Réponse à "L’enfant d’autre fois"
de Vic La Louve
Je sais. Oui, je sais que tu ne comprends pas. Je ressens ton désarroi. Tu n'aimes pas quand ils crient. Même s'ils n'ont pas de sens pour toi, ces mots te font comme des blessures à l'intérieur. Chaque jour est similaire au précédent. Tu n'espères rien. Tu ne parles pas. Cela aussi le fait crier. Elle ça la fait pleurer. L'école est remplie d'enfants qui ne te ressemblent pas. Ils jouent, chantent, courent, et toi tu les regardes, dans ton coin. Souvent on oublie de venir te chercher. Tu restes seule sur le grand banc rouge à regarder par la fenêtre. Tu penses que c'est normal, que tu n'es pas intéressante, que personne ne veut de toi. Chez toi, tu ne fais aucun bruit. Tu ne veux pas qu'on se fache et qu'on te repproche d'être là. Tu te réfugies dans tes quelques livres abîmés qui te parlent d'animaux qui vivent dans les bois. Tu voudrais être un lapin ou un renard, libre, gambadant dans les herbes hautes. Tu redoutes repas où on te met de force de la nourriture dans la bouche, t'obligeant à rester des heures durant sur ta chaise jusqu'à ce que tu aies avalé cette bouillie infame. Aux toilettes, tu rends prèsque toujours ce que tu finis par ingérer. Cela te brûle, mais tu te retiens de pleurer, sinon ils vont te gifler car tu es une vilaine petite fille. Tu vas te coucher, sans un baiser, sans un bonne nuit. Tu t'allonges et tu attends qu'un autre jour arrive.
Tu as quatre ans et demi quand à ton réveil, il te dit qu'elle est partie. Qu'il ne sait pas ce qu'il va faire de toi. Il te laisse pendant quelques temps chez une femme, qui ne te fait pas de mal, mais qui à son tour t'oublie, parfois même pendant plusieurs jours. Alors tu vas chez une autre femme qu'on te dit être ta grand-mère. Cette femme essaie de te faire sourire en t'offrant pleins de cadeaux, et en te donnant de bons gateaux. Tu ne comprends pas ce qu'elle attend de toi. Alors tu restes assise et tu attends. Mais après quelques mois, il revient te chercher. dès son arrivée, il coure vers toi et te donne de nombreux coups. Il te dit que tu les as mérités. Tu le crois. Tu as peur de mourir. Il t'emmene avec lui, très loin. Il jete tout tes jouets et tes livres. Tu es une vilaine petite fille. Maintenant tu as cinq ans et demi, il est temps de faire tes corvées, sinon, tu ne sers à rien. Tu fais tout ce qu'on te dit. Mais ce n'est jamais assez bien, pas assez rapide, pas assez propre. Tu dois te lever la nuit pour préparer le biberon au bébé, ou changer sa couche quand il pleure. Mais surtout tu dois faire vite, sinon ils vont se réveiller par ta faute. Et biensûr, tu es punie. Quand tu as six ans, tu veux mourir.
Petit à petit tu comprends. Tu n'es pas intelligente. Tu es moche. Tu ne sais rien faire. Tu ne sers à rien. C'est normal d'être frappée, humiliée, oubliée. Tu n'es qu'une poupée entre leurs mains. Ils disent que tu es folle. Ils ont raison.
Mais moi je peux t'expliquer. Si elle est partie sans toi, c'est parce qu'elle était trop lâche pour t'emmener avec elle. Elle n'a jamais su s'occuper d'une autre personne qu'elle-même. S'il t'a toujours hurlé dessus, menacée, frappée, rabaissée, c'est parce qu'il ne sait pas aimer. Il est envahi par sa propre colère dont il est l'esclave. S'ils sont si nombreux à t'avoir oubliée et ignorée c'est qu'ils étaient trop préoccupés par leurs propres ennuis. Je ne te dis pas cela pour que tu acceptes leurs actes, mais pour que tu comprennes que le problème ne vient pas de toi, cela n'a jamais été toi, mais bien eux.
Tu es une jolie petite fille, tu es très intélligente, et tu mérites de ne plus être ignorée. Tu étais un cadeau qu'ils n'ont pas été capable de voir.
Un Jour tu seras mère. Et tu découvriras cette merveilleuse aventure. Chaque jour tu leur diras combien tu les aimes et combien ils sont merveilleux. Tu réaliseras la chance que tu as d'avoir donné la vie à des êtres si formidables. Tu vivras avec eux ce que tu n'as jamais connu. L'amour inconditionnel.
Accroche toi ! Je suis là, avec toi, et je t'aime.
Table des matières
En réponse au défi
L’enfant d’autre fois
À vous chers auteurs, je vous propose mon tout 1er défi.
Si vous pouviez parler à l'enfant que vous etiez autre fois qu'aimerais vous lui dire ?
À vous de nous faire vibrer dans cet écrit de nous donner de l'émotion !
Vous n'avez aucune règle de mots ou caractère à introduire la seule chose, c'est de ne pas dépasser 5 min de lecture.
À vos plumes amis auteur !
Commentaires & Discussions
Petite poupée | Chapitre | 16 messages | 8 heures |
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