Chapitre 283
Les rayons du soleil transpercent le jour entre les deux volets de la chambre. Son doux visage est illuminé par celui-ci.
Elle tend sa main sur l’étagère d’angle servant de table de nuit pour attraper son téléphone portable. Quelques sms de son fiancé qu’elle prend le temps de lire le sourire aux lèvres. Elle a de la chance d’avoir un homme romantique qui de temps en temps lui envoie des tartines de jolis mots doux, de cœurs et de smileys amoureux. Le dernier message lui indique qu’il est allé courir quelques kilomètres avec son frère et Clément pour aller chercher le pain tout en faisant son sport.
Lélia balance le drap qui lui tient chaud au fond du lit afin d’être dépourvue de couches de vêtements ou de draps.
Ses jolis pieds dont les ongles sont vernis en rouge bordeaux prennent ancrage sur le carrelage couleur brique de la chambre. Nonchalamment, elle marche jusqu’au lit à barreaux de bébé se trouvant vers la fenêtre pour attraper sa nuisette qu’elle enfile ainsi qu’une culotte. Ses orteils s’écartent pour prendre place entre l’élastique de ses tongs.
La porte grince, on reconnaît à sa résonance le son du bois d’une vieille maison. Elle traverse le palier puis ouvre la porte d’entrée de la maison dont elle traverse la cuisine, le petit couloir qui mène à la terrasse.
Les trois quarts des invités dorment encore, ou sont partis se promener.
Elle se penche pour déposer ses lèvres sur chacune des joues de Betty-Lou.
- Salut ma chérie ! S’exclame la jolie blonde en posant son cahier de mots mêlés dans un coin.
- Bonjour Betty ! Répond Lélia en attrapant une tasse ainsi que la théière pour se servir un thé vert aux agrumes.
L’eau coule dans sa tasse, le sachet infuse en donnant une teinte verdâtre à celle-là.
- Tu as bien dormi !? Demande Betty-Lou en grignotant sa barre de céréales à l’abricot.
- Ouiii mmmm! Merci déclare Lélia en s’étirant, baillant encore endormie.
- Tu as les traits tous tirés ! Tu n’as pas dû dormir beaucoup ! Lance t-elle.
- Si franchement j’ai passé une bonne nuit, j’ai quand même bien dormi mais pas suffisamment répond Lélia en baillant de nouveau tout en se frottant les yeux jusqu’à décrocher un cil.
- Je t’ai entendu vers minuit lorsque je suis allée faire un tour sur le chemin... dit elle en affichant un sourire moqueur. Ça avait l’air d’être le pied !
- Oh que oui, j’ai un fiancé incroyablement doué répond la brune en rigolant d’une voix grave.
- Tu as énormément de chance ! S’exclame Betty-Lou. Je n’ai personne pour me satisfaire... c’est un peu frustrant d’avoir entendu plusieurs personnes du groupe prendre du plaisir... sans pouvoir moi même en prendre.... mais c’est comme ça ! Après ces jours je me sens bien enfin depuis deux jours ! C’est grâce à toi ! Du fait que tu as mon téléphone et également de m’être rapprochée avec Mélody !
Lélia remet en arrière une bonne partie de sa chevelure lui donnant un effet décoiffé et magnifique à la fois. Elle plonge ses yeux de biche dans ceux de Betty-Lou qui pince son crayon entre ses lèvres pour le suçoter.
- En parlant de ça ... commence Lélia. Il faut que je te parle d’une chose ... Matt m’a conseillé de t’en parler si je ne veux pas d’ennuis ! Car lui dit que je me mêle de ce qui ne me regarde pas et que ça risque de me retomber dessus, moi, je ne vois pas ça comme ça.
Betty-Lou fronce ses sourcils châtains clairs, croise les jambes et se raidit de par sa position.
- Oui, je t’écoute... qu’est ce que tu as fais qui pourrait te retomber dessus?
Lélia entrouvre les lèvres et cherche ses mots. Ses doigts s’entrecroisent eux aussi.
- Je ne veux surtout pas que cela te dérange, si c’est le cas je m’en excuse d’avance ! J’ai fais ça pour aider... (Betty ferme les yeux en sentant son cœur s’emballer et ses mains deviennent mouates) Enfin tu me diras si tu souhaites que j’arrête...
- Hum... okay ... mais pour cela il va falloir que tu m’en dises un petit peu plus tu ne crois pas !? Déclare t-elle en faisant tourner son crayon autour de ses doigts fins.
- Oui... s’il te plaît ne sois pas trop dure avec moi et en même temps je veux que tu m’apportes une réponse franche rétorque Lélia en baissant les yeux sur les mosaïques blanches et vertes de la table verte en plastique. Ethan s’inquiétait de ne plus avoir de tes nouvelles.
- Minceeeee ! S’exclame Betty en se pinçant l’arête du nez. J’ai complètement oublié de le prévenir ne serait-ce que par principe !
- Oui... ne t’inquiètes pas, je l’ai fais. J’ai fais quelque chose dont je ne suis pas fière et que je n’aurai pas dû ! C’est... disons que toutes les notifications apparaissaient sous mes yeux... le nom d’Ethan en tête de liste et sur chaque message ! J’ai déverrouillé ton téléphone en un balayage de doigt car tu n’as pas de code....
- Oui je n’ai rien à cacher donc c’est pas utile que j’en ai un... mais attends tu as été gratter dans mon téléphone ?
- Oui, je te demande pardon Betty-Lou ! Je n’aurai jamais dû ! C’est ta vie privée même si tu n’as rien à cacher. J’avais surtout de la peine pour lui et qu’il ne sache pas ta décision... je ne voulais pas qu’il s’inquiète ! Du coup j’ai lu tous vos messages... j’ai vraiment été intrusive et je comprendrais que tu m’en veuilles ! S’exclame Lélia à bout de souffle les yeux brillants. À ce moment-là Ethan t’a appelé, j’ai décroché et nous avons discuté un moment ! Je lui ai dis de ne plus te contacter pendant tes vacances et qu’il attende que ce soit toi qui reviennes vers lui ! Je l’ai senti triste d’entendre ça et je n’avais pas le droit de prendre cette décision sans même t’en parler ! Du coup je lui ai donné mon numéro et je vais lui écrire chaque soir pour lui dire comment tu vas et un peu ce que l’on a fait dans la journée... voilà ma belle je ne suis pas fière et je comprendrais que ta confiance soit brisée.
Des larmes roulent sur les joues de Lélia qui admet sa connerie ouvertement.
Betty-Lou se mord la lèvre tout en plaquant ses lunettes de soleil de sa tête à ses yeux.
- Oh ne te mets pas en larmes pour ça ma poulette ! Déclare la petite blonde. C’est vrai que tu aurais pu demander la permission pour regarder mes messages mais comme je l’ai dis je n’ai rien à cacher ! (Pose sa main sur celle de Lélia) Et j’apprécie le fait que tu aies tenu Ethan au courant ! C’est un homme vraiment important à mes yeux, je me sens mal de l’avoir inquiété pour rien en ne donnant plus de mes nouvelles ! Donc franchement tu as agis comme une véritable amie, je retiens et t’en remercie.
- Vraiment ? Murmure Lélia. Tu ne m’en veux pas ma puce ?
- Absolument pas ! Déclare Betty-Lou tout sourire en essuyant la joue de son amie d’un revers de main. Alors fais moi plaisir arrêtes de pleurer ! Ça te dit que l’on aille faire un tour ramasser des mûres ?!
- Ouais si tu veux ! Juste je vais m’habiller ! Rétorque Lélia.
Betty la regarde prendre la direction de la cuisine. Lélia traverse la maison, referme la porte pour regagner sa chambre.
Elle enfile un short, des chaussettes sous des chaussures en toile. Ainsi qu’un débardeur à volants. Elle visse sa casquette sur ses longs cheveux. Lorsqu’elle ouvre la porte, Betty l’attend assise sur le rebord de la fenêtre qui se trouve en haut de la montée d’escaliers.
Toutes les deux descendent en courant à la cave récupérer des barquettes transparentes.
Betty se permet d’enrouler son bras autour de celui de la fiancée de son pote.
Toutes les deux marchent pleines d’entrain jusqu’aux bordures de la forêt.
Lélia déguste quelques mûres, elle passe ses doigts dans sa bouche tout en fermant les yeux pour apprécier leur saveur légèrement amère.
- Ne te gaves pas trop ! Elles doivent être toutes chaudes ce n’est pas digeste ! S’exclame Betty.
- Oh ! Regardes des myrtilles ! On va faire une salade de fruits rouges ou un lassi ! S’écrie Lélia en courant avec sa barquette pour la remplir.
- Ça va mieux avec Matt au fait ? C’était tendu hier avec lui ! Rétorque Betty-Lou.
- Ça va oui... j’ai fais un peu la gueule pour rien... et ensuite il m’a entendu parler lorsque j’étais dans la chambre, il a mal interprété mes dires... je parlais d’Ethan qui allait souffrir, que je ne pouvais pas le laisser comme ça... Matt a cru que je parlais de lui ! Donc monsieur s’est fait des films ! Je l’ai retrouvé au lac effectivement ! Mais genre je l’ai découvert pas bien du tout ! C’est un sensible au cœur tendre et à la fois très protecteur !
- D’un côté je ne sais pas pourquoi je pose la question puisque je sais que tu as passé une bonne nuit ! Oui il ne faut pas se gâcher la vie pour des conneries ! Et oui... Matt et son impulsivité ! Personne ne le changera !
- C’est peine perdue ! S’exclame Lélia en rigolant chaleureusement.
- Ouais fin bon ! La gonzesse est toute aussi bornée que le fiancé ! Rétorque Betty en tirant la langue.
- Ha ha ha ! Grogne Lélia.
Au bout d’une heure les deux jolies femmes rentrent bras dessus dessous les barquettes remplies de fruits rouges.
Elles se mettent à la cuisine pour les laver, les trier, les présenter dans un grand saladier avec un peu de sucre.
Les deux femmes rigolent ensemble et se taquinent avec un peu de sucre.
La porte d’entrée s’ouvre, les trois hommes rentrent de leur footing le front tout dégoulinant, les joues rougies.
Matt s’essuie le front avec un sopalin puis retire son débardeur qu’il balance directement à l’intérieur de la machine à laver avant d’enlacer sa fiancée.
Le bel homme pioche dans le saladier et porte une myrtille à ses lèvres en lâchant un ´´ mmmm ´´ .
- Héééeeeeee !!!! Ça ne se fait pas là ! Crie Lélia en lui tapant la main.
- Tout se fait ! Rétorque t-il alors que Rafaël en pioche une à son tour.
- Roh mais vous êtes pas possibles ! Allez donc mettre la table ! S’écrie Lélia en les poussant dans le dos.
- Bien tous les mêmes ! S’écrie Betty-Lou en rigolant.
- À table !!!!!! S’exclame Lélia. Ça va mon Clém ?
- Ça va... je vais rester au frais ici, j’ai pris un bon coup de chaud je crois ! Puis dur de suivre le rythme avec ces deux là répond le jeune homme tout rouge.
Lélia lui passe un gant de toilette froid sur le visage tout en se souciant de lui.
- Et tu bois bien hein ! Renchérit Lélia. Tu ne veux rien manger ? Même pas du froid ?
- Non ça va , je suis barbouillé ! Je pense que je vais aller me mettre dans le noir... s’exclame t-il en partant avec son gant de toilette.
- Si ça ne va pas tu nous appelles ! S’inquiète Lélia.
Lélia récupère dans le frigo des salades de carottes, de courgettes /tomates. Elle resserre ses saladiers dans ses bras pour rejoindre les autres.
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