Je rentrais du lycée, en décidant de couper par des ruelles. C’est là que je l’ai croisé, c’était un homme indescriptible, pour moi.

Il me coince dans la ruelle et il m’empêche de passer, j’essaie de forcer le passage mais il me pousse et commence à me frapper sans raisons, avec le sourire.

Sonnée et énervée, J’essaie de hurler, de le raisonner, de crier, j’ouvre la bouche mais aucun son ne sort. J’essaie de me défendre mais je n’y arrive pas mon corps refuse de m’obéir.

Condamnée à rester inerte, pendant qu’il fait rebondir ma tête contre les murs, pendant qu’il m’attrape par le col et qu’il continue à me cogner, toujours avec le sourire.

Jusqu’au moment où dans un sursaut d'énergie, je me dégage de son emprise et je me précipite dans la rue en demandant de l’aide à un groupe d’hommes.

Mais ceux-ci s’en amusent et me frappent à leur tour. Me faisant tomber à terre, j’avais juste le réflexe de me couvrir le visage et de me mettre en boule, pendant qu’ils me passaient à tabac.

Jusqu’à ce qu’ils décident de me mettre sur le dos et de déchirer mes vêtements, me mettant nue. J’essaie de hurler mais aucun son ne sort, j’essaie de bouger, de me défendre mais mon corps ne m’obéit plus.

Terrorisée et en pleurs, j’implore du regard les passant dans la rue, mais ceux-ci me fixent et continuent leur chemin. L’un des hommes me maintient fortement, les cuisses écartées.

Et c’est là que je me réveille avec cette atroce sensation de sa poigne encore présente sur mes cuisses et ce sentiment horrible d’avoir été réduite à l’état d’objet, de n’avoir aucune valeur en tant qu’individu.

Cette solitude face au danger, que s’il m’arrivait quelque chose, je devrais y faire face seule. J’en tremble encore en écrivant ces lignes.

C’est suite à ce cauchemar que j’ai entamé l’écriture de Children of the Underworld, pour mettre des mots sur ces sentiments négatifs, exorciser cette peur.