Nestorius en action
Deux voitures quittèrent une route de campagne pour s'aventurer dans un chemin non carrossable. Une fois le bois en vue, les véhicules s'arrêtèrent et plusieurs hommes âgés en sortirent. Les coffres s'ouvrirent et excités les chiens s'élancèrent pour se dégourdir les pattes.
Pendant que Norbert sortait son matériel, un homme déclara d'une voix moqueuse :
- Bébére, tâche de mieux tirer que la dernière fois !
Il répliqua sans attendre :
- Henri ! L'autre jour, j'avais un coup dans l'nez à cause du Michel. Là, j'te garantis que j'vais rien louper !
Une autre voix raisonna :
- Arrêtez de palabrer, vous allez faire fuir le gibier !
Chiens à l'affût et fusil à la main, les chasseurs s'enfoncèrent dans le bois.
Depuis quelques minutes, « Nestorius », le toutou d'Émile avait flairé une piste et il filait à toute vitesse. Malgré les rhumatismes, les anciens brusquèrent leurs vieilles guibolles pour suivre l'allure. Après être passés par une clairière et un bon quart d'heure de marche, ils débouchèrent sur l'autre extrémité du bois.
Arrêté derrière un tas de branchage, le chien aboyait. Éreinté, les trois amis découvrirent un macabre spectacle. Un chevreuil éventré gisait au sol et à côté du cadavre Émile repéra une hache. L'arme du crime ? À ce niveau, ce n'est plus de la chasse mais du massacre.
Hébété, il se retourna vers ses compères pour demander :
- Qu'est-ce que l'on fait dans ses cas là ? On avertit la fédération ?
Norbert acquiesça de la tête :
- Ils sauront quoi faire.
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