Réponse à "un peu d'imagination"
de uglos
Je finis mon expresso bien trop vite, les dernières minutes d’attente de l’arrivée du train son excessivement longues.
Enfin, il arrive, et mon calvaire commence.
Je n’aime pas les voyages, plus je m’éloigne de chez moi, plus je me sens mal. L’agoraphobie et la promiscuité n’arrangent rien, j’espère tenir bon. Encore un peu la gueule de bois avec ce que j’ai pris hier. Le mal de crâne me fait me concentrer sur ma douleur, et un peu oublier le reste.
Je trouve enfin ma place dans le compartiment qui ne sera resté vide qu’un trop court moment. Bientôt vient y prendre place une jolie jeune femme brune, Eve Lisbonne d’après la plaque collée sur sa valise. Suivi de peu par un couple composée d’une grand-mère et son petit-fils, Emeline et Léo selon les propos qu’ils échangent. Le gamin tient un sac en plastique rempli de boutons de tailles et couleurs diverses. Il plonge constamment sa main dedans et joue machinalement avec ce qu’il attrape à chaque nouvelle prise.
Le train démarre et mon angoisse aussi.
Une heure plus tard, par la fenêtre, je distingue au loin des contreforts de montagnes qui n’auraient pas dû se trouver là. Cet étrange événement me plonge dans un abyme de stress.
Je peine à reprendre mon souffle et respire comme un futur noyé. Le bourdonnement dans mes oreilles se fait de plus en plus fort, je sens le malaise venir sans pouvoir l’exprimer, je bascule.
Je dérive dans une atmosphère étrange, des moments comme des séquences de film collées les unes aux autres se déroulent. Je ne suis pas sûr d’être conscient.
Le môme réclame pour aller aux toilettes, sa grand-mère le prend par la main et l’emmène.
Eve avisant le carnet de croquis que j’ai à peine eu le temps de sortir avant de sombrer me demande de la dessiner nue tout en retirant ses vêtements. Je m’exécute.
Pendant ce temps, un homme étrange nous regarde à travers les rideaux. Il est vêtu d’un étrange manteau de fourrure avec une moufette sur les épaules. Un froid intense se dégage de sa personne, je frissonne. Eve aussi. Sa chair de poule lui donne un aspect vulnérable et très sensuel. Il la regarde comme s'il la connaissait puis s'éloigne, le froid également.
Des voix résonnent dans ma tête, comme si nous étions plusieurs à me parler à moi-même, je ne comprends rien à cette cacophonie.
Je regarde mon carnet. Il y a quelque chose de bizarre dans le visage d’Eve. Je prends ma loupe et observe plus attentivement. Dans le globe de son œil gauche, j’aperçois une locomotive grimpant vers le sommet d’une montagne dont le point culminant est le haut de sa pupille… mais dans l’œil droit, la locomotive a passé le sommet… et tombe dans le vide de l’autre côté.
J’ouvre les yeux.
Ils me demandent si je vais bien. Je leur réponds d’un signe de tête affirmatif pas très affirmé.
Je dois être en train de perdre la raison, j’entends des voix, j’ai des hallucinations, je ne comprends pas ce qui m’arrive. C’est pas un peu d’alcool et d’anxiolytiques qui ont pu me mettre dans un état pareil. Enfin, je ne pense pas. Je pose ma tête contre la vitre et me laisse bercer un instant par les vibrations du train. Le froid du verre me fait un bien fou. Au loin, je vois cette énorme montagne qui s’approche imperceptiblement. D’un seul coup, une grosse bouffée d’angoisse me monte au visage, j’ai chaud, je suis tout rouge et trépigne un peu pour cacher mon mal-être.
Si tu veux encore voir les cieux, ouvre la fenêtre au fond de tes yeux.
– Oh ta gueule Nostradanus !
D’un seul coup une violente douleur vient me cueillir sur la joue gauche. Je redresse la tête et vois mamie Emeline en train de ramener son bras vers elle, avec un regard plein de violence contenue. Malgré son âge et son aspect frêle, elle me fait peur un instant. Léo ne bronche pas et regarde dans la direction opposée. Eve a la bouche arrondie comme si elle prononçait un Oh muet, hésitant entre le rire et la stupéfaction.
– Je vous présente mes excuses, je ne m’adressais pas à vous, mais à moi-même.
– Jeune homme, vous devez avoir une bien piètre estime de vous-même pour vous parler de la sorte. Alors modérez votre langage à l’avenir, il y un enfant et des dames ici. Un peu de respect et de bienséance ne feront de mal à personne.
Je baisse la tête après m’être fait vertement tancer par mamie. Penaud comme un petit garçon pris en train de faire une énorme bêtise je réponds en regardant par terre, mes pieds tournés vers l’intérieur et les genoux collés sans que je puisse les contrôler :
– Oui madame.
Je suis en nage, j’ai besoin d’aller me rafraîchir. Honteux, je me lève et sors du compartiment. L’homme à la moufette est à l’autre bout couloir et regarde vaguement dans ma direction. Il y a comme une vague de froid qui m’atteint quand son regard me touche. Il me colle les miquettes. Ça tombe bien, ça rime avec moufette. Et l’odeur de sconse plutôt violente est difficile à supporter.
Je m’enferme dans les toilettes et me pose un instant, dos contre la porte, pour reprendre ma respiration. Si toutefois c’est possible, l’atmosphère n’étant pas des meilleures. Je n’arrive pas à savoir ce que je préfère respirer entre ici et le couloir et je n’ai pas vraiment envie de réfléchir plus longtemps à la question. Je me passe longuement de l’eau sur le visage et sur la nuque. Le froid piquant me remet un peu l’esprit en place. Pendant que je continue mes ablutions, le train fait une secousse. Je me cogne contre le miroir plein de taches, de coulures et de restes d’acné laissés en souvenirs par de nombreux visages. Je me rattrape tant bien que mal à la porte, manquant m’affaler sur les toilettes.
Si tu veux encore voir les cieux, ouvre la fenêtre au fond de tes yeux.
– Mais qu’est-ce que tu veux à la fin avec tes phrases énigmatiques à la con ?
Je te veux toi, je veux ta place. Nous voulons tous vos places. Nous sommes si… seuls. Si froid.
– M’enfin, c’est hors de question que je laisse ma place à quelqu’un d’autre. Je suis bien avec moi-même.
Il n’y a pas de choix.
– Exactement, barre-toi de ma tête !
Oh non, ou si. Je pourrais aller rendre visite à la jolie brune et lui montrer comment tu la vois, comment tu voudrais la voir.
– Mais c’est pas possible ça ? C’est pas contagieux la schizophrénie que je sache.
Qui sait. Tu verras bien à l’arrivée.
Nouvelle secousse. Le néon jaune blafard clignote et perd de son intensité. Le peu de lumière rend l’endroit encore plus sombre. Comme au moment où on allume une ampoule basse consommation et qu’elle répand toute sa tristesse dans la pièce.
Quand je veux ressortir, j’ai beaucoup de mal à relever le verrou. Il est un peu coincé par de la rouille qui n’était pas là quand je suis entré. Je force un peu et il se déloge en laissant tomber un peu de poussière orange. Le crissement du métal me fait grincer des dents.
Dehors le ciel a pris une étrange teinte violacée maladive. La lumière du soleil qui entre par les fenêtres est d’une teinte rouge orangée menaçante. Nous sommes maintenant au pied de la montagne et l’ascension commence. Un écrasant sentiment d’urgence me submerge. Je me dis qu’il faut faire quelque chose, qu’une catastrophe est sur le point de s’abattre sur nous. C’est fuyant, je n’arrive pas à mettre le doigt dessus.
Je repars vers le compartiment. Les contours métalliques des fenêtres sont presque tous rouillés. Le revêtement du sol est usé jusqu’à la corde par endroit et laisse voir le métal. Il y a des traces d’humidité qui courent entrent les fenêtres. Le verre est passablement rayé, ce qui donne l’impression que les vitres sont presque entièrement dépolies. Les autocollants « è pericoloso sporgersi » sont presque réduits à néant, comme arrachés à coups de griffes. Là aussi les néons jaunâtres diffusent une lumière sordide intermittente en grésillant un peu.
La porte coulissante ne l’est plus autant que ça. Je dois m’y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à l’ouvrir, accompagnée de grincements sinistres du plus bel effet. Je suis à nouveau en nage, c’était bien la peine de sortir.
Je vais m’asseoir directement sans regarder mes compagnons de voyage, je n’ai pas envie de leur parler. Je pose les yeux sur le bagage d’Eve qui dépasse de sous son siège et je m’y reprends à deux fois pour lire l’étiquette. Il est écrit : Eve Bonne. C’était pas Lisbonne tout à l’heure ? Je me dis, non sans honte, que ce nom lui correspond très bien pour ce que j’en ai vu précédemment. Je n’ai pas le temps d’y penser plus quand je l’entends chantonner :
– Si tu veux encore voir les cieux, ouvre la fenêtre au fond de tes yeux.
– Quoi ?
Elle tire le rideau et j’entends sa voix qui me donne des frissons :
– Je voudrais que vous me dessiniez dans la tenue de celle dont je porte le prénom.
– Hein ?
J’ai déjà vécu cette scène. Qu’est-ce qui déraille encore en plus que ce train qui va on ne sait même pas où ?
Je relève la tête pour la regarder. Son sourire est aussi charmeur. Par contre, je me retiens de hurler mais laisse quand même échapper un hoquet de répulsion quand je vois qu’à la place de ses yeux se trouvent deux gros boutons de tailles différentes, un rouge foncé et un bleu marine. Comme ceux que le petit Léo avait dans son sac quand on s’est installés.
– Ne t’inquiète pas, ils ne peuvent pas nous voir ni nous entendre.
Je regarde en direction d’Emeline et Léo. Eux aussi ont des boutons à la place des yeux. Je baisse la vue vers les mains du gamin et constate qu’il en a une plongée dans un sac remplis d’yeux. Cette fois je hurle sans retenue.
D’un ton un peu autoritaire, elle me dit de me calmer. La surprise causée par sa voix me coupe dans mon élan et je m’arrête net. Je la regarde et elle me sourit. Hormis ses yeux qui me donnent envie de vomir, elle a les traits différents de tout à l’heure, parle un peu différemment aussi. A tel point que je me demande si c’est bien la même personne. En même temps dehors je constate qu’on a tourné en spirale autour de la montagne et qu’on est presque en haut. L’urgence se fait encore plus pressante, comme si j’allais mourir bientôt. Comme si on allait tous mourir bientôt. La montagne, le sommet et la chute après. Et d’un seul coup une idée saugrenue me traverse l’esprit.
– Vite vite, Eve lève-toi !
Et danse avec la vie !
– Oh putain, c’est pas le moment toi.
J’y peux rien si l’écho de ta voix est venu jusqu’à moi.
C’est bien ma veine d’avoir des prédictions à deux balles par une voix qui me parle d’une chanson qui était déjà ringarde quand elle est sortie.
Je l’attrape par la main et ouvre la porte à coups de pieds. Elle refuse encore plus de s’ouvrir. Le wagon est de plus en plus décrépit. Les roues grincent de plus en plus. J’ai l’impression qu’on ne va même pas arriver au sommet, ce qui quelque part me soulage, n’étant pas du tout sûr de vouloir redescendre de l’autre côté.
Toujours au bout du wagon, en direction de l’avant du train se tient l’homme du froid. Il se tourne vers nous et commence à se rapprocher d’un pas lent et lourd qui laisse comme une vibration à chaque fois qu’il pose un pied, avec un bruit bien plus fort qu’il ne devrait l’être.
Lui aussi à l’air plus décrépit. Son vison est élimé jusqu’à la doublure par endroits. Sa moufette n’est presque plus qu’une peau nue qu’un chapeau tenant bien chaud. A chacun de ses pas, des choses blanches s’échappent de la moufette, roulent trop lentement sur son manteau et viennent s’écraser au sol avec un ploc mou écœurant. Les paquets blancs s’étalent doucement dans toutes les directions en se séparant. Des paquets de vers agglomérés. Lorsqu’il n’est plus qu’à à peine deux mètres de nous, il sourit de tous ses chicots pourris et noirs. Une poignée d’asticots pleins de bave sort de sa bouche et vient s’étaler sur son torse et son menton.
Eve se met devant moi, un bras en arrière pour me retenir et me protéger. Elle parle d’un ton que je ne lui connaissais pas encore.
– Putain Charon, c’est à cause de toi tout ce bordel ! Je ne te laisserai pas faire encore une fois. T’es complètement stone mon pauvre, il t’en faut toujours plus. Mais pas contre leur volonté, c’est pas ça les règles, et tu le sais. Le petit a enfin compris, on va pouvoir t’arrêter maintenant.
Elle m’a tapoté gentiment quand elle a dit « le petit ». Je suppose que ça doit être moi. Je savais bien qu’ils se connaissaient à la façon dont elle l’a regardé tout à l’heure. Mais c’est bizarre, c’est comme si elle le reconnaissait pas. Et là c’est différent. Mais c’est qui elle en réalité alors ? Et Charon ? C’est pas possible comme nom, je ne peux pas croire à ce que les rouages poussiéreux de mon cerveau sont en train d’assembler.
Sans prévenir, la voilà qui lance son pied droit en avant en pivotant sur elle-même, en plein dans l’estomac de Charon. La violence du coup le fait se plier en deux. Prenant appui avec ses mains sur une rambarde sous la fenêtre et sur une poignée de porte de l’autre, elle ramène sa jambe derrière elle pour prendre de l’élan. Elle la jette en avant pour venir le cueillir sous la mâchoire avec un craquement sec. Le choc le projette en arrière et il s’effondre, n’ayant pas eu le temps de se protéger et de riposter à cause de la surprise de l’attaque. Elle le bourre encore de coups de pieds avec une rage folle. Des asticots volent dans tous les sens. Certains viennent tomber sur mon visage, je les chasse avec dégoût.
Là c’est elle qui me prend par la main et se met à courir.
– Vite avant qu’il ne se relève, vite, il faut aller au bout du train.
Comme c’est exactement ce que j’avais en tête, je la suis en essayant d’enjamber le bonhomme, mais je lui marche un peu dessus quand même. Il s’en est fallu de peu pour qu’il ne m’attrape une cheville.
A peine arrivés au bout du wagon qu’il s’est déjà relevé. N’importe quel être normalement constitué serait encore en train de pleurer en appelant sa mère, mais lui non. Il se passe ici des événements qui me dépassent de loin, si toutefois je ne suis pas plongé en plein délire hallucinatoire.
Je l’aide à ouvrir la porte du sas pour passer dans l’autre wagon. Elle résiste et il se rapproche. Je lui dit de la refermer pendant que je commence à ouvrir l’autre. Nous changeons de wagon.
Nous courons le plus vite possible pour atteindre l’autre extrémité. Talonnés par la panique qui monte et Charon qui se rapproche dangereusement. Le manège recommence plusieurs wagons d’affilée. La progression est de plus en plus difficile, les portes de moins en moins faciles à ouvrir. Alors on attrape tout ce qu’on peut au passage pour semer des obstacles et ralentir l’homme du froid.
Enfin on arrive au dernier wagon. Elle commence à m’aider à ouvrir la porte. Et disparaît subitement en arrière. Il l’a attrapée par les cheveux. Elle hurle sous la douleur des cheveux qui s’arrachent de son crâne. Elle résiste. Je ne regarde pas ce qui se passe derrière moi, complètement absorbé à essayer d’ouvrir cette fichue porte. Ils se battent. J’entends des cris, des coups, des craquements, des hurlements. Une lutte à mort, sauvage, brutale ; sinistre comme un violent fait divers.
Je réussis à enfin l’ouvrir. Elle me hurle de la laisser et de continuer.
Je sais qu’elle a raison. A contrecœur, je referme le battant et m’attaque à celui pour entrer dans la loco. Enfin, j’arrive à entrer. J’ai les mains en sang, très mal au dos pour m’être arc-bouté et poussé avec mes pieds pour réussir à ouvrir cette dernière porte.
Il n’y a aucun conducteur. Je n’ai pas le temps de me demander si j’en suis surpris. Dehors nous venons de passer le sommet et la loco commence à s’incliner vers le bas pour redescendre. Nous sommes sur une sorte de viaduc qui émerge des nuages avec le haut de la montagne légèrement en retrait maintenant. L’impression de flotter est étrange, un peu comme traverser le viaduc de Millau un matin brumeux quand on ne voit pas ce qu’il y a en contrebas.
J’attrape une hache anti-incendie et commence à m’attaquer à une fenêtre. Devant, j’aperçois la fin de la voie avec les rails tordus qui pendent tristement dans le vide. Je finis par réussir à faire un trou suffisamment grand pour que je puisse y passer la main dans le verre très épais. Le train prend de la vitesse, comme lors d’une descente vertigineuse de montagnes russes.
Luttant contre mon vertige et la désagréable sensation de mon estomac qui se soulève je fouille dans ma poche pour prendre mon carnet de croquis et fébrilement cherche la page où j’ai vu cet étrange dessin à la loupe. Je l’arrache passe ma main dans l’ouverture en me coupant et le lance dans le vide.
Il se met à flotter comme une feuille morte et doucement se met à s’agrandir. Et de plus en plus vite. Bientôt l’œil énorme d’Eve vient se placer au bout de la voie, formant un tunnel en trompe l’œil. Au même moment nous y plongeons à toute vitesse et c’est le noir.
J’ouvre les yeux.
– Bonjour monsieur me répond gentiment une vieille dame.
Une jolie jeune femme avec des écouteurs m’adresse un hochement de tête et un sourire. Une violente image d’elle nue vient se superposer. Je me dis que je dois être un peu trop obsédé ou sacrément en manque pour avoir de telles images au bout de deux secondes où je vois une jolie fille.
Un petit garçon dit :
– Mamie j’ai faim.
– Mais tu as pris ton petit déjeuner il n’y a pas deux heures.
– J’ai faim quand même !
– D’accord Léo, je vais voir ce que j’ai dans ma valise à roulettes.
– Merci Mamie Emeline.
Je n’ai jamais rencontré ces gens et une curieuse impression persistante de déjà vu vient m’assaillir.
Le petit Léo plonge sa main dans un sac rempli de boutons et en prend une paire. Il bascule la tête en arrière et se les pose sur les yeux.
Le train ralentit, dehors le décor m’est familier. Le quai est celui que j’ai quitté quelques heures auparavant.
Derrière la ligne jaune, j’aperçois un homme à l’air angoissé et perdu, l’ennui c’est que c’est moi. A quelques pas, dans la foule attendant de pouvoir embarquer, une vieille femme et un petit garçon tenant un sachet rempli de boutons. A côté de l’homme, une jolie jeune femme brune tenant une valise. D’où je suis, je ne peux pas lire la plaque collée dessus, mais je devine déjà ce qui y est écrit.
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Commentaires & Discussions
è pericoloso sporgersi | Chapitre | 2 messages | 7 ans |
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