Gribouillis et l’ombre du marronnier.
« Tu n’es pas fatigué à rester allongé, là, par terre, sous le marronnier ?
Non, ça va. »
On entend l’odeur du bois et des jeux.
« Et tu n’en as pas marre de gribouiller toujours les mêmes histoires ?
Je crois pas, j’aime bien, et il y en a qui regardent. »
Le vent porte les samares dansantes.
« Je vois personne.
Les étoiles, elles sont toujours là quand je leur montre. »
Elles clignent dans la nuit.
« Moi je crois qu’elles sont fatiguées de tes traits qui racontent rien. T’arrives même pas à dessiner un bateau-coquillage, avec ... Avec un chien explorateur, et ... Et son équipage de bonshommes-châtaignes ! »
Elles soupirent dans la nuit.
« Et puis de toute façon, tu gênes ceux qui veulent jouer aux billes là, et même les scarabées ils peuvent plus passer, et j’ai entendu dire que tu savais pas jouer à la balle, et puis ...
Mais... »
Les cloches de l’église sonnent la fin de la récré’.
Et il reste là, sous le marronnier.
Quelques gouttes de pluie qui tombent sur son papier raturé.
Un soleil, une lune, tout sourire.
Et quelques personnages qui dansent main dans la main,
À rire d’un rien.
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