Si la tentative était un super-pouvoir, alors il serait un super-héros. Hélas ! Ces derniers n'existent pas, au même titre que le talent de ce D'Ôteur, dont la plume tout juste affûtée s'émousse très vite en jérémiades à propos d'un monde littéraire trop élitiste à son goût. D'aucuns penseraient que la langue acerbe et résolument moderne de cet écrivain aurait habilement écorché les travers de notre sacro-saint panthéon ; or pas une once de ce jugement, si éclairé d'ordinaire, ne semble transparaître dans cette succession de poncifs mille fois énoncés et mille fois oubliés. Médiocrité et malhonnêteté intellectuelle se côtoient au fil des pages, où les rares trouvailles de l'auteur, que je peine aujourd'hui à considérer comme un confrère, se trouvent noyées dans un océan d'apitoiement qui frôle l'indécence.

Je me dois, toutefois, de rendre à César ce qui est à César, et ainsi reconnaître qu'il est parvenu, avec le talent qui est le sien, à démontrer avec flamboyance la véracité de l'adage. Critique : destin d'un romancier contrarié mettra donc tout le monde d'accord. En 150 pages, il aura réussi à se mettre à dos toute une profession, bravo !

N'en déplaise à certains, c'est pour tenir à distance des gens comme lui que la Littérature érige des remparts toujours plus hauts.