Camille resta plusieurs jours sans sortir de la maison de ses parents, ressassant les événements. Culpabilité, colère, joie, mélancolie, douleur. Autant d'émotions qu'elle devait affronter avant de choisir.

Le jour où elle prit sa décision, un vent violent balayait la pointe de Pern. Les nuages survolaient l'île d'Ouessant plus vite qu'une sterne affamée. Camille était assis devant les ruines de la "Villa des tempêtes" qui abrita pendant quelques années la trompette de brume de la côte. Le vent entremêlait davantage ses cheveux noirs bouclés et pour la première fois depuis la mort de sa mère, elle s'abandonna au chagrin. Des larmes perlèrent sur ses joues rougies par le froid. Emportés par le vent, ses perles de tristesse se mêlèrent à l'océan, puits éternel des larmes des âmes fêlées. 

Camille, ce jour là, décida qu'elle vivrait.