Chapitre 227
Rafaël et Matt rentrent mains dans les poches d’un pas déterminé ayant raccompagné Clément devant son appartement après une fin d’après-midi essayage de tenues de mariés.
- Raf jamais je ne trouverai une tenue à temps ! Tout ce que l’on a vu aujourd’hui c’était tout sauf classe... je ne veux pas me la péter mais là c’est clair que ça ne me mettait pas à mon avantage. Épaules de la veste de costard trop larges, costard trop long, trop étriqué... ça commence vraiment à m’angoisser ! On ne sera jamais prêts pour septembre ! S’exclame Matt.
- T’inquiètes pas ! Vous avez de supers témoins ! Ça va le faire, je suis optimiste. Puis tu m’as bien dis qu’il y a une fille qui vous aide ? Organisatrice de mariage me semble t il... répond Rafaël.
- Merci de croire à tout cela, c’est de la folie je suis complètement miné ! Elle ?! Tu rigoles j’espère ?! Rétorque Matt.
- Ah, tu ne l’apprécies pas spécialement j’ai l’impression... dit son frère en le dévisageant.
- Sans plus fin je n’en sais rien... elle a un sacré caractère et m’a fait d’emblée des réflexions et ça chez-moi ça ne passe pas vraiment ! Je n’ai rien dis pour Lélia mais ça m’a complètement saoulé ! D’où elle se permet d’en faire déjà et puis comme si je ne savais pas que trois mois ça relève de l’impossible pour organiser un mariage ! Bougonne Matt.
- Je comprends ce que tu veux dire après c’est vrai que trois mois ça va être chaud mais nous sommes soudés on va tout mettre en œuvre pour que cela se fasse dans les temps. Le rassure Rafaël.
- Merci de me re motiver ! Souligne Matt.
Rafaël ressent un choc assez fort contre son épaule droite alors qu’un groupe de jeunes de leur âge passe tout près d’eux.
- Putain regardes où tu vas ! S’emporte Tristan.
- Désolé... répond Rafaël de manière discrète en se frottant l’épaule.
L’homme d’un mètre quatre-vingt-dix revient à la charge en retournant Rafaël en l’attrapant par le bras.
- Je n’ai pas bien entendu ?! Rétorque Tristan le grand blond pleins de piercings.
Le petit groupe encercle alors Rafaël.
- Il a dit qu’il était désolé. Articule Matt en lançant son regard le plus menaçant possible ne sentant pas la situation à leur avantage.
- Fermes là ! Balance un autre mec du groupe.
Matt obtempère venant se joindre à son frère.
- Tu vas payer pour tout le mal que tu as fais ! Déclare Tristan de sa voix rauque en s’adressant au trentenaire qui sent sa gorge se nouer.
- Je ne..... vois pas de quoi tu parles bégaye Rafaël.
- Oh que si tu vois très bien ! Rétorque Mohamed le plus petit en taille de la bande mais un des plus virulent. Je vais te faire passer l’envie de foutre la merde !
- Raf tu les connais ces mecs ? Demande Matt en le fixant.
- MAIS NON ! Râle Rafaël sentant l’angoisse le saisir.
- Et pourtant ! Lance Tristan.
- Raf est-ce qu’il y a des choses que je ne sais pas et que je devrai savoir ?! Demande Matt.
- PUTAIN MAIS NON ! JE NE SAIS PAS QUI ILS SONT ! tonne Rafaël.
- Pourtant nous on le connaît très bien rétorque Mohamed.
- Raf !? Insiste Matt.
- Vous devez faire erreur, écoutez on est pas là pour se foutre sur la gueule, chacun va faire demi tour et tout ira bien. Tente de calmer le jeu Rafaël.
- Je crois que tu n’as pas bien saisis ! Répond Tristan.
- Écoutez les mecs on va rester cool ... déclare Matt. Et parler comme des adultes responsables car c’est ce que nous sommes après tout. Je suis lieutenant chez les pompiers et mon frère est un bon gars, on est vraiment pas là pour les embrouilles tout ce que l’on veut faire c’est rentrer chez nous.
La bande explose de rire sournoisement.
´´ Je commence vraiment à être inquiet, la tension est en train de monter d’un cran. Je ne sais pas du tout ce qu’ils me veulent mais une chose est sûre, ils ne sont pas là pour rigoler. Je ne nous sens pas maîtres de la situation. Matt est relativement calme ce qui est étonnant et en même temps il doit être en train d’évaluer la situation... le dialogue n’a pas l’air d’être leur truc et je verrai bien que l’on se fasse casser la gueule par ces racailles. ´´
- Raf, si ils nous cassent la gueule je te préviens que je n’hésiterai pas à leur fracasser la tête ! Chuchote Matt.
- Très bien, je te suivrai... murmure Rafaël.
´´ Comment pourrai je me battre? Je ne l’ai jamais fais et j’espérais que cela n’arrivera jamais. ´´
- Je n’ai pas l’intention de me battre. Avoue Rafaël. Vous allez vous écartez et nous laisser rentrer à la maison.
- T’as cru quoi ?! Nous sommes là pour te défoncer ! (Matt tente d’intervenir) TOI TA GUEULE ! Hurle Tristan autoritaire. SI TU NE VEUX PAS MANGER CHER JE TE CONSEILLE DE NE PAS TE LA RAMENER !
- Faudra me passer dessus avant de toucher à mon frère. Rétorque Matt d’un ton calme.
Ils se remettent à rire bruyamment. Les ongles du lieutenant s’enfoncent à l’intérieur de ses paumes, son regard est noir.
- Lamentable les mecs. Six contre deux quelle lâcheté. Déclare Matt.
- Joues pas à ça avec nous ! Crie Mohamed en passant son doigt sous sa gorge en guise de toi t’es mort.
´´ Ça se corse pour nous, il va falloir que je trouve une solution et très vite. Deux contre six mecs ... on a aucune chance. Raf n’est pas rassuré et semble sur le point de craquer sauf que ce n’est pas le moment de flancher. On doit être forts ! Je regarde les horizons nous sommes malheureusement bien seuls dans cette rue engouffrée... Je sens la sueur perler sur mon front trahissant la peur, le stresse, la nervosité. Nous sommes faits comme des rats. Mes yeux ne peuvent que s’attarder sur les bouteilles de bière vides et des barres de fer dans le coin des grosses poubelles... éventuellement cela pourra me servir lors de l’affront mais je ne l’espère pas. ‘´
´´ Nous en sommes tous les huit a se défier du regard, attendre qu’un mouvement soit fait pour assimiler ou encaisser le premier coup. Je ne peux pas m’empêcher de penser à Océane, j’ai peur de ne jamais la revoir... tous les deux on pourrait perdre la vie. Je l’imagine tomber en arrière sur une chaise en pleurs lorsque des policiers lui apprendront la nouvelle. Elle a suffisamment souffert pendant les années précédentes je ne veux plus jamais que cela arrive. ´´
- Mon frère, j’ai tellement peur de ne plus revoir Océ, elle ne s’en remettrait pas ! Et saches que je t’aime fort mon petit frère.
- Stop Raf on n’est pas morts !
- Deux contre six tu as bien l’impression que l’on va s’en sortir toi ?! Moi pas.
´´ Il n’a pas tord, moi non plus je n’y crois pas mais je dois rester positif. Si jamais ça finit en bagarre, il va falloir laisser monter notre rage au maximum ! Pour pouvoir rendre les coups bien plus fort. Je ne me suis jamais battu méchamment, fin un peu avec Maxime mais c’était égal là on est en infériorité. J’ai fais quelques cours de boxe lorsque Patrick proposait des stages à la caserne et malheureusement je crois que ça va s’avérer utile... en vrai ... je suis mort de trouille moi aussi. Je ne vois pas comment on va pouvoir s’en tirer. Le portrait de Lélia m’embrassant en début de journée me percute de plein fouet. Pourrai je me marier en septembre ? Est-ce que l’on ne va pas retrouver nos deux corps gisant dans une marre de sang. ´´
Le groupe de six se rapproche et commence à leur tourner autour. Les deux frères sont dos à dos, Rafaël dépasse son frère d’une bonne dizaine de centimètres.
´´ Raf est tellement en train de se pisser dessus que ses mains m’agrippent fermement les poignets. Mon corps est à deux doigts de trembler et la transpiration m’envahit tout entier. Mon sang se glace dans mes veines apparentes les rendant bleutées. Mes muscles se raidissent instantanément que ça en est douloureux. Le groupe semble amusé de nous voir saisis de panique, des rires retentissent autour de nous. Je sens la colère me traverser tout entier, je sens la rage bouillonner en moi, une envie de meurtre, une envie de les frapper. Je ne cherche pas à contrôler cette sensation ni même l’adrénaline qui monte... je me dis que si ça peut m’apporter du courage je suis preneur. ‘´
´´ Matt est en train de dégouliner dans mon dos, sa respiration est saccadée que je pourrai presque entendre les battements de son cœur. Ses bras sont tendus au maximum et ses poings prêts à l’affront. Tout ce que je ressens, c’est un grand frisson et une vague de froid s’emparer de moi. Je ne peut retenir un tremblement. Nos deux corps mouates émanent des odeurs de transpiration pas forcément agréables mais je sais que mon frère a autant peur que moi! Son corps le trahit par tous ces signes visuels et olfactifs. ´´
- Tu as un plan petit frère ? Murmure Rafaël de sa voix rauque.
- Non, vraiment pas... et toi tu proposes quoi ? Demande Matt.
Son frère hausse les épaules.
Les rires deviennent menaçants et humiliants. Le martèlement des chaussures au sol rend ce moment purement stressant.
Les agresseurs tournent de plus en plus près autour des deux frères.
´´ Océane, je suis vraiment désolé pour ce qui va se passer, je t’aime. J’aurai passé de bons moments avec toi... tu es un amour de femme. Et merde je ne veux pas mourir d’abord !!! ´´
Des éclairs jaillissent des yeux de Tristan ainsi qu’un sifflement entre ses dents. Mohamed a les bras croisés tout comme les quatre autres membres du groupe.
- MASSACREZ LES !!!!!!! Hurle Tristan.
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