Salut. Tu sais, je me rappelle souvent de mon grand-père. Lorsqu'il est décédé, j'ai pensé à une blague. Je me rappelle, c'était un vendredi en janvier.

Lorsque nous partions quelque part, mon père avait pour habitude de nettoyer la voiture. Une fois devant le garage, à côté de mon père qui nettoyait soigneusement la voiture, je l'ai regardé. Il m'ignorait. Alors je suis rentrée à l'intérieur, j'ai tourné en rond et finalement je me suis arrêtée en face de la porte d'entrée. Lorsque ma mère m'a vue, elle m'a prise dans ses bras. C'était la première fois que je vivais la perte d'un être cher, et à l'époque je n'avais que 13 ans.

Tu vas me dire quel est le rapport ? Mais lorsque je suis rentrée au collège, je me suis éloignée de mes parents. Je ne m'entendais plus très bien avec ma mère, et je restais distante avec mon père. J'avais ma vie à la maison et ma vie au collège. Eh bien, le écès de mon grand-père ni changea rien.

À l'époque je ne m'en voulais pas, en réalité ça ne me faisait pas grand chose. Mais maintenant que je vois les conséquences je me dis que j'aurais dû compter sur mes parents comme mon père aurait dû compter sur nous. Durant toutes ces années je suis restée dans ma bulle ne pensant qu'a mon malheur, qu'à mes problèmes personnels. Jusqu'à ton départ, je pensais être la seule à vivre dans la peur, la crainte et surtout le désespoir. Et aujourd'hui j'ai pris conscience que si j'avais joué mon rôle de fille correctement, tu n'aurais jamais changé, et tu serais resté mon père. Si ma mère avait joué son rôle de femme correctement, tu serais resté le même et surtout tu serais resté tout simplement.

Aujourd'hui je sais que nous t'avons abandonné, je sais que je t'ai abandonné. Alors c'est seul, différent de celui que nous avons connu, que tu es parti loin de nous.

Je t'aime.