Chapitre 229
´´ Des gyrophares bleus transpercent ma vision ainsi que la sirène hurlant dans mes tympans. La barre de fer se fracasse au sol et des pas martèlent le sol s’éloignant de mon corps. Sûrement cet abruti de Tristan qui prend la fuite. D’autres pas se rapprochent de moi, mon corps réagit par des tremblements, la peur que l’on vienne me finir. J’entends des bruits semblables à des voix mais aucune bribe me parvient nettement. Je ne comprends pas ce qui m’est dit. Je sursaute même lorsqu’une main se pose sur mon épaule. Ce mouvement incontrôlé relance de manière violente la douleur qui s’est repartie en moi. Le seul son que j’entends parfaitement c’est mon gémissement lorsque je me suis rallongé. ´´
- Matt ! Matt ! Ouhou !!! (Secoue son épaule doucement mais fermement) aller! Je suis là Patrick va arriver ! S’exclame Fred saisit par la panique sans le montrer.
´´ Putain qu’on arrête de me secouer ça fait mal ! Patrick ? Qui a dit Patrick ? Est-ce que Fred est là ? Je comprends rien... je n’arrive pas à parler. ´´
- Matt ! Ça va aller d’accord ! Mon collègue a rattrapé celui qui prenait la fuite... tout va rentrer dans l’ordre... murmure Fred.
´´ Je comprends qu’un mot sur quatre c’est terriblement désagréable. La suite de la phrase résonne comme une cacophonie ! Cela me donne envie de me taper la tête contre un mur remarque cela n’arrangerait rien vu dans l’état que je suis. Si Fred pouvait arrêter de me secouer comme ça ! Mon corps est tellement meurtri que cela me donne envie de lui coller mon poing en pleine face. Le voilà maintenant qui secoue mon bras, la douleur dans mes côtes ressurgit puissance mille. Qu’on me foute la paix. ‘´
- Rrrrr.... si tu pouvais arrêter de me secouer comme ça. Grogne Matt en retrouvant la parole.
- Désolé tu m’as fais une de ces peurs ! Tes yeux étaient entrouverts mais tu ne me répondais pas... avoue Fred en soupirant.
- Oui excuse-moi si ça t’a fait peur mais je n’arrivais pas à articuler quoi que ce soit... et Raf ! Comment va Rafaël ?! Finit par hurler Matt en se redressant toujours terrassé par la douleur.
- Calmes toi et restes allongé ! Il ne vaut mieux pas que tu bouges ! Dit fermement Fred.
´´ Voilà qu’il prend son ton autoritaire de flic, il me fait incroyablement chier ! Tout ce que je veux c’est savoir comment va mon frère ! ´´
- Comment va Rafaël ?! S’énerve Matt.
- Il respire ! Je préfère ne pas le toucher ! Rétorque Fred. Je l’ai juste mis en PLS !
´´ Ça y’est l’ambulance rouge s’arrête à quelques mètres du véhicule d’intervention de Fred. Nous sommes entre de bonnes mains. Ils en ont mis du temps pour venir ceux-là ! ´´
Tous les quatre accourent jusqu’aux deux frères, tout le monde s’inquiète de l’état de Matt ce qui a don de l’énerver.
- Rien à foutre de moi ! Allez plutôt secourir mon frère ! Rugit Matt sur les nerfs balayant l’air de son bras complètement furax.
Betty-Lou sort de sa malette une seringue de calmants. Matt se redresse brutalement.
- Putain non t’as pas intérêt à le faire !
Betty le replaque au sol tant bien que mal.
- Clém ! Fred ! Immobilisez le ! Hurle t elle.
Les bras de Matt ainsi que ses jambes sont serrés violemment pour le bloquer, celui-ci se débat dans un état second.
- Betty s’il te plaît ! Ne fais pas ça ! Tout va bien je ne suis pas fou ! Tu peux pas me faire ça ! S’énerve le lieutenant.
Betty-Lou ferme les yeux pour ne pas être saisie par les larmes en voyant son ami dans cet état.
- Matt, tu ne me laisses pas le choix. Tu es trop agité tu risques de te faire mal et de nous blesser par la même occasion. Tu comprendras plus tard.... dit elle la voix tremblante. Je n’ai pas le choix Matt... je suis vraiment désolée......
Clément résiste tant bien que mal, son visage est rouge d’effort. Matt se sent frustré de faiblir sous les bras du petit blond.
Betty prend son portable pour appeler le samu ayant son diplôme d’infirmière afin d’être sûre d’avoir fait le bon dosage avant d’administrer tout cela à son ami.
La jolie blonde a effectué qu’une seule année de travail en tant qu’infirmière. Lors d’un accident dont elle a été témoin, elle avait été amenée à rassurer la victime alors que les pompiers la sortaient de là. Depuis ce jour là elle s’est dit non mon vrai métier c’est pompier , je veux devenir pompier ! Ce que je veux faire de ma vie c’est sauver des vies pas n'être qu'une simple infirmière.
Alors elle a fait la formation pour la préparation aux sélections pour devenir pompier qu'elle a réussi sans difficulté puis avec son diplôme d'infirmière elle a pu intégrer la caserne en tant que pompier faisant toutes les interventions mais avec son statut d'infirmière dès qu'une intervention est l'assistance aux personnes c'est elle qui en prend le commandement.
- 1m80, je ne sais pas environ 70 kg ou plus... je ne saurai pas dire... il est assez grand oui oui.... bonne musculature également ! 28 ans ! Très agité voir agressif il pourrait se faire mal en bougeant et nous blesser également. C’est un collègue, il a subit une agression et est en état de choc sérieusement amoché, multiples douleurs..... répond Betty.
Une fois la conversation coupée, Betty se frictionne les mains avec une solution de gel hydroalcoolique. Nerveusement elle enfile une paire de gants et rassemble sur une tablette tout le matériel nécessaire : compresses stériles, sérum physiologique, alcool pour désensibiliser la zone, cathéter, seringue, aiguille, collecteur à aiguilles, 1 flacon de lorazépam 4 ml, du scotche.
La jeune femme applique du sérum physiologique sur la gaz qu’elle applique sur le bras du lieutenant afin que la zone soit parfaitement propre. Très vite la compresse est imbibée de sang et de crasse. Betty s’y prend à plusieurs reprises jusqu’à que la peau soit nette.
Le biceps de Matt est toujours gonflé au maximum en plein effort pour se dégager des mains fermes des deux hommes.
´´ Rrrr il va falloir qu’il se calme, il bouge beaucoup trop ! Au moins ses veines sont très apparentes je vais pouvoir piquer comme il faut ! ´´
Puis sur une gaz stérile elle applique de l’alcool pour désensibiliser la zone de pose. À ce contact piquant le lieutenant grimace tout en contrôlant ses râles. Quelques blessures se trouvent sur la zone donc cela le brûle vivement.
Betty le voit réagir de douleur sans aucune plainte, cela lui fait mal pour lui :
- Je sais ça brûle... je suis désolée Matt... pardon....
´´ Je les déteste tous ! Tous les trois ! Ils me rendent la tâche difficile ! Ça brûle ! ´´
Betty-Lou chuchote de douces paroles et caresse le bras du lieutenant ce qui a pour effet de le détendre un peu.
- C’est bien mon beau, voilà c’est comme ça qu’il faut faire ! Détends toi... aies confiance en moi.... chuchote la belle blonde.
´´ Je n’ai pas le choix que de me laisser faire étant prisonnier de leurs mains. ´´
D’une grande douceur elle met en place le cathéter dans les veines du bel homme tout tremblant de stresse et de froid.
Elle injecte un flacon de lorazépam 4 ml par l’embout du cathéter.
Tout au long de la pose et du procédé elle lui explique les gestes effectués pour le rassurer même si il les connaît à peu près.
Au bout de cinq bonnes minutes ses muscles se relâchent.
- Tu es prêt à coopérer et te laisser faire ? Demande Fred. Patrick gère Raf avec Mélody ok ?
Matt secoue la tête de haut en bas se faisant libérer par les deux hommes.
Clément et Betty préparent le brancard et le petit blond se fait aider par Fred pour soulever le corps du lieutenant. Tous les deux l’installent confortablement pendant que Betty règle les sangles.
- Ça va aller tu es en sécurité maintenant. Dit Betty - Lou en lui souriant et en lui caressant la joue après avoir retiré ses gants.
- Merci ma belle, je m’excuse de vous avoir mal parlé à tous les trois... répond Matt d’une voix faible.
- Ce n’est rien! Tu étais encore sous le choc.... tu n’as pas trop mal ? Car tu as été sacrément amoché. Demande Clément.
- Si, je souffre... la douleur est atroce. Ça m’a fait disjoncter. Répond Matt. Betty, je meurs de froid....
- Je t’amène une couverture Chou ! S’exclame la jeune femme en revenant aussitôt les bras chargés. Avec ça tu seras vite réchauffé.
Matt ne peut réprimer son sourire.
- Clément j’aimerai que ce soit toi qui prévienne les filles.... déclare le lieutenant emmitouflé de la tête aux pieds.
- Mais Matt tu es fou ?! Je ne vais pas être capable de trouver les mots exacts pour ne pas les paniquer et me connaissant je vais chialer !
- Clém tu es mon petit frère tu vas le faire ! Le faire pour moi ! Tu en es capable Clém et tu as le droit de craquer ! Lélia me l’a rabâché un paquet de fois !
- Ok... ne t’étonnes pas de retrouver ta femme dans un état lamentable.... marmonne Clément pas sûre de lui.
- Approches de mon oreille.... chuchote Matt. Ça va le faire pioupiou. Tu es un mec ! Un vrai ! Et c’est aussi ton boulot d’annoncer les mauvaises nouvelles aux gens ! Toi et moi on se ressemble ! Tu es fort juste tu n’as pas confiance en toi.
Je sais que tu vas y arriver écoutes ton grand frère de cœur !
- Merci Matt... lorsque l’on sera à l’hôpital je le ferai. Promis !
Le lieutenant acquiesce d’un signe de tête suivi d’un clin d’œil.
- Promets-moi de t’en sortir mec... s’exclame Clém.
- Ça devrait faire je ne suis plus inquiet étant avec vous. Donnez-moi des nouvelles de Raf s’il vous plaît !
- On le fera... rétorque Betty du tac au tac. C’est un battant comme toi. Aller t’inquiètes pas ! T’inquiètes pas !
Une seconde ambulance arrive pour embarquer le lieutenant vers le C.H.U de Nancy. Clément monte à l’arrière pour accompagner son frère qui a retrouvé son sens de l’humour pour le rassurer durant le trajet.
Patrick et Mélody ont appliqué les premiers soins à Rafaël. Une minerve a été placée pour maintenir sa nuque, Mélody a effectué un pansement compressif sur son arcade.
- Rafaël accroches toi. S’exclame Mélody inquiète de son état.
- On va aspirer le sang qui s’est accumulé dans tes fosses nasales et au fond de ta gorge. Ce n’est pas très agréable mais ça va aller. Lui explique Patrick même si il est toujours inconscient.
Mélody ramène le nécessaire à Patrick le regardant inquiète.
- Il va s’en sortir ? Demande t elle.
- Je ne sais pas Mélody... il faut espérer qu’il ne fasse pas une hémorragie interne ! De plus que je ne sais pas quelle est l’intensité des chocs crâniens ! Il est quand même bien amoché !
Patrick met en place l’aspirateur en faisant glisser les tuyaux dans le nez du trentenaire dans un geste sure de lui.
- Merde le sang coule dans ses voies aériennes ! On va le transporter comme ça ! On va y aller doucement ! Et tout le trajet il va falloir aspirer !
Patrick est aidé par un autre pompier pour installer Rafaël sur un brancard en le sanglant lui aussi pour éviter tout mouvement. Mélody monte aux côtés du bel homme pour aspirer en continu le sang qui s’écoule dans sa gorge. Patrick met la sirène en route alors qu’Alexandre referme les portes du véhicule. Patrick trace sur la route pour évacuer d’urgence le trentenaire en mauvais état.
Une équipe pluridisciplinaire courre jusqu’à Rafaël pour le prendre en charge.
Mélody regarde Rafaël s’éloigner les larmes aux yeux. Patrick lui frotte l’épaule .
- Tu as fais le nécessaire. Je suis fier de toi.
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