sous cette tente, à l’abri de l’espace,
Je devine, ondulante, et se dodelinant,
Une dune avancer contre le vent qui passe
Et traverser en vain le vaste continent.
Ambulant sous l’Erèbe, une vague de sable
M’intrigue tant et tant que je fuis mon abri.
Quel est donc cette butte à l’aspect périssable ?
Quel est donc ce nuage à mon ciel assombri ?
C’est l’ombre de Gizeh qui lentement s’effondre
Sous les coups de boutoir des regrets enfouis
Et le vent qui ne cesse à jamais de répondre
Et qui passe et trépasse... et tu t’évanouis...
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