Rien que des clopinettes
Je me suis allongé dans l’herbe, une fumée étouffante plein les poumons.
La tête saturée des inquiétudes et des fatigues que l’on veut calmer par tous les moyens.
J’ai regardé le ciel doré se consumer.
Je vois ces étoiles que j’estime plus que ma propre personne quitter les murs de cette cité céleste. Je les vois partir déçues, fatiguées ou découragées. Et je ne peux m’empêcher de penser à mon rôle. Toi, Hortator, porteur d’une incandescence, cette vive brûlure que l’on appelle passion ; fragile, aveuglé et assourdi de tout ce jaune.
Le ciel est jaune. Un jaune amer. Une amertume qu’aucun mégot n’a su retenir.
Et je me questionne. Le respire ne m’est que contrition, un acte d’humilité qui n’a de sens que dans l’oubli que l’on découvre en mirant les astres. Mais lorsqu’il n’y a plus qu’un ciel noir, que reste-t-il à celui qui ne vit que pour canter leurs noms ?
Le silence cruel et insoutenable où ne vibre que l’écho d’un souvenir. Le souvenir d’un songe qui fait honte.
La brise balaye des cendres d’un gris sans contraste. C’est une image pleine de rassure. Au moins, l’on ne peut qu’être l’ultime témoin de ses échecs.
Dans cette nuit froide et sans éclat, je caresse une chaude toison habillée de deux bille aux éclats sincères. Je m’y blottis et ferme les yeux.
Une affection inconditionnelle. Et une dernière clopinette.
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