Dulciné
A partir d'un caillou, elle imagine l'Everest,
Un sourire, un mot doux, le souvenir d'un geste
Peuvent nourrir mille nuits, inspirer mille jours,
Quand son cœur est conquis, quand son corps souffle court.
Elle ne contrôle rien, son esprit la possède,
Entonne les refrains de chansons qui l'obsèdent.
Elles parlent d'amour fou, de combats de dragons,
Du baiser d'un époux au sommet d'un donjon.
Elle a déjà connu ces tressaillements naïfs,
Éternelle ingénue aux espoirs excessifs,
Elle aime à fantasmer, se rêve à la cour,
Où il écrit pamphlets et sonnants calembours.
Ni vendue phallocrate, ni femme démunie,
Même vive acrobate du fil de ses envies,
Elle sait que le réel est loin de ses chimères,
Ineffable séquelle de passions solitaires.
Elle se surprend pourtant à être convaincue,
Qu'une autre âme d'enfant y aurait survécu,
Qu'à partir d'un caillou, il imaginerait
Vivre avec elle tout, dont ses plus doux regrets.
MH.
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