Le pardon est une vertu
Le cours de salsa touchait à sa fin. Trempée par la sueur déferlant des pores de sa peau Marianne était heureuse. Son danseur la guidait remarquablement bien. Geste infime, ordre implacable, Marianne exécuta plusieurs tours sur elle-même, son corps virevoltait avec grâce. Quand la musique s'arrêta, elle se figea. La séance était terminée et il faudra attendre la nouvelle année pour que les cours reprennent. Déçue, la jeune femme profita des derniers instants pour échanger quelques mots avec son professeur. Il lui conseillait de continuer à s'entraîner durant les vacances pour ne pas régresser. Puis résigner, elle enfila son blouson et passa une écharpe autour de son cou. Après avoir mit son bonnet, elle fut agréablement surprise de voir Edward sur le seuil de la porte. Il affichait un sourire béat, qui s'agrandissait au fur et à mesure qu'elle approchait. La jeune femme songea : « qu'est-ce qu'il peut être niais parfois ! ». Curieuse, elle s'avança et Ed se décala pour dévoiler un joli bouquet de roses. Comblée, Marianne s'empara des fleurs et embrassa son homme. Après un long baiser, elle murmura :
— Tu m'as toujours pas donné ta réponse pour le nouvel an ?
Elle sentit les lèvres d'Ed approcher de son oreille et doucement il susurra :
— Je serais là !
Puis, il entraîna Marianne à l'extérieur en déclarant :
— Ce soir je t'invite au restaurant !
La jeune femme se mordit la lèvre, son homme assurait ! Ils s'éloignèrent doucement et Ed demanda :
— Ton garde du corps n'est pas là ?
— Non maintenant que je vais mieux, la surveillance se fait à distance. J'ai un émetteur sur moi et en cas de pépins, j'appuie sur un bouton pour prévenir la cavalerie.
— Yeah, c'est la classe !
— Oui, et on m'a assuré que c'était efficace...
Ils échangèrent un regard complice et main dans la main, ils allèrent au restaurant. Ils s'étaient retrouvés, la soirée fut heureuse et leur amour renforcé. Étant tous les deux en vacances, ils échafaudèrent des projets afin de partager de bons moments.
Deux jours après, ils avaient quittés la plaine pour s'aventurer sur les routes de montagne et se rendre dans le massif du Vercors à Autrans. Entourés d'amis, ils dévalaient les pistes de ski. Marianne était lancée à vive allure, en hurlant de joie, elle dépassa son homme qui avait du mal à maîtriser ses skis. En bas de la piste elle retrouva Jade à l'écart du groupe et elle entonna :
— Ed s'en sort pas si mal pour un débutant !
— Ouais, il a compris le principe pour tourner, mais il est crispé et puis, il flippe quand la pente est plus raide !
Concentré sur sa trajectoire, Ed passa sans encombre le dernier virage puis éreinté, il se laissa glisser tranquillement jusqu'à sa bien-aimée. Malgré une fatigue grandissante et quelques chutes mémorables, il passait une journée formidable avec ses amis et sa copine.
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