Mon papa à moi...

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Toi et moi, papa, nous n'appartenons pas vraiment au même monde. Pourtant, tant de choses nous rapprochent...


Je n'ai, de ton physique, que tes mains fines et tes joues un peu rondes. Pourtant, quand je plonge mes yeux dans les tiens, je pense y percevoir le même éclat qui luit au fond des miens.


Nous parlons peu, papa, parce que tu es assez maladroit dans tes conseils, et nous n'avons pas la même vision de la vie. Mais je rattache à ta personne tant d'agréables souvenirs. Surtout ceux où, d'un seul regard, il nous arrive d'éclater de rire parce que nous pensons à la même chose, au même moment.


Enfant, je me souviens surtout de ta voix grave, très calme, très douce, qui me racontait des histoires tirées de ta seule imagination. Il t'arrivait, parfois, de faire parler la marionnette que j'avais dans ma chambre, ou de me lire un livre mais d'en changer le sens.


Je me souviens de nos bisous. Un gros, un moyen, un tout petit.


Tu m'as transmis le goût du sport et de la nature. Je me souviens très bien de ces après-midi de printemps, d'été ou d'automne où toi et moi jardinions. Tu m'as appris à bêcher, à ramasser des pommes de terre, à planter des tomates...


Lorsque je voulais regarder des dessins animés, c'est vers toi que je me tournais. Maman ne voulait pas que j'abrutisse mon esprit devant la télé, mais toi tu ne me disais jamais non : c'était notre petit secret... Enfin, jusqu'à ce que je dise ensuite toute la vérité !


Je me souviendrai toujours, aussi, des soirées où tu rentrais du travail et où nous allions nourrir les lapins au fond de l'ancienne écurie.

Tu sais, papa, j'ai beaucoup souffert de ton absence quand tu travaillais trop loin pour rentrer toutes les nuits. Je demandais à maman quand est-ce que tu rentrais.

Il y a tant de choses, encore, que j'aimerais décrire... Ces après-midi, où tu m'apprenais à faire du pain, et où je mangeais la pâte en cachette sous la table. Ces matchs de foot, pour lesquels tu me soutenais. Ta fierté, lorsque j'ai su lire en premier dans ma classe de CP... Finalement nos moqueries mesquines envers quelques personnes. Nos fous rires. Les films. Les plateaux-télés. Les étés et les hivers dans les hautes Alpes. Les promenades. Les jeux. Les chansons.


Bien sûr, quelques ombres entachent le tableau... Mais la vie t'a énormément blessé, je le sais, alors comment t'en vouloir pour ces quelques verres de trop ?


Je finirais ce trop bref écrit en te disant merci, papa. Merci pour ta patience. Merci pour ton amour. Merci pour les valeurs que tu m'as inconsciemment transmises. Merci de toujours être là. D'être toi.


Je t'aime de tout mon petit cœur maladroit.

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