Je me réveillai en sursaut et sentis une affreuse douleur dans la nuque ainsi qu'au sommet de la tête. L'odeur du sang envahissait mes narines. Je repris mes esprits et me rendis compte que j'étais attachée à une chaise, les mains liées dans le dos par des cordes. J'étais toujours dans le caveau mais cette fois-ci, des bougies éclairaient la pièce et la porte était fermée. Les fenêtres étaient cachées par des rideaux ne filtrant pas complètement la lumière du jour. J'avais dû rester inconsciente longtemps. Ma position commençait vraiment à devenir inconfortable.

Mon sac était posé à l'entrée, quelqu'un l'avait volontairement mis hors de portée. Heureusement je cachais toujours une petite lame dans la manche de ma veste que je fis glisser pour couper discrètement les cordes qui me retenaient prisonnière.

J'entendis tout à coup une voix grave derrière moi.

— Tu es enfin réveillée. le détenteur de ce ténor me contourna lentement pour venir se poster en face de moi. Il était grand, plutôt mince, il avait de longs cheveux bruns et des yeux noirs. Il se tenait droit, les mains dans le dos avec un sourire victorieux plaqué sur le visage. Les quelques détails que j'avais perçus me mirent la puce à l'oreille. Il se cachait du soleil, il était très beau, trop beau justement (parfait pour séduire ses proies), mais il portait également des vêtements venant d'une autre époque. Un vampire...

Je me rappelais soudain de la brûlure dans ma gorge et grimaçai.

— Ah oui, désolé pour ça. Je sais que ce n'est pas très poli de se servir sans demander la permission, mais j'avais une petite faim. dit-il avec insolence tout en fumant une cigarette.

Oh et j'ai oublié de me présenter ! Décidément, je suis d'une impolitesse... je suis Nicolae et toi ? Mais le vampire ne me laissa pas répondre et parla à ma place. Toi tu es B+, mon groupe sanguin préféré.

Mais quel enfoiré ! je sentais mon visage rougir de colère, déjà que je ne faisais pas preuve de patience en temps normal, mais alors là ! Quel culot !

Je lui lançai un regard noir.

— Espèce d'ordure, vous avez intérêt à me relâcher sinon...

— Sinon quoi ? Tu vas me tuer ? Laisse-moi rire chasseuse. Lexie fouille son sac tu veux ! aboya-t-il sans me quitter des yeux une seule seconde.

La jeune femme qui m'avait appelée à l'aide, partit chercher mon sac pour le poser avec fracas sur une vieille table en bois tachée de sang. Elle me sourit de toutes ses dents ou plutôt de tous ses crocs, elle avait l'air fière de m'avoir piégée. J'imaginais qu'elle avait l'habitude de jouer la comédie pour attirer des humains qui tombaient alors dans le piège des deux vampires. Elle plongea sa main dans mon sac et eut un mouvement de recul en hurlant et en se tenant la main.

— AAAAHH.

— Lexi ?

Le vampire, surpris, lâcha sa cigarette et alla rejoindre la femelle puis ouvrit rageusement mon sac pour en regarder le contenu.

— Du bois de chêne trempé dans de l'eau bénite...tu vas me le payer !

La créature s'approcha de moi et m'asséna son poing dans la figure.

Les vampires étaient dotés d'une force surhumaine, j'avais l'impression que ma mâchoire allait littéralement se décrocher de mon visage. Mais je ne voulais rien laisser paraitre, je ne comptais pas lui donner satisfaction.

— Quoi c'est tout ? Il en faut plus que ça, vampire. dis-je en essayant de cacher ma souffrance.

— Lexie va chercher nos instruments. ordonna-t-il avec un sourire sadique.

Ses yeux prirent une teinte plus sombre encore, et des veines noires commençaient à apparaitre sous ses paupières.

— Tu vas me torturer c'est bien ça ?

— Tu as tout compris, ce n'est que ce que tu mérites après avoir détruit notre nid, nous sommes les derniers. Je ne sais pas qui tu es chasseuse, mais tu as laissé de nombreuses victimes derrière toi, et crois-moi tu ne t'en sortiras pas impunie.

— Tu parles de victimes... mais combien d'humains ont été tués par tous ces vampires à ton avis ! Vous menez une existence dépourvue de sens, vous ne semez que le chaos et la terreur. Les monstres que vous êtes ne méritent que la mort, et c'est un cadeau que je vous fais en vous réduisant à l'état de poussière ! hurlai-je excédée.

Dans un excès de colère, le vampire m'asséna une gifle monumentale. Il fouilla mes poches avec brutalité et attrapa une photo.

— Qui est-ce sur la photo ? Ton père ? Vous aviez l'air heureux...

— Je t'interdis de toucher à ça avec tes sales pattes ! dis-je en sentant la rage monter, il me sourit avec dédain en laissant tomber la photo au sol. Il m'avait mis dans une colère noire, j'étais bien décidée à lui régler son compte à celui-là.

Le vampire femelle appelé ''Lexie '' quitta la pièce et descendit un escalier. Alors que Nicolae me racontait comment il allait me torturer, j'en avais profité pour ronger mes liens. J'allais presque être libérée. Le vampire me tourna enfin le dos, grosse erreur...

En deux temps trois mouvements j'avais récupéré mon couteau de chasse et je lui avais tranché la tête le réduisant ainsi, à l'état de poussière.

Je fis de même avec ''Lexie''.

Je récupérais d'abord la photo, puis mon matos et sortis du caveau en prenant la peine d'effacer les traces de mon passage et de celles des vampires...

Puis je pris le volant de ma voiture, une Ford Gran Torino noire de 1968 et pris la route pour aller rendre visite à un vieil ami...