Première partie : Le Début de la Fin
1er mars 2032, 10h30, Paris, France
Une série d’explosion eut lieu à Paris. Tout commençait d’abord par un incendie, puis il avait une explosion, suivi de plusieurs autres. La puissance des explosifs était telle que les bâtiments s’effondraient et des débris étaient projetés dans toutes les directions sur plusieurs dizaines de mètres. Les bâtiments touchés étaient divers : des écoles, des bibliothèques, des immeubles de bureau, des appartements résidentiels et même des stations de métro. En tout, 32 explosions furent recensées par le gouvernement français. Les frontières furent aussitôt fermées. Aucun groupe terroriste connus ne revendiqua l’attaque dans les heures qui ont suivie. La nouvelle fit le tour du monde et le soutient fut plus important que lors des attentats du 13 novembre 2015.
« Nous sommes en direct de Paris où une trentaine d’explosion ont eu lieu cet avant-midi. Je me trouve juste en face de la bibliothèque nationale de France. À 10h30 ce matin, un incendie s’est déclaré dans le bâtiment forçant l’évacuation de celui-ci. À peine le temps d’évacuer qu’il explosa causant la mort d’une dizaine d’individus et blessant une centaine d’autres. Les autorités françaises pensent qu’il s’agit d’un acte terroriste, même si celui-ci n’a pas été revendiqué. Nous écoutons la porte-parole, déclare le journalisme.
-En effet, l’incendie est d’origine criminelle et nous avons retrouvés des traces d’explosifs, annonce la porte-parole. Il ne s’agit pas d’explosifs conventionnel, mais d’explosif d’ordre militaire. Nous continuons notre enquête et de plus amples détails seront donnés lorsque nous aurons finie.
-Nous vous remercions, ici Isabelle Boulay, Radio-Canada, Paris, France.
-Voici ce qui conclus ce bulletin spécial, rendez-vous à 23h pour le Téléjournal. »
En attendant cela, j’étais inquiet. Était-ce le début d’une nouvelle vague d’attentats terroristes pire qu’en 2015 ou qu’un acte isolé ? Toutes les chaines de nouvelle parlaient de cette série d’explosion et toutes les hypothèses étaient imaginées, même les plus farfelues.
« Plusieurs incendies suivis d’explosion ont tué une cinquantaine de personnes dont 24 enfants. La plupart des explosions mortelles ont eu lieu dans des bâtiments publics tel des écoles, des bibliothèques et des stations de métro. Les services de secours de Paris sont submergés. Le gouvernement français a décrété l’état d’urgence et fermé ses frontières.
-Les images qui vont suivre peuvent heurter la sensibilité de certains spectateurs. La supervision des parents est suggérée. »
Ces images, comment les décrire ? On voit des bâtiments en flammes et démolis, les secours courant d’un bout à l’autre, ça crie, c’est le chaos. Les débris et les corps parcelles les rues. On voit des membres arracher avec l’os visible, des personnes qui ont été transpercé par tout et n’importe quoi. On entend les pleurs d’enfants qui appelles leurs parents. Les cris de désespoirs que les parents poussent en voyant le corps de leur enfant. On voit un homme qui serre fermement contre lui ce qui reste d’un bras de femme en pleurant. Mais le plus frappant était l’atmosphère que l’on ressentait : terreur, effarement, colère, surprise, hébétement et désespoirs. Cette atmosphère est tellement palpable que l’on pourrait la trancher au couteau. La vue aérienne était tout simplement horrifique. Partout dans Paris, la fumée s’élevait dans le ciel. Toutes les zones d’explosion se touchaient entre elle, comme si tout avait été calculé jusqu’à la résistance des bâtiments. Personne n’a entrevue ni même imaginé l’ampleur de ce qui a suivie.
Pendant le mois d’avril, le nombre d’attentats a atteint la cinquantaine, le nombre de victime celui de plus de deux milles personnes et le coût des dommages a été évalué à 350 millions de dollars. Étrangement, juste la France était touchée. Le reste du monde était plutôt tranquille, si on excepte les guerres ou ce que beaucoup appelaient la Troisième Guerre mondiale. Le reste de l’Europe, l’Afrique, l’Asie, l’Océanie et les Amériques, leur tour viendrait-il ou pas. Nous l’ignorons alors et vivons dans une peur constante à un point tel qu’aussitôt qu’un incendie se déclarait dans un endroit public, celui-ci était évacué immédiatement. Mais à chaque fois, il n’avait pas de bombes et toutes ces évacuations commencèrent à poser problème aux services d’urgence.
On se posait tous des questions. Comment faisait-il pour poser les bombes sans être vue ? Comment évitait-il le fait que la France soit totalement coupée du reste du monde avec la fermeture de ses frontières ? Pourquoi n’attaquait-il que la France ? Que voulait-il prouver ? Quel était son mobile ? Des dizaines de personnes, amateur comme professionnel, tentèrent t’expliquer le but derrière cette série d’attentats. Tout le monde avait sa propre théorie, aucune n’avait découvert le fil conducteur et nous ignorons toujours pourquoi il a eu cette vague d’attaque terroriste. Le pire était qu’il n’avait toujours pas de revendication.
Au mois de mai, vint le tour du reste de l’Europe. Belgique, Allemagne, Suisse, Espagne, Royaume-Uni, Pays-bas, Italie, Ukraine, Kazakhstan, Biélorussie, Grèce, Portugal, Autriche, Finlande, Norvège, Pologne, Danemark et la liste continue. Au total, 50 pays en état d’urgence. Toutes leurs frontières fermées et la loi martiale instauré. En juin, l’Asie fut meurtrie à son tour. À la suite de cela, le 19 juin 2032, les 193 pays membres de l’ONU ont signé un cesser le feu pour toutes les guerres en cours. Tous les pays rapatrièrent leur force, sauf les États-Unis. Ils avaient commencé à chercher au Moyen-Orient le responsable. L’ONU tout comme l’OTAN n’avait point de réponse à nous apporter. Les lieux détruits étaient divers et variées : école, bibliothèque, station de métro, gare routière, gare de train, parc, place publique, immeuble à logement, immeuble à bureau, maison unifamiliale, restaurant, église, poste de police, hôpital, garage, aéroport, port, magasin. Le monde était révolté, des traités de paix avaient été signés et la majorité des services secrets faisaient la chasse au Terroriste. C’était son nom le Terroriste. C’est le nom que les médias ont donnés à la personne ou au groupe derrière tout ça.
Pendant le mois de juillet, les attaques se sont concentrées sur les bases militaires de l’Europe et de l’Asie comme s’il voulait détruire leur capacité de garder le contrôle sur leur population. Le nombre de mort se chiffrait en millions. Pire que la Première Guerre mondiale, pire que la Deuxième aussi et pire que toutes les guerres qu’il a eues au vingt-unième siècle. Nous étions rendus habitués de voir des agents de polices partout, d’attendre parler de mort et d’attentats. C’était ça le pire, le fait que ça ne déranger plus personne de savoir qu’une énième personne était morte lors d’un attentat imputable au Terroriste.
Le plus étrange fut le mois d’août 2032. Il n’eut aucuns attentats. On aurait dit qu’il avait disparu, qu’il prenait des vacances ou qu’il préparait un grand coup encore plus meurtrier que tous les autres. Le monde a retenu son souffle pendant tout le mois. Cette pause a fait du bien à plusieurs pays. Mais le pire restait à venir.
« On estime que 75 millions de personnes sont mortes lors de cette série d’attentats dont 30% serait des enfants. L’ONU estime à 150 milliards de dollars en dommages au total dans les 151 pays touchés.
-Par ailleurs, les Amériques, l’Afrique et l’Océanie n’ont toujours pas été touché par les attentats. Ceux-ci viennent en aide à l’Europe et l’Asie.
-Les États-Unis, notamment, envoies des troupes partout au Moyen-Orient à la recherche de ce qu’ils considèrent comme étant le groupe terroriste le plus dangereux.
-Nous voulons connaitre votre avis sur ces évènements. Appelez au numéro qui apparait au bas de l’écran et nous discuterons avec vous. »
Le téléphone sonne : « le premier appel, vous avez été vite cher téléspectateur, dit le présentateur en décrochant le téléphone, bonjour comment vous appelez-vous ?
-Mon nom a peu d’importance, dit l’interlocuteur, your turn have come. The end is here. »
Ces paroles sont suivies d’un bruit d’explosion et puis d’une image qui dit que l’émission est interrompue suite à un problème technique. Mais personnes n’est dupe. Il s’est passé quelque chose de grave, de très grave. Cela a été la première attaque connus contre un studio de télévision.
Premier jour de l’année scolaire 2032-2033 et premier attentat au Canada. Que croyez-vous qu’a été la réaction des parents et du gouvernement ? Les cours ont été annulés et les effectifs policiers renforcés. La sécurité a été renforcée dans les écoles et l’année scolaire a commencée en octobre plutôt qu’en septembre. L’identité de tout le monde était contrôlée et tous les sacs fouillés. Étrangement le Québec n’était pas touché par les attentats, juste les autres provinces et territoires. Le nombre de mort avait dépassé la centaine de million.
Le mois de novembre fut marqué par le début des attentats en Afrique et la reprise de ceux-ci en Europe et en Asie. Puis vers la mi-novembre, l’Amérique du Sud fut à son tour pris avec les attentats. L’état d’urgence était déclaré dans la majorité des pays du monde. Nous nous croyons intouchables au Québec, mais nous avions torts.
Lundi 13 décembre 2032, Gatineau, Québec, Canada
Je n’oublierais jamais cette journée fatidique. Cette journée qui m’a value ces brûlures sur tout le côté droit de mon corps. Tout commença normalement. Je me suis levé à 6h30, j’ai déjeuné, j’ai préparé ma boite à lunch et je suis allé prendre mon autobus pour me rendre à l’école. C’était un jour 9 et je commençais en science. Après mon cours de science, j’avais mon cours d’éducation physique. L’heure du diner se déroula normalement. Lors de mon cours de français à la troisième période, nous faisions un débat sur l’importance de changer nos sources d’énergie lorsque l’alarme à incendie se mit à sonner. Nous avons commencé à évacuer l’école. C’est alors que par chance, j’ai trouvé l’une des bombes qui parsemait l’école, plutôt malchance j’aurai préféré n’avoir jamais trouvé cette bombe. À partir de ce moment tout le monde commença à paniquer et à courir vers la sortie. Je fus bousculée et je me suis cogné la tête sur un casier. Le temps que je percute, la majorité des étudiants et du personnels enseignants étaient rendus à l’extérieur du bâtiment. J’ai aidé le reste du monde à sortir, relevant ceux qui tombaient, poussant ceux qui n’allaient pas assez vite. Je m’imaginais le compteur de la bombe qui se rapprochait de zéros poussant de plus en plus vites les personnes devant moi et faisant en sorte de laisser personne derrière. Je fus le dernier à sortir. Je voyais les policiers qui nous faisaient signe de courir encore plus vite lorsque la première explosion retentit suivie de près par une deuxième et puis une troisième. Rendus aux deux cinquièmes de la distance me séparant de la sécurité, au milieu des explosions, un coup de feu retentis. Je reçus la balle dans la jambe gauche et m’effondra sur le coup. Un premier débris passa au-dessus de moi, un second atterri à ma gauche. J’ai commencé à ramper ver les policiers, mais un débris m’a atteint à la jambe droite. Je me suis tourné et j’ai exposé mon côté droit à la dernière explosion. Le souffle et les flammes m’ont atteint en quelques secondes ainsi qu’une pluie de débris. Je ne ressentais plus rien, entendais plus rien et je commençais à perdre connaissance. La dernière chose dont je me souviens est le visage de quelqu’un qui pleurait et criait mon nom. Puis c’est le trou noir.
Ce qui suit m’a été raconté par mes amis et des témoins. Suite au premier coup de feu, plusieurs furent tirés blessant des dizaines d’étudiants. Lorsque ceux-ci cessèrent, une fille se précipita vers l’endroit où j’étais tombé en criant mon nom. Les ambulanciers se sont précipités vers moi et les différents blessés et je fus évacué d’urgence vers l’hôpital le plus proche où j’ai subi 5 heures d’opération d’urgence avant d’être envoyé à l’hôpital des grands brulés à Montréal. Il a eu en tout 328 blessés, la majorité par balle et quelques-uns par les débris dont un blessé grave : moi. Je suis resté dans le coma pendant des semaines. Les médecins ne pensaient pas que je survivrais.
À mon réveil, j’été incapable de bouger mon corps, j’avais tout le côté droit qui me démangeait et couvert de pansement. J’étais en vie et c’est ce qui m’a le plus surpris. J’étais sûr d’y passer, mais j’avais survécu. Pris dans mes pensées, je n’ai remarqué que quelques minutes plus tard la présence d’une personne dans la pièce. Il s’agissait de mon amie Sasha. Elle dormait dans la chaise à côté de mon lit. Je l’ai regardé dormir, étonné de la trouver là. Elle s’est réveillée quelques minutes plus tard et m’as regardé et s’est exclamé : « Guillaume t’est réveillé ! Comment te sens-tu ? Attends, il faut que j’avertisse le médecin. » Je n’avais point pu émettre un son que déjà la voilà à la porte en train de parler à quelqu’un.
Je m’inquiétais plus de ma petite sœur que de mon état. J’ignorais le temps qu’il s’était écoulé depuis que j’étais inconscient. Cela n’aidait pas du tout à calme mon angoisse. Où étais-je ? Que c’était-il passé ? Où était ma famille ? Comment allaient-ils ? Comment avais-je survécu ? Pourquoi ? Pourquoi faisait-IL cela ? Pourquoi tuer des millions de personnes ? Quel était son but derrière tout ça ? Tant de question, mais pratiquement aucune réponse. J’ai satisfait une fraction de mon questionnement avec Sasha.
« Ça va, me demanda-t-elle en revenant vers mon lit, comment te sens-tu ?
-J’ai connu mieux. Comment va…
-Elle va bien, ne t’inquiète pas. Elle est en sécurité avec tes parents. Tu devrais t’occuper de toi pour une fois. Tu vas m’écouter et te préoccuper de ta guérison ! Tu nous as fait peur l’autre jour ! On a tous cru te perdre ! Tu aurais dû voir ta sœur ! Elle a été dévastée !
-Ça va…
-Non ça va pas ! Tu t’es pas vu ! T’es dans un état lamentable, s’écria-t-elle en pleurant. »
Je me suis concentré sur ma guérison pendant les deux mois qui ont suivis. J’appris que l’état d’urgence avait été déclaré et qu’un mystérieux groupe avait fini par revendiquer les attentats. Il s’appelait Les Messagers de la Fin. Ils sévissaient partout dans le monde sauf aux États-Unis. Je n’ai jamais cru qu’ils ne toucheraient jamais les États-Unis, mais ça fut pire que je que j’ai imaginé. Ils ont fait le plus grand acte de destruction de l’Histoire. En six heures, ils ont mis le géant américain à genoux. Six heures, six heures de frappe nucléaire en utilisant les missiles et les bombes de tous les pays en possédant. Las Vegas, Washington, New York, toutes les villes américaines, grandes ou petites, détruites. Le choc fut total pour le monde entier. Comment cela était-il possible et pourquoi ?
En mars 2033 exactement un an après le début des attaques, la ville de Montréal fut évacuée. Le gouvernement ne contrôlait plus rien. Les batailles mortelles entre citoyens montaient en flèche. J’étais encore faible à ce moment. J’avais de la difficulté à me déplacer. Un médecin militaire a aidé Sasha à me transporter. Ce sentiment d’impuissance alors que vous êtes attaché sur une civière à vous faire trimballer sur des kilomètres par un inconnu et votre meilleure amie alors que la panique c’était emparée de tout le monde. Se sentir bousculer, pousser et même pratiquement finir dans un accident alors que vous êtes incapable de se défendre. J’ai passé des jours sur cette civière pendant que l’on se dirigeais vers un camp de secours. Des jours à parler de tout et de rien. Ce médecin militaire s’appelle Benjamin Taillon, il a le grade de caporal. Il a une femme et deux petites filles dont il est sans nouvelles depuis quelques semaines. Après quelques jours passés au camp, j’ai décidé de prendre les choses en main et de faire en sorte que le maximum de personne s’en sorte. Décidé est plutôt un grand mot. Je n’ai fait qu’élaborer des idées dans ma tête et en parler avec Sasha. Je ne faisais que ça parler avec elle. Avec mes brulures et ma jambe droite qui a du mal à me soutenir, il n’avait pas grand-chose que je puisse faire. Puis un jour des militaires qui essayait tant bien que mal de mettre dans l’ordre dans le camp m’ont entendu discuter avec Sasha et ont été intéressé par ce que je disais.
Je n’arrive presque plus à dormir. Je m’inquiète pour ma petite sœur. Est-elle en vie, en sécurité ? Mange-t-elle à sa fin ? Est-elle seule perdu dans la forêt, apeurée et à l’article de la mort ? Toutes ces questions et tous ces scénarios que je m’imagine m’empêche de dormir. Et comme Sasha le dit si souvent, lorsque j’aurai des enfants je serai un vrai père poule.
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