Chapitre 263
Betty-Lou use sa voix pour appeler pendant qu’elle passe entre les flammes pour faire le tour du salon de coiffure.
L’insufflation de la jeune femme à l’intérieur de son masque est perceptible de l’autre côté de la cloison.
Anaïs l’a très bien entendu et il lui semble que des bottes lourdes résonnent au sol.
- Candice ! Il y a quelqu’un ! On va bientôt sortir! S’écrie Anaïs en les aspergeant de nouveau d’eau.
- À L’AIDE !!!!!! Crie la cliente.
- AU SECOUUURRRRS !!!! ON EST LÀ !!!!!! hurle Anaïs en s’époumonant.
Malheureusement entre le crépitement des flammes et l’intérieur de son casque Betty-Lou ne perçoit pas les cris des jeunes femmes. Elle revient sur ses pas et ressort aussi difficilement qu’elle est entrée.
- Non, rien du tout déclare Betty-Lou.
- Pas possible ! Rétorque Clément presque en colère. Alex le canalise en l’attrapant par les bras. Faut qu’on vérifie !
- Ils sont partis ???? S’exclame Candice.
- J’en ai bien peur répond Anaïs.
Candice se met à hurler, à pleurer dans une forte crise d’angoisse. Anaïs ne peut retenir ses larmes.
- Tu dois impérativement te calmer, gardes ton oxygène on ne va pas tarder à manquer d’air. S’écrie Anaïs.
La jolie blonde passe par dessus le bac et arrache l’équerre métallique d’un meuble qui devait partir en réparation. Grâce à celle-ci elle espère se faire entendre par les pompiers. De toute ses forces et le visage baigné de larmes elle se met à frapper contre les montants métalliques de l’étagère.
Clément pousse doucement la porte et se permet de retirer son casque pour mieux entendre et mieux appeler.
Le pompier perçoit un tintement métallique qui provient du fond du salon, il remet son casque et son masque en toussant violemment.
- MAIS T’ES CON !!!!!! Lui fait comprendre Matt en l’engueulant. NE REFAIS JAMAIS ÇA !
- IL Y A QUELQU’UN À L’INTÉRIEUR !!!!!! Crie Clément encore plus fort.
Clément ouvre en grand la porte sans réfléchir et pénètre à l’intérieur du hall d’entrée. Cela provoque un appel d’air dont les flammes manquent de revenir dans le visage des trois autres pompiers.
Le salon est à l’instant bloqué de l’étreinte des flammes empêchant les hommes du feu de s’échapper.
Betty-Lou se sent paniquée, elle se précipite attraper le bras de Matt.
- Putain on est fait comme des rats ! S’énerve Alexandre. Plus on éteint plus ça prend feu !
Tous les quatre sentent des sueurs froides dégouliner le long de leur dos.
- En plus l’oxygène n’est pas éternel ! Déclare Clément.
Alexandre s’occupe d’éteindre les flammes qui ont pris en otage la porte derrière laquelle se trouvent les deux blondes.
Matt se tourne vers Betty-Lou qui n’a pas laché son bras et qui semble renifler sous son masque.
- Betty-Lou ne pleures pas, nous allons sortir de là ! Tu vas revoir ta chérie !
- Ça semble mal partie Matt l’étau se referme sur nous ! Pleure Betty - Lou. Tu ne t’es pas dis une seconde que le baiser que tu as sûrement donné à Lélia ce matin est le dernier ?!
À ses mots, la gorge du lieutenant se noue.
Alexandre parvient à ouvrir la porte, Clément se jette sur Anaïs pour l’enlacer et lui plaque son masque à oxygène sur la figure. Le quarantenaire fait de même avec Candice.
Matt regarde par dessus la fenêtre et remonte son talkie-walkie.
- Lieutenant BONNIER sur le canal 08! Nous avons besoin de renforts pour évacuer deux femmes par la fenêtre du salon de coiffure ! Nous sommes piégés et le feu continue sa course à vitesse grand V ! Je pense que nous devons tous sortir par la fenêtre !
- Bien reçu lieutenant ! Répond le capitaine d’une autre caserne.
Patrick s’affole dans la rue. Alexandre secoue sa bouteille à moitié vide sous le regard apeuré de Betty-Lou qui a compris que le temps est compté à partir de maintenant.
L’EPA ne tarde pas à se placer en dessous de la fenêtre. Le déroulement de l’échelle prend un certain temps et la tension est palpable !
- Matt ! On arrive ! S’exclame Mélody dans le boîtier.
Anaïs et Candice se relèvent et s’approchent au plus près de la fenêtre.
Un grondement sourd dû au roulement des flammes et à la fragilité de la structure est audible. Les pompiers se regardent sachant que ce n’est pas bon signe.
- Bon.... on n’a pas toute la journée...... rétorque Matt en se penchant au dessus de la fenêtre et trouvant que l’échelle ne monte pas assez vite.
Lorsque celle-ci se cale contre la façade, Mélody et Dimitri un collègue d’une autre caserne montent hâtivement les barreaux de l’échelle dans une cadence rythmée.
- Bébé on est là ! Crie Mélody.
- Aller Candice approches toi ! S’écrie Anaïs.
Candice s’assoit toute tremblante sur le rebord de la fenêtre. Mélody et Dimitri la hissent dans la nacelle de la grande échelle.
- À ton tour ma chérie ! S’exclame Clément.
Anaïs monte sur le rebord de la fenêtre soulagée, au moment où elle pose ses mains sur les bords de la nacelle, le rebord de la fenêtre s’écroule sous ses pieds ainsi que tout l’étage du salon.
Les quatre pompiers hurlent dans un cri sourd tout au long de leur chute.
Un Hamas de fumées, de poussière et de gravats se forme. Un silence pesant règne dans les débris du salon de coiffure.
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