Le lendemain de l’incendie, Lélia est assise sur le rebord de son lit et pleure à chaudes larmes.

Matt est allongé à plat ventre à côté d’elle et profite de ses quelques jours d’arrêt pour se reposer. Il pose sa main sur la cuisse de sa fiancée et la regarde en attente d’une réponse.

´´ Je ne peux pas lui dire les raisons pour lesquelles je suis en train de pleurer comme une madeleine, il ne comprendrait probablement pas. ‘´

- Il n’y a rien ne t’inquiètes pas ! S’exclame Lélia en le regardant dans les yeux, les essuyant précautionneusement avec le coin d’un mouchoir en papier. Je vais aller voir Anaïs ! Je dois lui parler.

- Comme tu veux mais saches que je suis là s’exclame Matt.

- Je sais mon cœur comme tu l’as toujours été depuis que l’on s’est rencontrés. Mais Anaïs est une femme elle comprendra mieux ! Et puis... par rapport à ce que vous avez tous vécu hier c’est sûrement insignifiant. S’exclame Lélia. Promis je t’en parlerai plus tard j’ai vraiment besoin d’aller me confier à Anaïs ! Répond Lélia ne pouvant plus s’arrêter de pleurer.

Elle se lève, se penche en avant pour effleurer les lèvres de son chéri du bout des siennes avant de tourner les talons.

***

Anaïs est au soleil en train de bronzer sur un transat chez ses parents. Vêtue d’un joli maillot de bains bandeau de couleur bleue, culotte assortie.

Elle relève la tête lorsque la voiture de sa sœur se gare dans la cour.

Anaïs se met à courir jusqu’à sa grande sœur. Sa poitrine sautille dans son maillot de bains étant peu soutenue par la forme de celui-ci. Les deux femmes se prennent dans les bras, Lélia lui frotte le dos, heureuse de la retrouver après ce qui lui est arrivé.

- Mon bébé !!!! J’ai eu si peur lorsque j’ai su..... murmure Lélia.

- C’est finit je vais bien ! Grâce à Clément et à ton homme ! C’est eux qui m’ont retrouvé ! Et puis grâce à ça j’ai fais la connaissance d’une autre fille ! On a échangé notre numéro on doit se revoir ! Donc tu vois, je vais bien ! S’exclame Anaïs surexcitée. Mais ! Tu as pleuré ma Lélé?!

- Je venais justement te parler d’un truc mais en te voyant et ..... en sachant ce que tu as vécu.... je me dis que tu n’es peut-être pas la personne à qui je devrais en parler. C’est un peu comme Matt, je n’ai pas pu! Il y a des choses tellement plus importantes... je devrai plus me tourner vers Méganne ou Océane....

- Hé! Tu peux tout me dire ! S’il te plaît ! Pour toi ça a de l’importance j’en suis certaine alors tu dois tout me dire ! S’exclame Anaïs en posant sa main sur le poignet de sa grande sœur.

- Ok très bien... (inspire profondément) ... J’ai craqué sur deux robes sirènes, une pour mon premier essai et la seconde à mon deuxième rendez-vous il y a quelques jours.... commence Lélia en pleurant. Sauf que c’est une des ailes du centre commercial qui a le plus brûlé Naïs ! Elles sont parties en fumées !!! J’étais si belle dedans! Je suis certaine que Matt aurait adoré me voir dedans et voilà que je n’ai plus rien ! Ce mariage est maudit ! Il approche à grands pas et au final rien est prêt !

- Lélia ne dit pas RIEN, c’est faux ma chérie. On a déjà fait un bon boulot ! Tu l’auras ton mariage ! Et tu porteras son nom ! Ne t’en fais pas vraiment !

- Peut-être mais on n’a toujours pas les pièces les plus importantes ! Matt n’a toujours pas choisi son costard ! Et si.... il ne voulait plus se marier ?! Je suis perdue Anaïs j’ai juste envie de pleurer !

- Arrêtes ! Se met à rire Anaïs. Tu paniques toute seule ma chérie ! Arrêtes ! Matt t’aime il ne fait que de parler de toi! Il ne te manque pas grand chose et si tu veux on peut appeler la vendeuse des robes de mariées ?! Peut-être qu’elle peut te commander la même robe.

- Tu ne comprends pas ! Ce sont des modèles uniques fait à la main ! Pleure Lélia. C’est les seules de la boutique pour lesquelles j’ai flashé !

- T’inquiètes pas on en trouvera une autre encore plus belle ! La console Anaïs.

Lélia lui sourit mais dans sa tête c’est ces deux robes qu’il lui faut et aucune autre ne pourra les remplacer !

- Je te sers un verre !? Demande Anaïs en prenant la bouteille d’ice tea.

Lélia lui tend son verre, Anaïs discute pour détendre l’atmosphère.

- Ma Lélé tu verras ! J’aurai une petite surprise pour ton mariage enfin si ça se réalise ! Vraiment ça me tient à cœur ! Il faut juste que j’ai les couilles de le faire ! Déclare Anaïs.

- Oh ! Hâte de savoir mon bébé !

- Merci ma grande sœur, par contre je dois te laisser, tu peux rester papa et maman vont bien rentrer ! Ils étaient chez Doriane et Philippe ! Je dois filer à la caserne, Patrick m’a laissé quelques jours de repos mais il voulait que je passe en fin d’après midi, il a des choses à me dire.

- Bon courage j’espère que ce n’est rien de grave! S’exclame Lélia. Car Matt quand il y va ce n’est jamais bien bon....

Les deux jeunes femmes se font une bise.

***

Après s’être habillée et un bon quart d’heure de marche, Anaïs passe son bip pour ouvrir la porte de la caserne.

- Bonjour lieutenant Tessier! Dit Anaïs en passant devant Romaric.

- Bonjour Anaïs. Tu ne devais pas supposer être en repos quelques jours ? Demande Romaric.

- Oui, c’est vrai vous avez raison lieutenant mais Patrick voulait me voir! Répond Anaïs en souriant.

Anaïs frappe fébrilement sur la porte du bureau du capitaine. Patrick lui ouvre la porte et lui dit de patienter en prenant place dans un fauteuil.

Patrick ferme les stores de son bureau, allume la lampe qui se trouve par côté de son ordinateur et semble chercher sur son ordinateur.

- Alors Anaïs est-ce que tu as une petite idée de pourquoi tu es là ? Demande Patrick en plaçant ses lunettes de repos sur son nez.

Anaïs se tripote les doigts, tête baissée elle secoue la tête de gauche à droite.

- Tu n’as pas une petite idée ?

- Non mon capitaine répond elle poliment. Je ne sais pas. Est-ce que j’ai fais une bourde ?

Patrick la regarde puis se met à rire chaleureusement.

- Bien au contraire ! D’une part je tenais à te féliciter pour tes réflexes que tu as eu afin de sauver ta peau et celle de ta cliente hier. Alexandre m’a dit que tu n’avais pas hésité à te débarrasser de tous les produits chimiques qui étaient à ta portée, que tu as mis des boudins aux portes et que tu t’es tenue près d’une source d’eau ! C’était très intelligent ! Et dans une situation comme celle-ci il fallait y penser alors bravo ! S’exclame Patrick.

- Mmm...merci mon capitaine bafouille Anaïs.

- Et d’autres part après bonne conduite pendant quasiment un an, je t’annonce que j’ai décidé de te rendre ta liberté !

- Par...Pardon ?! Bégaye t-elle.

- Oui tu as très bien entendu jeune fille ! Tu es libre ! Ton TIG est terminé ! Lundi sera ton dernier jour à la caserne ! Ton comportement a été exemplaire ! Tu as su retrouver ton chemin ! Et aussi t’intéresser par ce qui t’entoure. C’est tout simplement surprenant car à ton arrivée, qui l’aurait cru ! Tu as prouvé par ta volonté que tu es une jeune femme très bien ! Donc je prépare la date de ton contrat et tu n’auras plus qu’à signer lundi!

Les yeux de la petite blonde deviennent flous, quelques larmes se mettent à couler, elle les rattrape en les essuyant avec son poignet.

- Ben Alors ?! Tu n’es pas heureuse de retrouver ta liberté ? De ne plus nous avoir sur le dos ?

Anaïs est parcourue de sursauts et de pleurs saccadés à ne plus s’arrêter.

- Non.....(pleure) j’étais bien ici avec vous... c’était un peu ma deuxième maison. (Pleure) je .... m’y suis attachée à cette caserne Patrick ! Ça me fait mal de savoir que lundi soir je ne viendrais plus dit elle en sanglotant.

- Tu pleurais limite lorsque tu es entrée à la caserne et maintenant que c’est l’heure des au revoir tu pleures encore. Dit il en souriant. Je m’attendais à tout sauf à cela.

- La caserne m’a tellement appris ! J’ai tellement mûri grâce à cela, non je ne veux pas partir ! Et les pompiers ont tous été très gentils avec moi....... s’il vous plaît Patrick! Veuillez prolonger mon contrat......

- Ce n’est pas possible jeune fille, tu es déjà restée suffisamment ! Et vu que ça a très bien marché je pense chaque année prendre un ou une jeune en difficulté... il te faut céder ta place.

- D’accord...... je partirai..... j’aimerai vous faire part d’un souhait..... commence la jolie blonde.

- Je t’écoute ! Dit Patrick en souriant.

- J’aimerai devenir pompier volontaire, continuer d’être présente à la caserne sur les jours où je ne serai pas au salon. Déclare la jeune femme. Mais je ne sais pas si c’est possible ? J’admire tellement votre métier et le fait que vous veniez en aide aux gens !

- Bien sûre qu’on peut regarder ça si c’est vraiment une révélation pour toi! Je peux te faire un dossier Lundi si tu le souhaites ! Il me faudrait une photo d’identité de toi ! Tes mensurations pour ton uniforme et tes tenues, tes bottes... mais il faudra que tu suives une petite formation car tu n’as aucune connaissance. Je sais que Matt t’as emmené en intervention une fois pour te récompenser de ta bonne attitude mais ce n’est pas en une fois que tu auras appris grand chose. Ceci dit il m’avait dit que tu avais bien su rassurer la victime... c’était un accident de voiture je crois.

- Oui ! Évidemment je ferai tout ce que vous me dites de faire car en effet je n’ai pas de connaissance à ce sujet! Mais je serai très honorée d’être des votre ! S’il vous plaît ne dites rien à Clément et encore moins à Matt. Je tiens à faire la surprise à Lélia pour son anniversaire !

Patrick lui fait comprendre que ça sera motus et bouche cousue, Anaïs le remercie puis s’éclipse du bureau.

- Ça ne va pas Anaïs ? Demande Mélody en voyant qu’elle a les yeux tous rouges.

- Ça va Mélody ne t’inquiètes pas....

- Tu as pleuré Anaïs, je le vois ! Dis moi ce qui t’a mis dans cet état?

- Juste que lundi... c’est mon dernier jour à la caserne mon contrat TIG est terminé ! C’est dur, je me suis beaucoup attachée à la caserne... aux pompiers. Je me sentais bien ici et c’est grâce à vous tous que je me suis redressée.... ça me fait chier ! Vraiment.

- Oh ma puce ! Ne sois pas triste. Nous aussi on gardera un bon souvenir de toi et rien ne nous empêchera de faire des petites bouffes entre collègues avec toi ! Je sais que toi et moi ça n’a pas toujours été très sympathique, que j’ai fais des choses qui ne t’ont pas plu mais saches qu’au final j’ai fini par t’apprécier ! Et aujourd’hui je t’aime bien !

- Oui... c’est vrai ... rien qu’avec ma bande de potes toutes les fois où on vous a nuit... puis votre couple avec Matt et toi... j’avoue qu’on n’est pas parti sur le bon pied toi et moi. Mais moi aussi j’ai fini par te pardonner et moi aussi je t’aime bien Mélody ! Bon je te dis à lundi !

- Ça marche ! À lundi ! Dit Mélody en lui faisant un clin d’œil.

- Fais de gros bisous à Clément et Matt ! Ils nous ont fait peur eux aussi.

- Je n’y manquerai pas bisous !