Dans l’ensemble de l’empire des Haugsbourgs, 1848 fut l’année de tous les périls.

Tandis que la majorité des minorités non-osterrichiennes se révoltait pour se constituer en nations indépendantes, la Szoldavie fit preuve d’une remarquable stabilité. Quasiment indépendants, les Szoldaves n’avaient aucune revendication particulière à faire valoir, au contraire des Borduriens, des Poldèves et des Zôtres, qui se lancèrent dans une spirale d’exigences politiques les menant en guerre ouverte contre le pouvoir impérieux.

Les armées osterrozongres étaient débordées et peu sûres. L’Empereur accepta avec joie le concours des Corps Francs de la Commanderie Quatatonique pour ramener l’ordre dans les provinces révoltées. C’est avec une joie non dissimulée que les Szoldaves matèrent les différentes rébellions en pillant, violant et trucidant à qui mieux-mieux.

Une bonne partie des populations rebelles fut exterminée avec un luxe de cruauté dans la plus pure tradition szoldave. Cette période reste marquée dans l’Histoire sous l’appellation assez absconse de « Brandissement des Meubles ».

Passé la tourmente, l’Empereur ne se montra pas ingrat : la Szoldavie renforçait encore son statut d’autonomie politique, alors que partout ailleurs le pouvoir centralisateur supprimait les derniers privilèges locaux. Le tribut annuel de 3 millions de roublars fut levé et une ère de prospérité sans précédent débuta dans la Principauté.

Cette attitude machiavélique, la Szoldavie devait la payer plus tard, en 1918, lors de la déchéance des Haugsbourgs.

Mais qui pouvait prévoir qu’un jour l’orgueilleux Empire Bucéphale sombrerait dans la panade la plus noire ?