Dans les limbes ombragées,
Un souffle de vent précieux
Caresse les roseaux aveugles.
Poussière de Lune, qu’on ne croit déjà
Saupoudrée de lumière
La nymphe endormie sous les eaux douces
Aux paupières délicatement fermées
Elle est belle, nimbée d’eau stagnante
Muette aux prières des noyés
En prise aux doux rêves des autres mondes.
Silencieuse, à chanter les douleurs
Des bruns d’herbe piétinés
Dans l’envie soudaine de disparaître
Dissipée dans l’écume.
Son rire éclate, quelques gouttelettes d’eau
Respiration placide,
Et le souffle au bord de ses lèvres rosées.
A moins que ce ne soit un sanglot …
Malgré tout ce qu’on voudrait croire
Des yeux bouffés par le ciel
Cheveux flottant autour de son visage
Une main sur la berge.

Bleue.