Stoneham
Bercée par le bruit sourd de l'asphalte engloutie,
Je m'éveille au carrefour, humeur de paradis.
J'aperçois le Pont Rose, puis les bois parsemés
De pavillons grandioses affectivement nommés.
Nous circulons encore jusqu'au petit panneau
Annonçant les jours d'or d'une enfance bungalow.
Sur la droite, se dessine, encerclé par les pins,
Un camping sans piscine, riche d'autres entrains.
On y vient dès qu'on peut depuis des décennies,
Mes parents, mes aïeux, s'y sont fait des amis,
À quinze jours à peine, j'arpentais ses allées,
Mélodieuse rengaine de chacun des étés.
Liberté sans limite dans son enceinte close,
Camions de pains, de frites ou de glaces s'y posent,
Figeant sur nos têtes blondes, assommées par les jeux,
Un sourire qui inonde même les plus malheureux.
Mille souvenirs à compter, destins croisés d'enfants,
Qui pendant vingt années en ont usé les bancs,
Dans les dunes aux abords, ou plus loin sur la plage,
Ont vécu le plus fort de leurs enviables âges.
Patrimoine inouï, chroniques indélébiles,
Rencontres, conneries, feux de joie, choix débiles,
Joyau de ma mémoire, diamant de mon cœur,
Chapitre de l'histoire au vrai goût de bonheur.
MH
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