Le marché aux poissons
Moins d'une minute de lecture
Ton mucus venimeux, tes nageoires usées,
Serpentent lentement vers ta prochaine proie.
Strie de tes dents l’innocent qui passait trop près ;
Sans voir l'emprise du traquenard qui t'échoit.
La surface t’embrasse, des bras te caressent.
Tu sursautes sur ta tombe, mu de secousses.
L'agonie est lente, la détresse t'enlace.
L’intestin arraché, puis la bouche fermée
Oeuf deutérostomien, cadavre salé
Tes amis les vers, ton pylore, ton iode
Et le souvenir calcifié de ta corde
Sont jetés au félin qui rêvait de te mordre
Ton hémolymphe dégouline sur tes frères
Qui victimes eux aussi grouillent sur l'étal
Ton peuple tout entier comme toi a souffert
Pour l’appétit cruel du plus gros animal
Annotations
Versions