Quand tu penses enfin aller mieux mais, qu'au final tu rechutes, encore et encore. Que tu te rends compte que ça fait fuir les gens. Que tu as cette espèce de déchirure au cœur qui n'est pas que mentale mais aussi physique, tellement tu as mal. Que tu tombes amoureuse pour de vrai, tu te penses heureuse, mais c'est fini et tu rechutes. Tu t'auto-détruit. T'es à deux doigts de tout reprendre mais tu ne peux pas, pour ceux que tu aimes. Les coupures sur tes poignets te brûlent et ton cerveau te supplie d'attraper cette fichue lame pour qu'il se soigne. Tu sais que tu as besoin de cette personne pour aller mieux, parce que c'est elle qui t'a sauvé la vie, c'est la personne que tu aimes plus que tout au monde, mais elle n'est plus là, elle est partie... Ton passé tourne en boucle dans ta tête sans que tu ne puisses l'arrêter à cause de ta putain de maladie. Il recommence à te manipuler et à te faire vivre l'enfer. Tu dois t'occuper de tes sœurs et de ta mère parce que c'est toi l'adulte de ta famille, même si tu n'as que 16 ans. Il t'a abandonnée le jour où il a levé la main sur toi, le jour où il a commencé à battre ta maman, le jour où il n'a pas été là quand tu te faisais harceler, le jour où il est revenu avec un bracelet électronique pour agression sexuelle sur une femme qui avait à peine 3 ans de plus que toi, le jour où tu t'es rendu compte que c'était la personne la plus toxique de ton entourage, mais qu'il faisait comme si de rien n'était. Tout ce qui te fait mal revient. Ton stress, tes crises de panique... Tu as juste envie de tout lâcher, de tout quitter. Tes crises d'angoisse t'empêchent de dormir la nuit. Tu ne manges plus. Tu ne dors plus. Tu ne veux plus aller en cours. Ton hyperactivité te fait vivre l'enfer. Tes yeux sont rouges et humides à longueur de journée à force de pleurer. Tu veux juste que ton putain de cauchemar cesse. Tu veux juste te réveiller de l'horreur que tu vis tous les jours à 16 ans. Tu as l'impression d'être dans une boucle temporelle sans fin et que jamais, cela ne se terminera.

J'aimerai juste être heureuse, mais est-ce qu'un jour j'y aurai droit ?