Lettre 5
Si tu savais comme je t'en veux ! Aujourd'hui je ne veux pas de tes nouvelles, je veux juste te dire ce que j'ai sur le coeur.
Tu étais si gentil, avec d'énormes défauts certes, mais je t'aimais ! Je t'ai vu frapper Maman, je t'ai vu avoir des gestes plus que déplacés vis à vis d'elle. Je t'ai vu frapper ton fils, si tu savais à quel point j'ai pu pleurer. Mais malgré ça tu étais mon "papounet". Que j'ai honte de t'appeler comme ça.. Mon père à disparu, et il n'est jamais revenu.
Lorsqu'il est parti, il a laissé place à un être infâme, plein de défauts, tenant des propos et des gestes horribles vis à vis de sa famille.
Tu as levé la main sur ta femme, ton fils, et même moi. Tu as commencé par moi, je n'étais qu'une "merde", une "débile". Bien évidemment d'après toi je ne réussirais pas ma vie. Ensuite mon frère, il n'était qu'un "PD", et forcément lui aussi louperait sa vie, ma demi-soeur n'est qu'une "dealeuse", une "racaille". Et pour finir ma mère n'est qu'une "baleine", un "thon", elle est "laide", "dégueulasse".
Je me souviens de toutes ces fois où je me suis retrouvée cachée derrière ma porte à pleurer toutes les larmes de mon corps, à boucher mes oreilles en te suppliant d'arrêter, de te taire. Te rappelles-tu que je n'avais que 5 ans, 8 ans, 14 ans ?
Je me souviens de ce jour ou tu t'en est pris à mon frère. Tu criais, il criait aussi et avait les larmes aux yeux. Tu ne lui faisais que des reproches. Je suis descendue pour me préparer. Alors je me suis mise devant l'entrée à attendre ma mère pour partir à mon sport. Jusqu'au moment ou je me suis retrouvé par terre, renfermé sur moi-même, à hurler de peur. Tu venais de soulever la table, prêt à frapper mon frère lorsque Maman s'est interposée en nous disant à mon frère et moi de partir vite. Nous ne sommes rentrés qu'à 23 h 00 du soir, et j'ai bien dû pleurer toutes les larmes de mon corps.
Par ta faute, je suis devenue renfermée, seule, j'ai perdu toute confiance en moi, et bien sûr je suis devenue irrespecteuse à ton égard.
Je n'oublierais jamais ce jour où tu t'en es encore pris à Maman, pour la première fois de ma vie, j'ai pris mon courage à deux mains, je me suis levée, et je me suis mise entre vous deux. Tétanisée par la peur, je t'ai demandé en pleure pourquoi tu étais comme ça, et je crois bien que c'était l'une des dernières fois ou je t'ai dit je t'aime.
Si je le pouvais, je te parlerais du sujet fâcheux, mais malheureusement je n'en suis pas encore capable.
Aujourd'hui comme demain, malgré tout ce dégoût, toute cette rencoeur, je t'aime, et ça fait mal.
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