Chapitre 6 : La fin de l'histoire
Ça fait maintenant quelques mois que je suis arrivé ici et je commence à comprendre ce qu'ils se racontent entre eux. Je pensais être bien traité, malgré quelques coups de temps à autres, mais ça n'est le cas que physiquement. Comme ils pensent que je ne comprends toujours pas leur langue, ils continuent de m'insulter avec le sourire. Entre eux, ils parlent des blancs comme des moins que rien. Ils ne nous considèrent pas comme de la même espèce qu'eux, nous sommes une sous-race... J'ai même entendu "une anomalie". J'ai noté quelques phrases entendues par-ci, par-là. Je n'ai pas réussi à écrire les horreurs qu'ils disent mais, en substance, en voici quelques-unes:
"Les blancs sont vraiment des bons à rien!"
"Je ne comprends pas pourquoi les blancs ne sont pas une sous-catégorie d'être humain"
"Sale blanc, sous-merde! Tu vas obéir oui?"
"Il y a nous, les noirs, tout en haut, ensuite, il y a les arabes et les asiatiques, puis les singes. En dessous les autres animaux tel le dauphin ou l'éléphant et, enfin, les blancs. Je ne sais pas si les mettre au même niveau que les insectes est insultant pour les blancs ou pour les insectes!"
"Les blancs ont été créé pour nous servir non? Sinon, à quoi peuvent-ils bien servir?"
"Je ne sais pas comment ils font pour se reproduire, leur organe masculin est tellement ridicule!"
Tant que ce genre de discours sera dans leur mentalité, rien ne changera. Mon ami qui partageait ma chambre avec moi est mort il y a quelques jours à cause de son travail dans les puits de pétroles. Ils n'ont pas eu un seul mot de réconfort, ils l'ont balancé dans une fosse commune et ils ont brulé toutes ses affaires. Un autre est arrivé, pour le remplacer. Un numéro de plus, nous ne sommes que ça en fin de compte. J'ai beau vivre avec eux au quotidien, je ne suis qu'un esclave, un pauvre blanc qui ne sera jamais rien d'autre. Mes parents me manquent, mes amis me manquent, mon village me manque. Ici, tout est plus grand, plus beau, plus confortable... si tu es noir. Par contre, si tu as le malheur d'être né blanc tu ne resteras qu'un simple esclave à leur service et ça n'est pas près de changer.
Je ne sais pas ce que sera la suite pour moi mais je n'ai plus la force de tenir ce journal. Je vais essayer de l'envoyer à mes parents pour qu'ils protègent mes frères et sœurs de ce qui les attend ici.
Bon courage Papa, Maman, je vous aime !
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