Le 23 mai à Palerme
Il est 9 h 51 lorsque Santini m'appelle sur mon téléphone. Je dois le retrouver à l'aéroport, il ne m'en dit pas plus. La brûlante scène de crime a créé beaucoup d'agitation en attirant curieux et journalistes que la police, les Carabinieri et même la Guardia di Finanza, doivent tenir à distance. Les unités cynophiles et portuaires des pompiers continuent aussi de sécuriser le périmètre ravagé par la dizaine de voitures brûlées.
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Je me détourne de cette vision de cauchemar pour me rendre à l'aéroport. Arrivé, je me rends compte que je perds du temps car je ne sais pas où est Santini. Au même moment, le vieux m'appelle et m'insulte : il est dans le salon en classe affaires. C'est en traînant les pieds que je rejoins le groupe. Le parrain me foudroie du regard entouré de ses hommes de main. Nous prenons le premier vol pour Catane.
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J'ai essayé d'en savoir plus sur ce voyage improvisé, sans succès. Le vol s'est bien passé. Nous prenons des chambres dans un hôtel très luxueux et puisque mon accoutrement n'est pas adapté, Santini se fâche et me crie encore dessus. Les consignes sont claires : interdiction de sortir des chambres jusqu'à nouvel ordre, seuls les gardes du corps échappent à la contrainte. Il lâche tout de même que nous attendons de la visite.
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Il fait déjà nuit quand le vieux vient littéralement me tirer hors de ma chambre. C'est mon tour : on me file une arme et un costume trop grand pour moi. Le visiteur tant attendu par la bande est un homme musclé, de grande taille, cheveux foncés et teint bronzé. Son regard perçant est impitoyable, un regard froid, un regard de tueur. Je n'entends pas ce qui se dit, la soirée finit rapidement.
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