Epilogue

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C’est d’habitude à ce moment-là qu’un auteur arrête son histoire. Le héros a gagné et s’en va dans le soleil couchant. Mais ne vous êtes-vous pas demandé ce qu’il se passe ensuite. Moi, Perceval, j’ai pas mal passé de temps à y réfléchir et je suis arrivé à cette conclusion : la nuit tombe, le héros ne peut plus avancer car il fait trop noir et il risque trop de se casser la gueule donc il s’arrête pour dormir. Et c’est ce qui aurait dû se passer ce soir-là. Mais ce n’est pas le cas…

Bien plus tard, j’ai essayé des centaines de fois d’imaginer ce qu’il s’était vraiment passé et ma meilleure hypothèse est celle que je vais vous exposer. Comme la scène se joue d’un point de vue extérieur, je vais la décrire à troisième personne :

« Perceval, héros de la nuit satisfait, franchit alors la porte du cimetière qu’il prend bien soin de refermer derrière lui. Malgré les épreuves qu’il vient de traverser, on peut voir sur son visage qu’il est heureux. Heureux d’être vivant, heureux d’avoir aidé son ami, heureux d’avoir fait ce qu’il pensait juste tout simplement.

Le ciel de la nuit se fait un peu menaçant et quelques gouttes se mettent à tomber. Pas une averse mais juste un crachin. Perceval, n’ayant pas de capuche à sa salopette en jean, rentre un peu la tête dans ses épaules et met ses mains dans ses poches. Au passage piéton du feu en face du cimetière, il attend que le bonhomme passe au blanc pour traverser, même si la rue est en fait totalement déserte à cette heure tardive de la nuit.

Soudain, une grosse camionnette noire débarque à toute berzingue au coin de la rue, les pneus crissant sur l’asphalte mouillé où l’eau de pluie s’est mélangée avec la fine couche d’huile recouvrant la chaussée. Le véhicule fonce à toute allure vers le jeune homme et pile devant lui, manquant de l’écraser de justesse. La grande porte latérale s’ouvre soudainement et deux hommes en sortent, habillés tout de noir. L’un d’eux pointe un pistolet vers Perceval et une fléchette tranquillisante en est tirée. Le magicien s’écroule, s’éclatant le nez sur la chaussée en tombant. Le sol est recouvert de sang. Rapidement et sans un mot, les deux hommes ramassent son corps inerte et le jettent dans la camionnette. Ils montent aussi et l’un d’eux referme la porte à grand bruit.

Le conducteur, qui n’était pas sorti, attrape alors son téléphone portable et dit :

« <C’est fait, patron ! Le colis a été chargé.>

- <Bon boulot. Amenez-le au plus vite à la crèche. Il est attendu avec impatience…> » (NdA : traduit de l’anglais)

Le conducteur raccroche. Son visage affiche un large sourire malsain. Il démarre sur les chapeaux de roue.

En quelques secondes, le véhicule et ses passagers disparaissent dans la nuit. »

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