Ce soir, et comme tous les autres dimanches soir, je me retrouve pris d'un sentiment étrange. Je ne saurai dire s'il s'agit là d'une mélancolie ou d'un simple flottement de mon esprit, mais le fait est que je ne suis pas à l'aise.

Le week-end se termine, un long week-end d'été ensoleillé, passé entre amis autour d'un barbecue presque toujours allumé, parfumant sans cesse nos vêtements et les cheveux de mes filles.

J'ai passé deux jours fantastiques, plongé dans les bruits cristallins des assiettes qui s'entrechoquent, des verres qui trinquent à notre santé et des rires mélangés des petits et des plus grands.

Pourtant, ce soir, je ne suis pas bien. Je me sens seul, triste... Et j'ai hâte de retourner travailler. Oui, je sais, la plupart des gens seraient plutôt tristes de quitter un moment pareil pour retourner s'enfermer dans un bureau fait de briques grises et remplis de gens qui ne connaissent de vous que votre paraître. C'est bien cela, qui m'inquiète : je m'aperçois que j'ai beau être dans un coin idyllique entouré de gens merveilleux et de bonne nourriture, je ne suis pas à ma place. Et ce soir, je n'ai pas le cafard de devoir retourner travailler, mais bien d'avoir envie d'y aller, pour m'éloigner un peu plus de cette vie qui ne me correspond plus.

J'ai tant cherché à fabriquer un tableau de vie parfait, et me voilà aujourd'hui coincé dans quelque chose qui l'est bien trop pour moi. Je n'ai plus le droit de ne pas être content ou de ne pas être d'accord, ni celui de vouloir être quelqu'un d'autre.